2 La réassurance proportionnelle
Les traités de réassurance proportionnelle sont
ainsi dénommés car ils sont construits de telle sorte que :
Sinistres cédés
Primes cédées
~
Primes brutes
|
Sinistres bruts
|
Elle consiste en une participation proportionnelle du
réassureur aux gains et pertes de la cédante. Dans le cadre de la
réassurance proportionnelle, le réassureur, en contrepartie d'une
portion ou partie prédéterminée de la prime d'assurance,
indemnise cette dernière contre une portion déterminée des
sinistres couverts par la cédante au titre des polices.
Les taux de primes et sinistres cédés sont
égaux. Les deux types de traités proportionnels sont le
traité en quote-part et le traité en excédent
de plein.
2.1 Quote-part ou QP
Il s'agit du traité de réassurance le plus
simple. Le réassureur cède un pourcentage
(1-á) de ses primes ainsi que de ses sinistres bruts
où (1-á) est le taux de cession et
(á) le taux de rétention.
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Chapitre II : Réassurance & Gestion
actif-passif
Le traité en quote-part est la forme la plus simple de
cession de réassurance obligatoire et consiste à partager
proportionnellement les primes et les sinistres d'une branche ou une
catégorie selon un pourcentage fixé d'avance.
Dans ce genre de traité, il n'y a pas
d'homogénéité dans la réassurance, mais un partage
proportionnel du risque entre la cédante et le réassureur, car
ils ont exactement le même
v
ratio (sinistre/prime).
É
Cette propriété, même si elle facilite la
mise en place du mécanisme de la gestion du risque, est à double
tranchant.
> Elle atténue les problèmes d'aléa
moral, car le fait d'être couvert ne doit pas inciter la cédante
à adopter un comportement défavorable pour le réassureur
si son taux de rétention est suffisant.
> Cette identité de sort n'est pas le moyen le plus
efficace de réduire la volatilité du portefeuille.
Les traités présentés ci-après,
brisent cette symétrie en laissant la partie la plus risquée
à la charge du réassureur.
2.2 Excédent de plein ou XP
Le réassureur va intervenir uniquement sur les polices
dépassant un certain montant de garantie dénommé le plein
de réassurance. Ce dernier, fixé par un conseil d'administration,
représente le montant du capital conservé par la cédante
pour son propre compte sur chaque affaire et varie selon sa capacité de
souscription dans une catégorie déterminée.
Les traités en excédent de plein s'appliquent
dans le cas où la valeur assurée est définie sans
ambiguïté. Pour simplifier, il s'agit d'une quote-part dont le taux
de cession n'est pas connu à la signature du traité mais
calculé risque par risque, une fois les affaires souscrites. Le
traité fonctionne comme une quote-part pour chaque police.
L'avantage de l'excédent de plein sur la quote-part est
de permettre de modeler le profil du risque de la rétention avec plus de
précision ; la cédante cède d'autant plus que ses risques
unitaires sont élevés.
Ce type de traités est toutefois relativement peu
utilisé, car il entraîne une gestion administrative plus
importante que dans le cas de la quote-part. En effet, les taux de cession sont
déterminés police par police entrainant une complexité
déraisonnable.
La réassurance non proportionnelle permet d'atteindre
cet objectif de cession des pointes de sinistralité avec plus
d'efficacité et moyennant une mise en oeuvre administrative
significativement, plus légère.
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Chapitre II : Réassurance & Gestion
actif-passif
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