Les enjeux de développement durable dans un contexte
métropolitain
La volonté de conduire le renouvellement urbain du
territoire du Bas Chantenay s'inscrit, de fait, dans une démarche de
développement durable. Les objectifs de développement urbain
devront ainsi s'appuyer sur les fondements du développement
durable : un projet équitable socialement, soutenable
économiquement et respectueux de l'environnement, dans l'esprit des
écoquartiers métropolitains. Les préoccupations de respect
de la biodiversité, de mobilité durable, d'efficacité
énergétique, de gestion économe des ressources et de
nature en ville devront infuser les intentions de développement.
Afin de prendre conscience de l'étendue des
problématiques à traiter dans le cadre d'un projet urbain de
l'ampleur du bas Chantenay, l'équipe de maîtrise d'oeuvre urbaine
aura a sa disposition un mémento des mesures applicables en terme de
développement durable (réalisé par Nantes
Métropole), et devra accompagner le maître d'ouvrage dans la mise
en oeuvre des actions identifiées. Parmi cette liste plusieurs points
sont d'ores et déjà identifiés, que le maître
d'oeuvre devra prendre en compte.
Mettre en valeur les
espaces verts et leurs connexions
Le Bas Chantenay dispose de sites naturels de qualité,
avec des rives de Loire exposées plein sud, des anciennes
carrières en partie investies par la nature, des parcs paysagés
(Parc des Oblates et Square Maurice Schwob). Aussi Nantes Métropole
Aménagement demandera qu'une réflexion soit menée autour
de la pertinence d'un lien entre les berges et les parcs, ainsi que sur les
nouveaux aménagements paysagés à concevoir.
L'omniprésence de la Loire dans l'agglomération
(vue depuis Trentemoult - 2012)
Sur ce point, Jane Jacobs, dans son ouvrage The Death and
Life of Great American Cities (1961), considère que la rue n'est
pas qu'un élément de voirie, mais la possibilité d'une
plurifonctionnalité. Elle observe que « plus une ville
réussit à mêler une diversité d'usages et d'usagers
quotidiens dans ses rues, plus ses habitants fréquentent et animent tout
naturellement les jardins publics bien placés ; ceux-ci sont alors
source de plaisir et d'agrément dans leur environnement, et non des
espaces vides ». Aux espaces vides et aux espaces verts, qui sont des
espaces morts, on a opposé des espaces qui fonctionnent et qu'elle
propose de nommer espaces actifs. Elle estime que le vide gratuit est
une source d'angoisse et la verdure demande à être mise en forme
et localisée en des points «stratégiques». Jane Jacobs
fait ainsi une série de suggestions concernant à la fois leur
localisation (comme ponts entre deux quartiers animés par exemple) et
leur qualification fonctionnelle (nécessité d'y aménager
des installations sportives et des éléments d'attrait
particuliers).
Reconquérir les bords de Loire
Le coeur de l'agglomération de Nantes constitue un
point d'ancrage essentiel de la reconquête urbaine du fleuve. Le projet
du secteur du Bas Chantenay, dont un des objectifs est de se
réapproprier une partie de la rive nord de la Loire, en fait partie, et
devra prendre en compte le fait qu'il se situe sur le parcours de la Loire
à Vélo.
Par ailleurs, sur le plan topographique, la rupture entre le
haut et le bas Chantenay offre des belvédères
dégagés sur les coteaux. Par conséquent, il s'agira aussi
de mettre en valeur ces panoramas en bord de Loire, ouverts sur le fleuve et la
berge naturelle de Rezé.
Marcel Smets 2011
Sur ce point un certain nombre d'approches concordent en
visant à réintroduire de la végétation dans le
quartier et sur les berges, par touches progressives. L'équipe de Bruno
Fortier ouvre ainsi le débat par l'interrogation suivante :
« Est-ce en faisant de ses points hauts des forêts verticales
(micro tours, toitures végétales, cours industrielles
transformées en jardins), ou est-ce en fabriquant à cet endroit
une forêt de saules, sorte de long parc habité annonçant la
présence de l'estuaire aux portes du quai de la Fosse ? Il faudra
en tout cas qu'à un terme plus ou moins long, ces cent cinquante
hectares apparaissent comme un jardin et que celui-ci vienne lécher
l'artifice compliqué des quais ».
Par ailleurs, la présentation du projet en
comité de pilotage avec les élus, le 13 mai 2012, a donné
lieu à des remarques, notamment sur la faisabilité d'entamer,
dans le cadre de l'accord-cadre, des travaux de réhabilitation des quais
depuis le quai de la fosse. Il a été décidé
d'insister, dans l'approche à développer sur le traitement des
rives de Loire, sur la connexion du site au centre-ville. Il est ainsi
exigé que le projet fasse preuve d'exemplarité dans sa
capacité à recréer un véritable quartier de ville
sur le fleuve, à travers notamment une réflexion sur
l'aménagement des quais dans le quartier et vers le centre-ville.
Il est préconisé que cette réflexion
s'appuie sur un travail autour du réseau de déplacements doux et
sa lisibilité. A l'échelle du piéton, les distances
vis-à-vis du centre-ville ainsi qu'au sein même du quartier
doivent être réduites. Il s'agit de repenser le réseau
viaire pour favoriser les connexions douces : parcours piétons mais
aussi cycles doivent intégrer l'accès au haut du quartier, au
fleuve et au centre-ville. Les quais doivent ainsi devenir un support de
déplacement majeur pour rapprocher le Bas Chantenay du centre-ville.
Près de 3km de quais
longent le quartier de Chantenay (c) Joncheray 2012
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