1.2.1. Organisation du système de santé
Le système national de santé angolaise est
structuré en trois niveaux : central, provincial et
périphérique. A chaque niveau, il existe des structures de
gestion, des Structures de prestations des soins, des structures de formation
et des unités de Recherches opérationnelles. Luanda, siège
de toutes les institutions, héberge toutes les 5 structures sanitaires
nationales qui sont relayées au niveau des provinces, puis des
Municipalités et des communes .Le Ministère de la Santé
(MS), niveau central, a une compétence stratégique de
définition et de conduite de la politique générale et
sectorielle de santé, de normalisation et de supervision, de la
redistribution des ressources selon des critères de coordination de la
coopération technique et d'harmonisation des règles de
procédures.
Au niveau intermédiaire, la pyramide sanitaire comprend
les hôpitaux provinciaux (HP) et les hôpitaux de
municipalité (HM). Ces formations sanitaires de niveau
Intermédiaire servent de structure de référence
située au niveau de la capitale de la Province et de la
municipalité (District sanitaire).Au niveau de la base, les centres de
Santé (CS) et les postes de santé (PS) jouent le rôle de
première référence, malgré l'absence de personnel
ayant les qualifications requises, le manque d'équipements et de
médicaments essentiels génériques. Cette structure
pyramidale est accompagnée d'une réelle politique de
déconcentration des responsabilités aux Délégations
provinciales de Santé (DPS) au niveau des provinces et des
municipalités. Selon la Direction nationale de la santé publique
(DNSP), l'Angola compte trois Hôpitaux généraux et
spécialisés à Luanda, 18 hôpitaux provinciaux, 228
hôpitaux de municipalité et environ 1453 postes et centres de
santé. Compte tenu de la situation sociopolitique, environ 120
hôpitaux de municipalité et 706 postes et centres de santé
sont effectivement fonctionnels. De 1980 à 2000, le nombre de lits a
baissé, passant de 11918
14
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
a7410 lits et l'on estime qu'environ 30% de la population
vitamines de 5 kilomètres d'une structure sanitaire fonctionnelle.
Cependant l'équipement sanitaire est vétuste et
les bâtiments présentent des signes de délabrement
avancé, du fait de manque d'entretien préventif. Actuellement, en
Angola, les secteurs privés et les ONG entretiennent un réseau
dense et diversifié de centres de soins. Les grandes
sociétés d'exploitation pétrolière et les grandes
entreprises agro-industrielles gèrent des cliniques privées qui
ont une clientèle limitée au personnel travaillant dans les dites
entreprises et à leur famille. Le secteur privé Conventionnel
reste concentré à Luanda et dans les capitales provinciales. Les
structures Confessionnelles et caritatives sont plus présentes dans les
municipalités, les communes et les zones rurales.Pendant ces
années de guerre et du fait de la fermeture de plusieurs postes et
centres de santé publics, les populations rurales ont recours à
la médecine traditionnelle qui a non seulement remplacé la
médecine conventionnelle, mais a joué un rôle important
dans la délivrance des SSP par les plantes. Le MS qui encourage cette
médecine en expansion vient de mettre en place un comité
interministériel de réflexion afin de l'intégrer dans la
politique nationale de santé.
Le MS qui compte environ 45000 cadres et agents de
santé, toutes catégories confondues bénéficie d'une
importante assistance technique étrangère. Les personnels non
qualifiés (auxiliaires de santé et agents de santé
communautaires) et administratifs représentent environ 55%. Les zones
sur Baines sont les mieux dotées en personnel. Selon la direction
national de ressource humaine (DNRH), sur les 656 médecins angolais, 85%
sont en poste dans quatre provinces (Luanda, Huila, Cabinda et Benguela), et
parmi les 85%, Luanda en compte 73% pour environ 30% de la population totale.
En ce qui concerne les centres de formation, Il ya une Faculté de
Médecine, relevant du Ministère d'Education, un Institut
Supérieur des soins Infirmiers à Luanda, une Ecole Technique
Professionnelle de Santé (ETPS) pilote à Lubango, 8 Ecoles des
infirmiers spécialisés et environ 30 centres de formation
d'auxiliaires de santé.
Le financement du secteur de la santé est assuré
par l'Etat, le secteur privé, et les bailleurs de fonds (FAD, 2002).
Toutefois ce système reste confronter à de nombreuses
difficultés. Comme contraintes nous avons :
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
i) Une inorganisation du système : Les principaux
facteurs sont l'absence d'une définition harmonisée du contenu
fonctionnel de chaque formation (PS, CS et HM3) et une
déficience du système de référence et de
contre-référence.
ii) Une résurgence des grandes endémies : la
généralisation de la guerre et le manque de structures de
surveillance ont favorisé le relâchement du contrôle des
vecteurs, du dépistage et de la surveillance
épidémiologique, ce qui a entraîné une
résurgence des grandes endémies.
iii) Une insuffisance qualitative et quantitative des
ressources humaines : Plusieurs décennies de crise sociopolitique ont
eu pour conséquences : (a) la déserte du personnel des zones
à risque et la fuite vers les zones de sécurité;(b
)l'existence de déséquilibres qualitatifs et quantitatifs entre
les provinces ; et (c) l'abandon de la gestion des PS et CS aux infirmiers
auxiliaires sans formation adéquate.
iv) Une insuffisance des voies de communications : Toutes les
provinces ne sont pas encore facilement accessibles, du fait de la
dissémination importante des mines anti personnelles.
Au terme de la description du contexte de la
fécondité adolescente en Angola, nous retiendrons que les
caractéristiques socio-économiques ainsi que les aspects
juridiques peuvent favoriser l'entrée en vie fécondité des
filles de 15 à 19 ans. Le prochain chapitre porte sur le cadre
théorique.
15
3Il s'agit respectivement de : Poste de santé;
Centre de santé et Hôpital de municipalité
16
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
|