Chapitre II
Réassurance & gestion actif-passif
Section 1 : Couverture du risque par la
réassurance Section 2 : Gestion actif-passif
Section 3 : Outils de nouvelle
génération
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Chapitre II : Réassurance & Gestion
actif-passif
Section 1 Couverture du risque par la
réassurance
Quand on parle de la réassurance, on pense souvent, en
premier lieu, à la réassurance de biens et souvent au moment des
catastrophes naturelles (tempêtes, tremblements de terre...etc.). Il est
vrai qu'une des raisons d'être de la réassurance est d'assumer les
risques de pointe, en les mutualisant.
La réassurance de personnes est moins exposée
sur le plan médiatique et constitue néanmoins une branche
très dynamique du secteur ; elle est moins volatile que la
réassurance non-vie ce qui conduit à un intérêt
accru des investisseurs, même si le marché mondial de la
réassurance dommages est aujourd'hui plus important en volume que celui
de la réassurance de personnes.
Le recours à la réassurance est une
volonté certaine de la compagnie d'assurances, qui se focalise plus sur
la distribution de ces produits, laissant le développement, l'expertise
technique, la conception, ainsi que la prise de risque à leurs
réassureurs.
La réassurance est la technique de gestion des risques
qui permet le transfert du risque, dans le but de diminuer la volatilité
du résultat de la compagnie d'assurance, en contrepartie d'une
réduction bénéfice. Pour schématiser, la
réassurance est l'assurance des assurances, aussi parfois appelée
assurance secondaire.
Celle-ci ne peut pas exister sans l'étape
préalable du transfert de risque que représente l'assurance
primaire et joue un rôle fondamental dans la gestion du risque des
compagnies d'assurance. La cédante est liée au réassureur
par un traité de réassurance, souvent un choix
stratégique, et demeure souvent une nécessitée.
1 Traité de réassurance
Le traité de réassurance relève du droit
commun du contrat, donc peu réglementé. Les pratiques de
marché enferment la réassurance dans un cadre coutumier assez
strict qui permet d'effectuer une classification systématique des
traités. La principale ligne de partage est entre les traités de
réassurance dite "proportionnelle" ou "non proportionnelle".
Avant, d'entrer dans le détail technique des
différents mécanismes, nous énumérons les clauses
communes à tous les traités de réassurance.
A l'instar du contrat d'assurance, un traité de
réassurance doit tout d'abord définir clairement les risques dont
la réalisation est susceptible de déclencher le paiement de la
part du réassureur. Il y a lieu de définir le portefeuille
d'assurance directe de l'assureur en fonction de :
> Nature technique des risques couverts
> Situation géographique des risques couverts
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Chapitre II : Réassurance & Gestion
actif-passif
> Période de couverture (fréquemment une
année civile, parfois plusieurs). (Deelstra et Plantin 2005).
Les réassureurs paient des montants importants sur la
foi de bordereaux de relevés de sinistres parfois succincts car la
confiance mutuelle entre les parties est un élément essentiel de
la relation de réassurance.
Elle est largement entretenue par le caractère
restreint de l'offre. Aussi tout comportement indélicat, entrainera sans
doute une publicité rapide dans le marché et rendrait le
renouvellement des traités à la prochaine échéance
très délicat, ainsi qu'une pérennité compromise.
Bien que relativement peu importantes en
général, les obligations de la cédante en matière
d'information des réassureurs sont précisément
stipulées dans les traités de réassurance. Pour les
portefeuilles jeunes, évoluant rapidement, ou constitués de
grands risques, la composition du portefeuille doit être fournie au
réassureur.
Un récapitulatif des sinistres, en mentionnant les
charges les plus importantes dans le cas des garanties traditionnelles doit
être établi. Pour les sinistres dépassant un certain seuil,
une déclaration périodique en général mensuelle ou
trimestrielle devra être transmise au réassureur.
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