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Relations de crédit et coà»t de l'endettement: le cas des PME camerounaises

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par Jules TCHAMABE
Université de Yaoundé II - Diplôme d'études approfondies en sciences de gestion 2012
  

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II-) Les conséquences de la monobancarité sur l'entreprise emprunteuse

Ces conséquences dépendent du comportement de la banque en matière d'exploitation des informations produites. Cette exploitation peut se faire soit honnêtement dans l'optique de facilité les transactions avec l'emprunteur (2.1), soit de manière opportuniste par les calculs rationnels de la banque (2.3) ou alors peut être limitée par la structure interne de la banque (2.2).

2.1-) Les avantages de la monobancarité

Pour appréhender l'intensité de la relation qui lie la banque et la PME les auteurs utilisent généralement la durée de la relation et l'étendu des services offerts par la banque. L'un des premiers atouts de la monobancarité mis en évidence est son effet incitatif simultané sur la banque et la PME en termes de collecte (production) et de divulgation d'informations soft respectivement (Bhattacharya et Chiesa, 1995). Sous la garantie d'une certaine confidentialité, et l'espoir de meilleures conditions de crédits futurs, l'entreprise est en effet incitée à transférer ces informations non disponibles au public à la banque38 (Yosha, 1995).

37 Soulignons que d'après Apoteker (1996) et Petersen (2004), cette base d'évaluation du risque, plus adaptée pour les grandes entreprises matures et ayant atteint une certaine stabilité dans leur développement, comporte une limite liée à l'instabilité des indicateurs comptables pour les entreprises en croissance comme les PME.

38 A ce sujet, Boot et Thakor, (2001) montrent qu'une stratégie de divulgation totale d'informations soft n'est pas optimale pour l'entreprise. Pour les auteurs, afin d'inciter les investisseurs dans la production d'informations et être mieux valorisée par le marché, l'emprunteur doit divulguer des informations :

> qui précisent et certifient les informations « bruitées » (signal) dont disposent les investisseurs informés désireux d'évaluer leurs impacts sur les cash flows futurs : « to-be processed complementary information »;

Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de crédit et coût de l'endettement : le cas des PME camerounaises

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Elle contribue ainsi à solutionner le problème de sélection adverse. L'exclusivité de la relation et son caractère répétitif permet à la banque de développer un savoir de nature subjective sur l'entreprise à travers ses informations dont la production est par nature très coûteuse. Ces avantages informationnels sont la résultante du caractère implicite39 de la relation qui requière un engagement mutuel basé sur la confiance et le respect (Boot, 2000). Cette caractéristique assure une certaine flexibilité dans la renégociation des termes des contrats. Elle améliore de ce fait l'efficacité du processus d'intermédiation (contrôle de l'emprunteur) en rendant de plus en précise l'évaluation du risque de crédit par la banque (Eber, 2000). Cette atténuation du contrôle serait également due à l'effet réputation. En effet, Flannery (1996), Diamond (1991) et Boot et Thakor (1994) montrent que l'historique des remboursements permet à une entreprise, une fois le premier succès connu, de bénéficier d'une bonne réputation auprès des créanciers. Avec le temps, cela va améliorer l'incitation de l'entreprise à réduire les asymétries d'information conduisant à la réduction du problème d'aléa moral.

L'économie de coûts d'information et de contrôle généré par la monobancarité (grâce à la confidentialité, la flexibilité et la réputation) pourrait donc se traduire par un niveau faible de taux et de garantie à la PME [hypothèse confirmée empiriquement par Berger et Udell (1995) ; Blackwell et Winters (1997) et Uzzi (1999)], et par une disponibilité accrue du crédit (Petersen et Rajan, 1994 ; Cole, 1998 ; Berger et al., 2001 ; De Bodt et al., 2005). Cependant, Uzzi (1999), sur les données de la NSSBF de 1987 et1989, ne trouvent pas d'effets significatifs entre la durée de la relation, l'étendu des services offert et la probabilité d'accéder au crédit. L'auteur justifie ce résultat par le fait qu'il existerait un niveau de risque au-delà duquel la relation de clientèle serait sans effets pour l'entreprise. En marge de ces avantages subsistent quelques limites aux effets pervers pour la PME.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote