V.6 : Analyse du guide d'entretien
Pour la réalisation de cette étude, nous avons
recueilli un certain nombre d'informations auprès du personnel soignant
en qualité d'informateurs clés. Pour ce faire, un guide
d'entretien leur avait été administré, dont en voici la
teneur.
Ø A la question de savoir en tant que personnel
soignant comment appréciaient-ils les cas de paludisme :
Sur la vingtaine des agents de santé
interrogés dans le département (Médecin et Infirmiers),
touss'accordent sur leur façon biomédicale de percevoir les cas
de paludisme. Pour eux, le paludisme doit être pris ou perçu de la
façon la plus naturelle possible comme toute autre maladie dès
lors qu'elle est traitable sur le plan biomédical. Toutefois, le
côté occulte ne doit pas être écarté si toutes
les recherches et tous les protocoles ne donnent pas de résultats
satisfaisants.
Ø Au sujet de la question relative à l'existence
des noms attribués au paludisme, si oui, lesquels :
Sur ce volet, les points de vue ont été
divergents. Mais notons que 8 agents sur 10
ne connaissaient pas ou n'avaient pas une idée des noms attribués
au paludisme dans la communauté dont ils ont la charge sur le plan
« Psycho-sanitaire » ; parce que la maladie et la
santé d'un individu ne doivent pas seulement être perçues
sur le plan biomédical.
Pour ceux qui ont affirmé connaitre les noms du
paludisme, c'est-à-dire les 20%, le nom
« IWEDJI » attribué au paludisme en langue
Akelé avait été le plus mentionné.
Ø Abordant la question sur la connaissance du mode de
transmission du paludisme en dehors de l'origine biomédicale :
Tous les agents interviewés ont eu une position
commune, celle de ne reconnaitre que l'origine biomédicale du paludisme,
c'est-à-dire celle due à la transmission par la piqûre d'un
moustique, plus précisément l'anophèle femelle. Pour eux,
peut-être qu'il existe dans la communauté d'autres origines ;
une hypothèse qui n'est pas à exclure; maisla seule qu'ils
connaissent est celle qu'ils ont apprise lors de leur formation et
séances de renforcement de capacité. Notons que de toutes ces
personnes, une seule a ajouté aux piqûres de
moustiques, l'insalubrité comme cause du paludisme ; confondant
ainsi facteur favorisant la prolifération des moustiques et le vecteur
du paludisme.
Ø Amorçant le volet sur la connaissance du
personnel soignant des signes et symptômes du paludisme :
Sur ce point, tous les interviewés ont
reconnu la fièvre comme le principal signe du paludisme, suivi du mal de
tête et des douleurs articulaires ou musculaires, soit 9
agentssur 10. A côté de ces signes et
symptômes, les agents interrogés ont identifié la
convulsion possible chez l'enfant comme autre signe et symptôme, mais
seulement 5 agents sur 10 l'ont reconnu. Par
contre, 1et 2
agentssur10ontrespectivementreconnu l'essoufflement
ou toux et l'embarras digestif comme autres signes et symptômes du
paludisme.
Disons que la méconnaissance de ces deux derniers
signes et symptômes devrait susciter beaucoup d'interrogations, surtout
pour le diagnostic, la prise en charge précoce et correcte des cas chez
les enfants de moins de 5 ans en milieu rural.
Ø Sur la question de la connaissance du personnel soignant
des méthodes préventives:
Tous les agents interrogés ont affirmé
connaitre les moyens de prévention contre le paludisme. La MIILDE a
été reconnu comme le principal moyen le plussûr et le plus
efficace. A côté de ce dernier, les interviewés ont
identifié l'assainissement, les Grilles anti moustiques et les
serpentins ou répulsifs comme autres moyens.
Ø A la question relative à la prise en charge des
cas de paludisme par le personnel soignant :
Pour tous les agents interrogés, la prise en charge
des cas de paludisme se fait respectivement selon les Directives Nationales en
matière de traitement du paludisme retenues lors de l'atelier national
de consensus sur les perspectives thérapeutiques du paludisme, les
connaissances acquises sur le terrain enfin selon les connaissances acquises
pendant la formation.
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