1.2. Situation sanitaire en Angola
La guerre a eu un impact considérable sur tout le
système de santé, notamment sur les infrastructures sanitaires
physiques, les ressources humaines, les investissements et les ressources
financières allouées au secteur. Selon l'Enquête par
grappes à indicateurs multiples (MICSA) de l'UNICEF (2002), les taux de
mortalité infantile et infanto-juvénile sont estimés
respectivement de 170 et 250 pour 1000 respectivement. L'Angola se
caractérise par un profil épidémiologique dominé
à plus de 80% par le paludisme, les IST/VIH/ SIDA, la tuberculose, la
trypanosomiase humaine africaine (maladie du sommeil), les maladies
évitables par la vaccination et d'autres maladies parasitaires et
infectieuses. Le paludisme qui est la première cause de morbidité
serait à l'origine d'environ 200.000 décès par an. Quant
à l'infection au VIH, le nombre annuel des personnes nouvellement
infectées s'est multiplié par 6 entre 1990 et 2000 et
au-delà dans les camps de cantonnement.
En décembre 2000, le nombre de personnes vivant avec le
VIH était estimé à 284000 et celui des orphelins du SIDA
à 37.000. Selon le PNLS (2000-2002), 8149 cas de SIDA ont
été notifiés en 2000 dans tout le pays. L'augmentation des
cas d'IST/tuberculose, facteurs favorisant la transmission du VIH, est en
progression. La transfusion sanguine serait responsable d'environ 10% de toutes
les infections. En ce qui concerne la Trypanosomiase humaine africaine (THA)
qui était presque éradiquée, des foyers importants
viennent de se réveiller dans plusieurs provinces. Elle constitue un
autre problème majeur de santé. Publique en Angola. En l'an 2000,
plus de 10000 personnes étaient atteintes par cette maladie. Chez les
enfants de moins de cinq ans, le paludisme est la première cause de
mortalité (70%), suivi par les maladies diarrhéiques (12%) et la
rougeole (11%). Le taux de couverture vaccinale sur l'ensemble du pays est
relativement moyen et ce du fait de l'inaccessibilité des zones de
combat aux agents vaccinateurs. Selon le MICS, les taux de couverture
vaccinales ont respectivement de: 40% pour le DTC 3; 53,5% pour la rougeole ;
62,2% pour le tétanos néonatal et de 62,3% pour la Polio 3.
11
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
1.1.1. Programme de planification familiale
Le planning familial en Angola est intégré dans
les actions de santé maternelle-infantile comptant avec l'aval du
Gouvernement et de la société civile en général. En
terme d'organigramme fonctionnel de la Direction Nationale de Santé
Publique, le planning familial fait partie, à côté des
programmes de suivi de grossesses et des accoucheuses traditionnelles, du
Secteur de Santé Maternelle du Département National de
Santé Materno-Infantile.
En somme, le programme de planning familial est tourné
vers les objectifs de la meilleure santé maternelle et infantile, se
basant fondamentalement à la provision de ressources et de services. Se
référant à la Conférence Nationale de
Maternité sans Risque, réalisée en Décembre 1991 et
celle de 2000, la Conférence a tracé, entre autre les principales
lignes stratégiques susceptibles de dynamiser le programme
En Angola, il n'existe pas de programme de santé
reproductive telle qu' approuvée à la CIPD. Il existe cependant
un programme intégré depuis 1985 qui se base sur les domaines et
concepts délignés de la CIPD. Des politiques pour les services de
santé Reproductive développées en 1995 sont en cours
d'approvation, lesquelles seront un premier pas pour la systématisation
et le développement des services de santé reproductive.
Le taux de la fécondité total continue
constante, autour de 6,9 enfants par femmes jusqu'à la fim des
annés 80. Selon les données du Ministère de la
Santé, il y aurait en 1997, une estimation de 120 unités
/services de santé en 15 provinces qui offrent de services de SMI/PF
quasiment le double du nombre des unités existantes en 1991,
concentrés dans les zones Urbaines. Cela représente un taux de
couverture de planning familial très bas, évalué à
3%. Le principal moyen de réduction des taux de mortalité
maternelle-infantile est à travers l'augmentation de cette
couverture.
En 1995, on a évalué à 37% la couverture
nationale de consultations pré-natales et les maternités ont
couvert 15% du total d'accouchements. De données disponibles indiquent
que 80% de tous les accouchements ont eu lieu à domicile et 2% seulement
sont assistés pour les accoucheuses traditionnelles
formées.Durante L'année de 2000 il y avait une projection de la
population dont sa majeur partie (66%) était avec un âge inferieur
de 25 ans. En 1996, la prévalence d'utilisation de méthodes
contraceptives était de 17% (13% milien urbain et 4% milien rural) sit
3,5% d'utilisation de méthodes modernes.
12
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Concernant la santé reproductive des jeunes
adolescents,les resultats d'une étude de connaissance des
résultas, attitudes et pratiques (CAP), dans 7 Provinces, en 1996,
montrent que l'activité sexuelle commence entre le groupes d'âge
de 10 et 12 ans, avec 75% de jeunes actifs sexuellment âgés de 14
ans. Près de 58% des enterviewés étaient compris, avaient
un comportement sexuel à haut risque. Seulement 17% des garçons
avaient mentionné avoir enceinté une fille. La moitié des
filles(14-20ans) qui etaient sexuellment actives, étaient déja
mères d'enfant(s).
La prévalence des maladies sexuellement
transmissibles/SIDA est méconue du fait de l'absence d'un système
efficace d'information de santé. De 1985 à 2000, il a
été relevé 5000 cas de HIV, le groupe le plus
affecté étant celui de 20 à 39 ans d'âge. La
transmission hétérosexuelle était le moyen le plus
général de contracter le SIDA. La transmission mère-enfant
est de l'ordre de 4% de cas. Entre 1989 et 1999 la prévalence du HIV a
augmenté de 0.3% à 3.6%.Il existe une estimation de augmentation
des personnes infectées de 49.000 à 189.000 dans la même
période.
Cependant, les activités de suivi des grossesses
organisées dans les centres de santé mère et enfants
disséminés dans le pays, sont développées à
travers les consultations prénatales. La couverture pré-natale
estimée à 17%, se révèle faible. La proportion
d'accouchements effectués dans les hôpitaux est de 15% et la
débilité du système de référence fait que
beaucoup d'accouchements eutocites surviennent dans les maternités
spécialisées restant ainsi congestionnées avec la
conséquente réduction de la qualité de services.
Il existe également un programme d'encadrement et de
recyclage des accoucheuses traditionnelles, des femmes agents de la
communauté qui assistent à 80% des accouchements
extra-institutionnels ou domiciliaires. L'inaccessibilité des zones
sanitaires qui rend difficile le recensement et la supervision de ces
accoucheuses, le manque de stimulants réclamés par ces
accoucheuses recyclées et le sous enregistrement des activités
réalisées par ces dernières constituent les entraves
majeures pour ce programme.
Malgré les 200.000 USD de contraceptifs annuellement
reçus de l'IPPF et du FNUAP et du fonctionnement de près de 70
cliniques en 10 provinces jusqu'à la fin 1992, la couverture
anticontraceptionnelle se révèle apparemment faible, le taux
d'utilisation des contraceptifs modernes étant estimé à
peine à 3% des femmes en âge féconde et en union (base de
données provenant des centres opérationnels). Les utilisatrices
potentielles sont estimées à près de 2,3 millions de
femmes d'âge féconde en union. Cependant, il faut relever
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Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
que, malgré le nombre réduit de services de PF,
sa distribution suit, d'une manière générale, la
distribution démographique du pays.
La disponibilité des anticonceptionnels dans les postes
de service (arrivés au pays grâces aux donations de l'IPPF et
à moindre échelle du FNUAP et de ASDI) dépend en grande
mesure de facilités logistiques d'écoulement de ces derniers
à partir du port et de l'aéroport de Luanda passant par les
magasins centraux et provinciaux. La lenteur habituellement
vérifiée dans ce processus fait malheuresement, que les
détournements soient de fois importants ou de ruptures inopportunes de
stock.
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