c) Les limites de cette publicité de soi
De nombreux utilisateurs ressentent la volonté de laisser
une trace de leur existence, de leur histoire, de leur passage sur terre
à travers l'immortalité de l'information. Les réseaux
sociaux représentent un lieu où l'objectif est d'être
visible. Pour l'être, les individus possèdent sur ces
réseaux de nombreux amis mais ces amis ne reflètent pas
forcément leur cercle d'amis réel. En effet, selon les chiffres
officiels donnés par Facebook en 2012, le nombre d'amis moyen par
utilisateur s'élève à 177 amis. Cependant, selon une
étude de Robin Dunbar on peut entretenir une relation stable avec
seulement 150 personnes. Donc, il est impossible de croire qu'on peut rester
amis avec autant de personnes (177 personnes), sachant que de nombreuses
personnes dépassent les 500 amis sur Facebook. Ce
phénomène s'explique soit par le fait que dans notre
société, il suffit juste d'avoir parlé une fois à
une personne pour la rajouter comme amis Facebook, soit par le simple fait
d'inviter des amis d'amis à être amis, soit en acceptant les
invitations d'internautes qu'on est même pas sûr de
connaître. Mais de nombreuses études nous montrent qu'on
éprouve beaucoup plus de satisfaction en petit groupe et que les
relations proches ne se font que en «face à face».
Par ailleurs, Il ne faut pas oublier que Facebook est sur
internet et que toutes les données des utilisateurs sont stockées
sur des serveurs. Les individus exposent leurs données personnelles
comme s'ils étaient dans leur journal intime et pensent être
à l'abri des regards et sans tenir compte des conséquences. Mais
rappelons que les dangers présents dans la vraie vie le sont aussi sur
le web. Malgré le fait que l'utilisateur reste le seul maître de
ses publications sur les réseaux sociaux, cela ne suffit pas car c'est
une maitrise illusoire. En effet, il suffit juste d'un logiciel pirate ou d'un
de vos contacts qui exploitent vos données de façon
malveillantes.
Désormais avec toutes les informations sur le profil des
internautes, on peut créer des fiches détaillées sur eux.
Cette transparence de leur vie amène donc à avoir une meilleure
surveillance, et un contrôle fiable de chacun, ainsi chaque individu
devient complètement traçable. Cependant sur les réseaux
les infractions civiles (violation des droits d'auteur,....) et pénales
(atteintes aux personnes, et aux biens,....) y sont présentes. Parmi les
atteintes aux biens, les plus fréquentes sont l'usurpation
d'identité ou violation d'identité, de données, et les
fraudes monétaires. D'autre part, la traçabilité peut
engendrer des vols avec ou sans violence, par exemple faire savoir sur les
réseaux que vous êtes en déplacement peut informer les
voleurs que votre maison est libre. Tous ces dangers propulsent le droit vers
de nouvelles réalités parfois difficiles à prendre en
compte. De plus selon la politique Facebook, le droit appliqué est celui
de la Californie. Ce qui n'est pas rassurant quand on sait qu'aux
États-Unis s'est l'autorégulation qui prime, et ce modèle
n'est pas rassurant quand on voit les pratiques des entreprises.
Néanmoins les utilisateurs se livrent autant car ils
pensent qu'il s'agit d'espace complètement privée. Mais ils ne
savent pas que les moyens de recueil sont très pointus et de telle sorte
à ce que les individus ne puissent pas les détecter. Par exemple:
le RSN transforme toutes les conversations privées en ensemble de
données numériques faciles à collecter et à
réutiliser. Le bug informatique de Facebook en France (septembre 2012)
à sûrement augmenté la méfiance de certains
utilisateurs envers ces réseaux, puisque des conversations
privées datant de 2007/2009 ont réapparu sur le mur de certains
utilisateurs.
Et pour ne pas arranger les choses, tout ce qui est publié
ne peut disparaître. Cette immortalité des informations devrait
faire réfléchir les internautes sur ce qui est publiable ou non.
De plus les données publiées peuvent être utilisées
par des tiers pour un autre usage que celui prévu et donc peut porter
préjudice à la personne émettrice. Un autre
problème important se soulève, celui de l'âge car de
nombreux contenus circulent, et beaucoup ne sont pas appropriés aux
mineurs. Sachant que selon la politique de Facebook, on peut s'inscrire
à partir de 13 ans mais jusqu'à 18 ans l'autorisation des parents
est requise.
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