2.2.2-) Le rationnement sur la taille des
prêts
Il correspond à une « satisfaction partielle
» de la demande exprimée par des emprunteurs qui ne se discriminent
pas à l'intérieur d'un groupe (Eber, 1999). Ici, ce sont les
conditions de crédits désirées par l'emprunteur qui sont
modifiées. Taux d'intérêt, garantie et quantité du
crédit sont les principales variables d'action dont disposent les
banques pour ce type de rationnement. Quatre situations (non exclusives)
peuvent être répertoriées :
- la banque accorde le prêt pour un montant
inférieur à celui qui a été demandé (Keeton,
1979). Cette conception repose sur l'hypothèse qu'il existe une relation
positive entre le montant emprunté et les difficultés de
remboursement (Joseph, 1996) ;
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
28
- la banque refuse de prêter au taux
d'intérêt désiré par l'emprunteur (Jaffee et
Russell, 1976). Cet aspect serait prédominant au Cameroun selon le
rapport COBAC (2010) qui mentionne que pour la période Janvier 2009
à Avril 2010 les établissements de crédit ont exigé
une prime de risque plus forte aux PME par rapport aux grandes entreprises.
- la banque exige un niveau élevé de garantie
à l'emprunteur allant parfois jusqu'à la demande de garanties
personnelles.
- la banque refuse de prêter au niveau de
maturité voulu par l'emprunteur. Cette modalité est connue sous
l'appellation de rationnement sur la nature du prêt
(Nekhili, 1999).
Il ressort de l'analyse ci-dessus que les risques qui
caractérisent les PME sont de nature à influencer
considérablement le comportement des prêteurs en leur conduisant
à de fortes restrictions de crédit. Cet obstacle financier ne
laisse pas les PME indifférentes. Celles-ci vont donc entreprendre des
actions réductrices d'asymétrie d'information dont l'objectif est
d'améliorer ex post les conditions de crédit. Parmi celles-ci
figure le financement monobancaire qui s'inscrit dans le cadre d'un continuum
de l'échange relationnel.
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