2.3-) Synthèse des travaux empiriques
antérieurs
S'intéressant particulièrement à la
nature des relations de crédit, les études de Cole (1998)
menées sur un échantillon de la NSSBF73 de
l'année 1993 corroborent l'argument selon lequel la parcellisation de la
dette réduirait l'incitation des prêteurs à produire des
informations sur l'emprunteur et diminuerait la valeur des informations.
L'auteur trouve que la probabilité qu'un prêteur potentiel octroi
le crédit à une entreprise décroit avec le nombre de
sources de financement de cette dernière. Ce résultat s'inscrit
en faveur de l'hypothèse de la « malédiction des vainqueurs
» de Rajan (1992). Cet argument bien que validé également
par les études de Petersen et Rajan (1994) aux États-Unis et De
Bodt et al. (2005) en Belgique sur des échantillons de PME, trouvent
contradiction dans ceux de Repetto et al. (2002) au Chili, Cosci et Meliciani
(2002) en Italie et Shikimi (2005) au Japon. Ces auteurs confirment
plutôt le fait que la multibancarité augmenterait
considérablement la probabilité qu'au moins un des prêteurs
puissent satisfaire la demande de financement exprimée par
l'emprunteur.
73 National Survey of Small Business Finances.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
86
Dans le contexte Japonais des années 2000 à
2002, Shikimi (2005) trouve ainsi que la multibancarité à un
impact positif et significatif sur la disponibilité du crédit
pour les PME contraintes financièrement. Les PME ayant choisit le
régime diversifié accorderait une importance considérable
à la disponibilité du crédit sans se soucier du niveau de
garanties et des taux d'intérêts.
La littérature empirique concernant la relation
multilatéralisation-coût du crédit a produit des effets
mixtes autant au niveau des taux d'intérêt que des garanties
demandées. Dans une logique de protection contre la capture
informationnelle, Harhoff et Körting (1998), sur un échantillon de
PME Allemandes ne trouvent aucun lien significatif entre le taux
d'intérêt et le nombre de banque, mais conclut cependant, comme
Ziane (2004) en France, que les entreprises multibanques font face à un
risque élevé de rationnement de crédit se traduisant par
un niveau de garantie élevé. Dans le même contexte Machauer
et Weber (2000) approuvent bien le lien non significatif avec les taux mais
confirment, contrairement aux a leurs prédécesseurs, une baisse
du niveau de garantie lorsque le nombre de banque augmente. De plus, Angelini,
Di Salvo et Ferri (1998), D'Auria Foglia et Reedtz (1999) en Italie, Repetto et
al (2002) au Chili trouvent dans leurs études respectivement et
contrairement à Petersen et Rajan (1994) et Shikimi (2005), que le
régime diversifié réduit significativement le
phénomène de hold-up informationnel.
L'examen des différentes théories et
études empiriques évoquées supra nous permet de conclure
que l'influence du régime multibancaire sur le financement des
entreprises suscite beaucoup de débat controversés. Nous
inspirant des arguments issus de ces controverses, le chapitre suivant sera
consacré à la vérification de l'hypothèse
deuxième de la recherche qui y sera formulée.
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