2.2-) Structure organisationnelle de la banque comme
obstacle à la production d'informations sur l'emprunteur
L'incitation de la banque à collecter et à
produire des informations soft sur l'emprunteur peut connaitre des obstacles
relatifs à sa structure organisationnelle (notamment sa taille) et
à la distance géographique qui la sépare du client. Stein
(2000) montre, à ce titre, que la multiplication des niveaux
hiérarchiques, résultant d'une taille élevée,
provoque des
> non disponibles et complémentaires à celles
dont dispose tout investisseur (informé ou non) : «
preprocessed complementary information ».
La divulgation d'informations dont disposaient seulement les
investisseurs informés (« substitute information »)
réduirait, selon les auteurs, l'incitation des créanciers
à produire les informations sur l'emprunteur.
39 Ce caractère fait
référence au contrat implicite qui se conçoit comme «
un principe de coordination intertemporel, fondé sur le consentement
mutuel des deux parties qui s'accordent pour échanger selon des
conditions distinctes de celles du marché » (Rivaud-Danset,
1996, p. 946).
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
38
problèmes de traitement d'informations soft au sein de
la banque. La nécessité d'un transfert d'autorité de la
direction vers les chargés de clientèle accroit les coûts
de contrôles et d'incitation résultant de l'asymétrie
d'information et du comportement opportuniste de ces derniers (Berger et Udell,
2002). Ainsi, les efforts pour coordonner les activités de crédit
dans les grandes banques pourraient conduire à une standardisation
(approche transactionnelle) de la politique de crédits basée sur
des données vérifiables, observables et transmissibles
(informations hard). Aussi, les banques étrangères à cause
de différences culturelles et de la distance géographique, les
banques défaillantes à cause des difficultés à
accéder aux risques des PME ont tendance à restreindre le
crédit aux entreprises (Berger et al., 2001). En effet, la distance
physique qui sépare la banque de la PME augmente les coûts de
production d'information soft de nature difficile à transmettre. Ceci
provient du fait que ce type d'information nécessite pour sa collecte de
multiples interactions entre cocontractants que la distance physique
empêche. Les modèles de concurrence spatiale mettent en
évidence la distance entre offreurs et demandeurs comme source
d'inefficiences à causes de coûts significatifs induits pour les
uns comme pour les autres. Ces coûts sont relatifs aux coûts de
transport et le renforcement de ceux liés aux asymétries
d'information (le temps, les efforts et les frais engagés par un
emprunteur qui recherche à interagir avec un potentiel prêteur,
Degryse et Ongena, 2007). La distance est de ce fait favorable au comportement
opportuniste de la banque du voisinage. Le client devant supporter un
coût supplémentaire pour rechercher des banques concurrentes
éloignées, la banque du voisinage pourrait ainsi intégrer
dans les taux ces coûts de recherche. Elle proposera le même taux
que les banques éloignées mais expropriera le client.
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