2.2.2.6. Sexe des parents qui s'entretiennent avec
leurs filles sur la sexualité
En effet, même si les parents de ces filles ont des
entretiens non suffisant avec ces filles concernant la sexualité, on
remarque que ces parents ne font pas ces entretiens au même niveau. Nous
avons voulu savoir qui de ces parents essaient d'approcher leurs filles pour
parler de la sexualité. Le tableau suivant nous aide à en savoir
plus savoir.
Tableau 20 : Avis des enquêtées sur la
suffisance du revenu dans leurs
Parents qui s'entretiennent avec
leurs filles sur la sexualité
|
Effectif
|
%
|
Père
|
5
|
21.7
|
Mère
|
18
|
78.3
|
Total
|
23
|
100
|
Source :
Résultats de notre enquête, Janvier 2011
A partir du tableau ci haut, nous voyons que les mères
occupent une place très importante dans l'entretien sur la
sexualité avec leurs filles soit 78.3% des mères des filles
interrogées. Ceci parce que les mères sont souvent avec leurs
filles et sont considérés comme responsable de l'éducation
des filles dans la culture Rwandaise. Il devient alors difficile pour les
enfants sans mère ou encore des enfants avec des mères non
instruites ou des mères avec des problèmes qui les hantent et
ainsi ceci les empêche de se souvenir que l'éducation à la
sexualité est très nécessaire pour la vie future des
filles.
Les pères quant à eux se montrent non
concernés par l'éducation sexuelle de leurs filles. Ils trouvent
que cette tâche concerne les mères et c'est ce qui fait que quand
une fille tombe enceinte, elle est traitée par sa mère. En fait,
la mère est grondée par son mari lui disant qu'elle n'a pas fait
son devoir d'éduquer la fille comme si ceci n'est pas son affaire.
Comme l'a constaté MUKUNZI, journaliste à Radio
10(2011), « pour de nombreux Rwandais parler de la sexualité en
public ne se fait pas : "C'est l'émission là qui parle des
sexes, qui revient ce matin ? Comment les gens autorisent-ils de telles
émissions sataniques sur les ondes ?" ».Et pourquoi alors
les suis-tu jusqu'au bout ?" se querellent deux jeunes coiffeurs de
Nyamirambo. Ces émissions sont considérées comme
Sataniques. Certains adultes sont conscients des méfaits de ce silence
habituellement entretenu sur ces sujets : "Ma mère ne m'a jamais
parlé de sexualité. Je m'informais auprès de mes amies
qui, elles, me donnaient des informations approximatives", se souvient une
femme de Kigali. "A la puberté, quand ma mère m'envoyait acheter
pour elle des ouatex à la boutique, elle me disait 'va acheter le pain
des grands' et je ne savais pas ce que c'était», confie cette fille
de Mumena qui, ignorante, a considéré ses premières
règles comme une malédiction. Ce manque d'informations a de
lourdes conséquences : "La première fois que j'ai
couché avec un garçon, j'ai été enceinte. La
seconde fois aussi. J'ai mal découvert ma sexualité", regrette
une femme de Ruhango, au Sud.
Le ministère de l'Éducation a pourtant un
programme à l'école primaire pour apprendre aux
élèves le fonctionnement de l'appareil reproducteur des hommes et
des femmes. Mais les enseignants, esclaves de la culture du tabou, ont honte
d'en parler. Dans une école primaire de Muhanga, les enseignants ont
préféré confier à une femme
expérimentée dans le domaine social le soin d'apprendre aux
élèves à connaître leur corps.
"Si nous ne les informons pas, le monde les informera mal" "Il
faut que les parents parlent à leurs enfants. Quand ils les laissent
seuls, ils apprennent par imitation", tempête Komayombi Ismaël, 50
ans auteur de plusieurs livres sur l'éducation sexuelle. "J'ai
écrit ces livres et je suis passé sur les antennes des radios
pour donner ma contribution au changement de la société. Et,
curieusement, ce ne sont pas les seuls jeunes qui sont intéressés
mais aussi des familles."
Il est temps que les parents informent directement leurs
enfants "parce que les temps ont changé", souligne une femme de Biryogo,
à Kigali. "Si nous ne le faisons pas, dit-elle, le monde les informera
mal. Fini le temps où les parents disaient à leurs enfants que
les bébés sortent par le nombril, par exemple", Un cri d'alarme
entendu par certains parents jeunes comme elle : "Moi, je donnerai des
notions de sexualité à ma fille aînée dès
qu'elle aura sept ans. Demain, elle peut être violée ou
trompée par ses camarades ! Et puis si je ne l'informe pas, elle
s'informera mal sur Internet !" Car on voit des enfants de l'école
primaire dans les coins des cybercafés en train de regarder des photos
ou des films pornographiques...
Les journalistes sont donc bien décidés à
continuer leurs émissions. Emma Claudine Ntirenganya est très
déterminée : "Je veux contribuer à la diminution des
grossesses non désirées et responsabiliser plus les hommes parce
qu'ils ont tendance à attribuer tout aux femmes."
Conclusion partielle
Pour clore notre deuxième chapitre, nous saisissons
cette opportunité pour présenter le bilan de notre analyse pour
voir si notre première hypothèse a été bien
vérifiée.
Nous avons analysé les différentes causes du
phénomène fille-mère tel que l'âge où nous
avons vu que 53.3% des filles âgées de 15 à 19 ans tombent
enceinte au bas âge .Ceci parce qu'elles ont été
trompées par des adultes plus âgés qu'eux. Le faible niveau
d'instruction est aussi une des causes de ce phénomène car 61.6%
affirment avoir seulement fait l'école primaire ce qui signifierait le
manque de connaissance sur la sexualité et 84% affirment n'avoir pas
entendu parler de la sexualité qui n'est même pas parlée
dans les familles. Les parents n'en parlent pas avec leurs enfants, ce qui
pousse les jeunes filles à aller s'informer vers les voisins ou les amis
de l'école.
Les filles orphelines sont victimes de ce
phénomène car 32.4% des fille-mère déclarent
être orphelines de deux parents. Les non orphelins qui ont des parents
qui sont en grand nombre des agriculteurs (51.9%) qui n'ont pas assez de moyen
de satisfaire leurs besoins primaire. L'emploi de ces fille est un autre
handicap, car les sans emplois représentent 34.1% et sont plus
exposées aux grossesses non désirées car elles cherchent
comment survivre, et les autres qui travaillent comme domestiques
représentent 18.1%.La pauvreté apparait donc comme la cause
majeure du phénomène fille-mère car elle intervient pour
47.3% des cas des filles enquêtées, tandis que le viol intervient
en deuxième lieu avec 33.7 % des cas.
Enfin, en nous appuyant sur ces résultats de notre
enquête, nous pouvons affirmer que notre hypothèse selon
laquelle Parmi les causes du phénomène fille-mère,
où ont été alignés la pauvreté de familles
et l'environnement social dans le quel évolue la famille, est
vérifiée, confirmé et retenue.
|