4.2.1.2. Typologie des acteurs
La typologie permet d'identifier et caractériser les
acteurs d'une filière. Elle réfère à l'étude
de leurs stratégies au sein de la filière pour atteindre chacun
leurs objectifs (Duteurtre et al., 2000). L'identification des agents
de la filière est peu dissociable de l'identification des flux et des
opérations (Madi, 2009). Terpend (1997), classe les acteurs du processus
de commercialisation en trois grandes catégories notamment les
opérateurs privés directs, les opérateurs privés
indirects et les opérateurs publics. Les opérateurs privés
directs sont composés des producteurs, des commerçants, des
transporteurs, des transformateurs et des consommateurs ; ils interviennent
directement dans la filière. Pour chaque opérateur, il sera
nécessaire de détailler précisément leurs
activités et leurs stratégies. Duteurtre et al. (2000)
identifient six types d'acteurs dans l'analyse de la filière:
- les détaillants qui sont des opérateurs qui
vendent directement au consommateur final du produit ;
- les grossistes, qui sont les intermédiaires entre les
producteurs et les détaillants. Certains d'entre eux peuvent être
spécialisés dans des fonctions de collecte et revente des
produits à des grossistes qui les revendent aux détaillants. Il
peut exister des cas de superposition des fonctions de grossiste et
détaillant, ou même de producteur et grossiste voire
détaillant;
- les transporteurs assurent un service de transport. Ils
peuvent aussi être impliqués dans des opérations d'achat et
de revente ;
- les courtiers sont des intermédiaires qui
réalisent des services de tri et de mise en liaison
grossiste-producteurs ;
- les producteurs, qui constituent le premier maillon de la
chaîne de commercialisation et ;
- les consommateurs sont les utilisateurs finaux du produit.
La typologie nous permettra de catégoriser les acteurs
de la filière plants améliorés d'arbres fruitiers.
4.2.1.3. Analyse de l'organisation
D'après Madi (2009) cette étape consiste
à déterminer le degré d'intégration verticale : de
la matière première au produit fini, à faire un bilan sur
les organisations professionnelles au niveau des différents stades de la
filière. En plus des acteurs, il faut prendre en compte leurs logiques
de fonctionnement et de comportement, leurs modes de coordination ainsi que
leurs volontés de valoriser leurs activités.
Dans une filière, il existe trois formes de
coordination : la coordination verticale, la coordination horizontale et la
coordination dans le temps. Pour cette étude, seules les deux
premières formes seront envisagées. Selon Moustier et al.
(1999), la coordination verticale désigne la relation qui peut
s'établir entre des opérateurs ayant des fonctions
différentes (comme un accord entre un producteur et un commerçant
pour la vente d'un produit). Il s'agit donc ici de voir si les échanges
sont basés sur des contrats ou des relations plutôt
privilégiées (aspect plus informel), si les interventions sont
négociées (ou pas) pour la fixation des prix. On cherchera
à savoir si les relations de confiance sont nécessaires pour que
la filière devienne performante. Audette et al. (1995) parle de
coordination horizontale lorsque les opérateurs travaillent dans une
même activité (par exemple avec la formation d'une organisation de
producteurs qui permet une entente pour une vente groupée ou une
association de consommateurs). Les formes de coordination horizontale
permettent de renforcer la cohésion mutuelle à un même
niveau dans un circuit de commercialisation d'un produit (Nya, 2008). Pour
Duteutre et al. (2000), dans l'analyse organisationnelle d'une
filière, il faut prendre en considérations deux
éléments. Les acteurs du jeu et les institutions qui
désignent les règles du jeu entre acteurs. La typologie d'une
entreprise revient à déterminer sa taille, la technologie
utilisée, ses stratégies et ses modalités d'exercice du
pouvoir. Pour les associations ou groupements, le statut juridique, les
objectifs et le budget sont des éléments à prendre en
compte. Les réseaux d'acteurs ont souvent une base ethnique, familiale,
linguistique ou religieuse. Les mêmes auteurs relèvent au niveau
de la typologie des institutions : la structure des marchés, les
contrats oraux ou écrits, pérennes ou
éphémères, les relations de pouvoir, les
règlementations publiques, les conventions de qualité.
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