CHAPITRE IV : Spécification des résultats
sur les conditions de crédit des PME multibanques camerounaises
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
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crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
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La recherche de financement est la première des
préoccupations fondamentales des entreprises soucieuses de d'assurer
leurs développements et leurs pérennités. Comme nous
l'avons vu dans le chapitre précédent, l'orientation vers la
diversification de la dette est, pour certains auteurs, gage de
réduction du rationnement et pour d'autres synonymes de « nomadisme
financier » source de méfiance voir d'absence de confiance dans les
relations de crédit. Le contexte de l'étude arguant un
comportement d'incrédulité de la part des banques à
l'égard des PME, le régime multibancaire choisi par ces
dernières ne pourrait qu'amplifier cette méfiance. Ce chapitre se
propose de tester l'hypothèse deuxième formulée à
partir du raisonnement précédent et représentée par
le symbole H2 comme suit :
H2 : le régime multibancaire de financement
est lié positivement au coût de l'endettement des entreprises
camerounaises.
Cette hypothèse est soutenue par les travaux de
Petersen et Rajan (1994) qui trouvent, sur un échantillon de la NSSBF,
que la multiplication de relations bancaires, sources de réduction de
l'incitation de la banque principale à produire des informations sur
l'entreprise, réduit considérablement la disponibilité du
crédit et accroit significativement le taux d'intérêt.
Pour atteindre l'objectif prédéfini, seront
précisés les divers éléments méthodologiques
(section I) utiles aux différents tests empiriques que l'on va
réaliser à propos de cette hypothèse (section
II).
Section I: La multibancarisation : un choix
stratégique aux orientations diverses pour les PME camerounaises
Cette section présente un rappel de la
méthodologie de recherche adoptée pour tester l'hypothèse
2 précédemment formulée. Les divers éléments
y relatif portent sur l'échantillon de l'étude, la source de
communication d'informations retenue, les bases de données disponibles
(I) utilisées ainsi que sur la mesure ou
l'opérationnalisation des différentes variables
nécessitées par notre étude empirique (II).
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I-) Rappel de la méthodologie utilisée
Il ne s'agira plus dans cette sous-section de revenir en
détail sur l'ensemble de la méthodologie déjà
présenté au chapitre II, mais de précisez quelques
caractéristiques spécifiques à l'échantillon
n°2 de la recherche. Ainsi, rappelons que selon D'Amboise et Audet (1996),
établir une méthodologie de la recherche implique de nombreuses
décisions dont les plus importantes concernent le choix du type
d'investigation, du mode d'échantillonnage, des mesures
appropriées et des instruments de collecte des données. La
logique hypothético-déductive sur laquelle repose cette
recherche, permet la représentation des étapes de
décisions méthodologiques par la figure suivante :
Figure 4. 1: Étapes de
décisions méthodologiques
et/ou
Observation directe
Expérience en laboratoire
Expérience sur le terrain
Expérimental
Design de recherche
Type d'investigation
Non
expérimental
Étude sur le terrain
Échantillonnage
Taille de l'échantillon
Population
Mode de sélection
Instrument de collecte
Questionnaire
Observation documentaire
Entrevue
et/ou
et/ou
Sorte d'échelle
Mesure
Fiabilité
Validité
Source : D'Amboise et Audet (1996, p.
34)
Nous essayerons par la suite de suivre cette logique des
éléments méthodologiques.
1.1-) Analyse descriptive de l'échantillon
n°2
Rappelons que la population cible de cette recherche est
constitués des entreprises (les PME précisément) ayant
contracté un endettement auprès des banques. Cette recherche est
menée sur deux échantillons distincts par le régime de
financement adopté (monobancarisation Vs multibancarisation). La
formation a reposé sur le processus de sélection
aléatoire. L'échantillon n° 2 est composée des
entreprises ayant opté pour la
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multibancarisation comme choix de financement. Ces principales
caractéristiques issues des bases de données analysées
sont agrégées dans le tableau 4.1 ci-dessous.
Tableau 4. 1: Statistiques descriptives
de l'échantillon n° 2
EFFECTIF POURCENTAGE CUMUL
|
Sociétés à responsabilités
limitées (SARL)
|
37
|
37,8 %
|
37,8 %
|
|
SARL Unipersonnel
|
8
|
8,2 %
|
45,9 %
|
STATUT
|
Sociétés anonymes (SA)
|
39
|
39,8 %
|
85,7 %
|
JURIDIQUE
|
|
|
|
|
Sociétés individuelles
|
5
|
5,1 %
|
90,8 %
|
|
|
Sociétés coopératives
|
9
|
9,2 %
|
100 %
|
SECTEUR D'ACTIVITÉ
|
Industrie
|
25
|
25,5 %
|
25,5 %
|
Commerce
|
47
|
48,0 %
|
73,5 %
|
Service
|
26
|
26,5 %
|
100 %
|
CATÉGORIE
|
Micro entreprises [1-9] employés
|
7
|
7,1 %
|
7,1 %
|
|
Petites entreprises [10-29] employés
|
49
|
50,0 %
|
57,1 %
|
D'ENTREPRISE
|
|
|
|
|
Moyennes entreprises [30-49] employés
|
28
|
28,6 %
|
85,7 %
|
|
|
Taille supérieure de la moyenne entreprise
|
14
|
14,3 %
|
100 %
|
|
[50-149] employés
|
|
|
|
|
[1-3] ans
|
6
|
6,1 %
|
6,1 %
|
|
[4-6] ans
|
40
|
40,8 %
|
46,9 %
|
ÂGE
|
[7-9] ans
|
40
|
40,8 %
|
87,7 %
|
|
Plus de 9 ans
|
12
|
12,3 %
|
100 %
|
ENTREPRISES
|
Non
|
17
|
17,3 %
|
17,4 %
|
RATIONNÉES AU
|
|
|
|
|
PREMIER
|
Oui
|
Rationnement sur la taille des prêts
|
20
|
20,4 %
|
37,8 %
|
CONTACT BANCAIRE
|
|
Rationnement par exclusion bancaire
|
61
|
62,2 %
|
100 %
|
TOTAL
|
98
|
100 %
|
-
|
Source : de l'auteur à partir de
la base de données constituée De l'analyse de ce tableau, il
ressort que :
> Les SARL dominent les entreprises des autres formes
juridiques avec une représentation de 45,9 %. Elles sont suivies
respectivement des SA, des sociétés coopératives et des
sociétés individuelles dans les proportions successives de 39,8%,
9,2 % et 5,1%.
> L'échantillon est dominée par les
entreprises du secteur commercial avec 40,8 %, suivent celles du secteur des
services (26,5 %) et celles des industries (25,5 %).
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> Les petites entreprises sont majoritaires avec une
représentation à 50 %. Elles sont suivies respectivement par les
moyennes entreprises (28,6 %), les moyennes entreprises de taille
supérieure (14,3 %) et les microentreprises dont la
représentation est minoritaire (7,1 %).
> Nous remarquons que les PME situées dans les
tranches d'âge [4-6] et [7-9] ans ont un même niveau de
représentation soit 40,8 %. Les entreprises de plus de 9 ans (12,3 %)
surclassent celles de moins de 4 ans (6,1 %).
> 82,6 % des PME de l'échantillon admet avoir
été rationné dès leur premier contact avec la
banque (avec 62,2 % victime d'un refus d'accord de prêt par la banque et
20,4 % rationné sur la taille des prêts).
|