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Processus d'urbanisation et aménagement de la province de l'Estuaire au Gabon

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par Donald NTSEBE ONONO MINKO
Université Omar Bongo - Maà®trise en géographie 2010
  

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III- Un développement des villes et dégradation de l'environnement.

La situation de l'environnement urbain gabonais est assez bien connue. Nombreux sont les écrits qui ont été déjà réalisé sur ce sujet. Le diagnostic que nous avons de l'environnement urbain est le suivant. Il existe des sites inadaptés et malsains, une diversité de milieux et de sites (collines recouvertes de forêt, zones basses bordant des cordons littoraux plats, sols sableux couverts de savanes)48.

Cependant, ces milieux naturels ont tous un point commun les caractérisant. Il s'agit des problèmes liés à l'édification des établissements humains et des infrastructures. Un second élément commun est l'influence manifeste de l'eau sur les sites urbains (marécages, mangroves, zones inondables et bas-fonds aux eaux stagnantes). Dans ces milieux, l'insalubrité y est très développée et toutes les conditions s'y retrouvent pour favoriser la prolifération de certains vecteurs (moustiques, rats, cafards,...).

Dans province de l'Estuaire, la situation est la même, dans la mesure où les centres urbains de cette région sont soumis aux graves problèmes de dégradation et de pollution de l'environnement, du fait non seulement, des facteurs topographiques et de nombreuses infrastructures et équipements, mais aussi et surtout à la forte densité de population rencontrée dans cette province en 1993, soit 22,30 hab/km249.

48 J-B MOMBO et alli, juillet 2000, Rapport sur l'environnement au Gabon, p.28.

49La densité de la population de l'Estuaire qui a été obtenue en faisant le rapport entre la population totale de cette région en 1993 (463.187 habitants) et la superficie de la province (20.740 km2). Et aujourd'hui, ce taux avoisine les 23 à 25 hab/km2.

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III.1. Un développement urbain non durable.

La vague de communes qu'a connu la province de l'Estuaire au courant des années 1990, consécutive à l'augmentation rapide de la population, ne s'est pas accompagnée d'une meilleure gestion de l'environnement urbain de la province. Cette dynamique urbaine s'est au contraire manifesté par une dégradation de cet environnement tant à Libreville que dans les autres localités.

En effet, l'endommagement des écosystèmes urbains de la province se manifeste généralement, non seulement par les activités humaines, liées à l'exploitation anarchique du sable et la destruction des écosystèmes forestiers (mangroves et forets), mais également aux établissements humains (remblais et déblais).

S'agissant de la dégradation des écosystèmes urbains par les activités humaines, retenons que l'action anthropique fragilise l'environnement des villes de la province. A Libreville par exemple, la destruction de la mangrove, il y a quelques années dans la zone d'Oloumi occasionne des inondations dans cette zone à chaque fois qu'il y a des précipitations. Ainsi, la dégradation de l'environnement urbain par les inondations récurrentes de plus en plus catastrophiques (personnes et biens), une dégradation du patrimoine public et privé et la vulnérabilité des populations installées dans les zones à risques (bas-fonds, lites des rivières...) les paupérisent davantage.

De même, dans la commune du Cap-estérias, nous avons la présence des risques environnementaux tels que : l'exploitation incontrôlée du sable et la destruction de la forêt. En effet, bâtie au coeur da la Forêt Classée de la Mondah (F.C.M), le Cap-Estérias s'est vu obligé de détruire cet écosystème forestier pour construire des infrastructures et des équipements (.bâtiment administratif, routes, E.N.E.F...). C'est ainsi qu'en 1953, ce massif forestier comprenait une superficie de près de 11.000 hectares et aujourd'hui, après une gestion peu orthodoxe de cet espace considéré comme l'un des poumons de la capitale, cet écosystème s'est réduit comme « une peau de chagrin » et se résume de nos jours à 4.930 hectares.

Pour l'exploitation du sable, il faut dire que cette commune est sujette à une exploitation anarchique du sable, par des populations riveraines ou non riveraines. Le plus souvent, le sable est exploité pour servir à la construction des bâtiments et infrastructures de tout genre. Mais cette exploitation du sable entraîne dans cette commune, la dégradation avancée du littoral, la destruction des dunes (bande de sable

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qui sert de barrière aux influences marines), le recul de la forêt50 et bien d'autres conséquences négatives.

La dégradation de l'environnement urbain pourrait également se manifester par les établissements humains. En effet, La ville est un véritable `'melting-pot», à travers les multiples activités qui s'y trouvent. De ce fait, les milieux naturels se trouvent transformés, bouleversés, dégradés par les remblais et les déblais réalisés pour l'implantation des routes et des maisons. Ainsi, dans la commune de Cocobeach par exemple, les travaux réalisés en Guinée-équatoriale, notamment, la construction d'un aéroport aux abords de Corisco et le repoussement de l'océan de 300 mètres, ont favorisé la dégradation de la frange littorale de cette ville.

Pour construire la ville la végétation est détruite, les travaux de terrassement mettent les sols à nu, comblant les cours d'eaux et les marécages qui servaient de déversoirs d'orage et de station naturelles d'épuration des eaux usées,... (PNAE, 1999). Ainsi, en se mêlant aux eaux usées, le ruissellement des eaux de pluie traîne des ordures déversées, crée des inondations des zones basses et accroît l'insalubrité du milieu. Enfin, également, l'agriculture périurbaine itinérante favorise la dégradation de la végétation et appauvrit les sols.

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