Processus électoral et contestation de résultat en Afrique subsaharienne. Cas de la RDC( Télécharger le fichier original )par Beevens Tambwe Mwimba Université de Kalémie - Graduat 2012 |
2.4. Accès Inégal aux medias publics : la partialité de la haute autorité des mediasL'accès des candidats et des partis politiques aux medias publics pendant la campagne électorale était strictement réglementé par la loi sur la haute autorité des medias (HAM)41(*) et par les directives d'application publiée par la HAM notamment la directive interdisant l'incitation à la haine tribale, ethnique ou raciale, à la xénophobie ainsi que toute autre forme de discrimination à travers les medias.42(*) En vertu de cette directive, tout candidat, toute candidate, tout parti politique légalement constitué, tous regroupements politiques, tout mouvement association se réclament de ce candidat, avaient accès aux medias publics et pouvaient bénéficié au maximum et ensemble de trois reportages par scrutin contre deux reportages à la chaine publique radio télévision nationale congolaise ( RTNC) pendant les périodes de campagne électorale.43(*) Ils bénéficient de la même durée d'intervention et de la gratuité des prestations.44(*) Par exemple, au premier tour du scrutin présidentiel, chaque candidat avait droit à quarante-cinq minutes d'émission et quarante-cinq minutes d'émission télévisées, reparties par tirage au sort sur la durée de la campagne à raison de quinze minutes par intervention.45(*) Au second tour du scrutin présidentiel, ce temps d'antenne fut porté à soixante minutes d'émission radiodiffusées et à soixante minutes d'émission télévisées.46 Outre les interventions dans la presse écrite audio-visuelle sous forme de déclarations d'entretiens ou de réponses à des questions, dans presse écrite il était également réservé à chaque une page intérieur du bulletin de l`agence presse (ACP) pour faire apparaitre son programme tout ce dispositif n'a pas été respecté intégralement dans les faits aussi bien par les medias que par la HAM, autorité de régulation. L'HAM a eu une attitude inégale durant ces deux campagnes. Lors du deuxième tour de l'élection présidentielle, elle s'est distinguée par la suspension, le même jour, des chaines des deux candidats, puis par celle de la RTNC pour traitement inégal des candidats. Enfin, elle s'est également illustrée par de nombreux embargos médiatique de personnalités politiques, majoritaires issues de l'union pour la nation, notamment lorsque celles-ci annonçait leur victoire sur la base de résultats déclarés erronés par la CEI. A ce sujet, la mission d'observation électorale conjointe EurAc-CDCE avait notamment souligné la fermeté avec la quelle la HAM traitée ce genre de cas distribuant de blâmes mettant en embargos certains des auteurs ces dérapages ou encore en suspendant certaines émissions incriminées. Sort que connut la RTNC d'avoir diffusée une communication du président KABILA dans toutes les dernières heures de la campagne, privant donc, faute de temps le candidat JEAN-PIERRE BEMBA de son droit de réponse. Pendant le scrutin présidentiel du 30 juillet 2006, l'accès des candidats aux medias est resté profondément déséquilibré sur la plupart des medias audiovisuels nationaux et provinciaux, en particulier sur la RTNC, unique chaine de télévisons publique en RDC, qui a offert une couverture disproportionnée au candidat KABILA. S'agissant particulièrement la RTNC celle-ci n'avait pas profité son statut de seule chaine de radio et télévision publique enfin de se démarquer et enfin d'afficher, au sein d'un monde médiatique indéniablement partisan, une complexe impartialité.46(*) En ce qui les candidats à la députation provinciale, nombre d'entrée eux n'avaient pu, faute de moyens, accéder aux tribunes médiatiques enfin de s'adresser directement aux électeurs. Toute fois les espaces gratuits mise en la disposition de ces candidats dans quelques quatre-vingt radios congolaises (un chiffre bien en deçà de celui initialement proposé par la (HAM) n'ont été que faiblement exploités.47(*) Néanmoins à Kikwit et à Buta, la mission conjointe a salué le rôle fort positif joué par les radios communautaires de la place. Indépendantes, professionnelles, elles ont assuré, avec peu de moyens un traitement équilibre de l'actualité électorale48(*). Tableau 3 : Répartition du temps d'antenne par candidat à l'élection présidentielle premier tour du 29 juin 2006 (tous types de diffusion)
CCTV Digital Congo RAGATV RTNC Source : Mission d'observation Electorale Européenne en RDC, Election 2006, Rapport final, Kinshasa, 23 février 2007, annexe p.70 Tableau 4 : Répartition du temps d'antenne par candidat à l'élection présidentielle premier tour du 29 juin 2006 (tous types de diffusion)
Okapi RTGA (radio) RTNC (radio) Top Congo Source : Mission d'observation Electorale Européenne en RDC, Election 2006, Rapport final, Kinshasa, 23 février 2007, annexe p.71 Le tableau renseigne sur l'attitude des medias à l'égard des candidats pendant l'élection présidentielle. Ils montrent que le candidat KABILA a bénéficié d'un avantage très net en termes de couverture radiophonique globale. En province ce phénomène a eu tendance à se reproduire. Si la couverture médiatique de la campagne électoral en province est apparue assez inégale, chaqu'un des medias locaux analysés à accorder un quasi-monopole à un camp. * 41 Loi no 04/017 du 30 juillet 2004 portant organisation, attribution et fonctionnement de la haute autorité des medias, journal officiel, numéro spécial, 20 juin 2006. * 42 Directive no HAM/AP/065/20006 du 3 février 2006 * 43 ibidem. * 44 ibidem, article 18, p.12 * 45 Directive no HAM/AP/065/20006 du 3 février 2006, Article 20 * 46 Mission d'observation électorale de l'union européenne, Rapport cité, p.7 * 47 ibidem. * 48 EurAC-CDCE, Rapport cite, 26 |
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