2.1. Optimisation de la gestion
des boues de traitement
Les boues d'eau potable peuvent être valorisées
de diverses manières en fonction de leur qualité. Lorsque
celle-ci est constante, les boues peuvent réutilisées sous formes
d'adjuvants en cimenterie ou en briqueterie. En théorie, les
sous-produits de traitement de la filière de production d'eau potable
peuvent également être épandus en agriculture sans
contraintes particulières, sous le vocable de « terres de
décantation ». Cependant, cette utilisation ne s'avère
possible que lorsque ceux-ci possèdent un apport calcique suffisant.
Ainsi, un ajout de chaux est parfois requis, afin d'améliorer leur
statut d'amendement calcique et leur conférer une meilleure
qualité rhéologique. Dans le cas d'étude, l'utilisation
agricole des boues et effluents concentrés des traitements de
décarbonatation, constitue une voie de valorisation à prioriser.
En effet, ANGUI et al (2009) ont prouvé que les incuits de
chaux découlant de la chaine de traitement des eaux souterraines de la
SODECI, pouvaient constituer un amendement à fort potentiel
d'amélioration de la fertilité des sols agricoles acides. De
plus, un apport subsidiaire en chaux peut être assuré si requis,
à partir des volumes de chaux récupérés à
l'issue du dépoussiérage des locaux d'entreposage et de
manutention de la chaux. Il apparait ainsi clairement possible de rediriger les
quantités d'incuits produits, vers les filières agricoles,
moyennant la mise en place de plans d'épandage et de dispositifs
techniques adéquats permettant la récupération des boues
liquides aux normes régissant la valorisation des boues
résiduaires urbaines. Les lits de séchage et les bassins de
lagunage apparaissent vraisemblablement comme les ouvrages techniques se
prêtant le mieux à la récupération des boues
produites. En effet, ils ne nécessitent aucune source d'énergie
(autre que celle du soleil) pour leur fonctionnement et aboutissent à
une importante réduction du volume de boues produites. Ces
méthodes de déshydratation nécessitent néanmoins de
grandes surfaces, ce qui peut se révéler particulièrement
problématique en milieu urbain. Une proposition pour la conception de ce
type d'ouvrage de traitement des incuits est décrite en annexe de ce
document (Annexe 3).
2.2. Optimisation de la gestion
des déchets : cas des emballages et conditionnements des
réactifs
Les emballages ont généralement une durée
de vie assez courte, et deviennent des déchets à la charge de
l'acquéreur, une fois leur tâche accomplie. L'optimisation de leur
mode de gestion constitue un secteur dont l'amendement pourrait être
avantageux d'une part sur le plan écologique, et d'autre part, à
un niveau économique. Il semble en effet, possible d'intégrer les
contenants en plastique de l'hypochlorite en calcium au sein de systèmes
économiques susceptibles d'entrainer une réduction à la
source de l'ordre de 8,4 % du volume journalier de déchets
générés, ainsi qu'une réduction substantielle du
cout d'achat des réactifs par l'entreprise. Ces systèmes reposent
sur un principe simple de retour d'emballages et de consigne, à
établir entre l'entreprise productrice (SODECI) et le fournisseur de
réactif. Ils consisteront pour le fournisseur à déduire du
prix total des réactifs fournis, le cout des emballages de la livraison
précédente, s'ils sont restitués en bon état par la
société cliente (retour intégral). De nature à
favoriser la réutilisation des emballages à la fois par le
fournisseur et le client, cette proposition s'avère en totale
conformité avec les préceptes de base établis pour la
gestion des déchets ou 3RV (Réutilisation, Réduction,
Recyclage, Valorisation), et constitue un instrument relativement facile
à appliquer afin d'améliorer la performance environnementale du
processus de production d'eau potable.
Enfin, bien que la réutilisation des emballages puisse
présenter un bénéfice économique et
environnemental, son application effective doit toutefois procéder d'une
analyse économique et environnementale approfondie afin de mesurer ses
impacts réels et d'apprécier la pertinence de la
réutilisation au regard des contraintes de l'entreprise.
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