IV. METHODES ET TECHNIQUE
A. METHODES
Toute recherche scientifique suppose une méthode.
Celle-ci permettra de saisir les traits saillant caractéristiques de
l'objet d'étude. Ainsi, pour pouvoir bien asseoir notre travail, nous
allons recourir a l'usage de la méthode exégétique (1) et
de la méthode sociologique (2).
1. la méthode exégétique
Elle nous permettra d'analyser les instruments juridiques
réglementant la conduite des hostilités. Cette méthode
concorde aisément avec l'objectif assigné a ce travail,
c'est-à-dire que nous allons partir de l'analyse des textes relatifs a
la conduite des hostilités, que nous allons confronter aux comportements
des belligérants sur la scène des hostilités.
2. La méthode sociologique
Tout en accordant une prépondérance aux textes,
nous allons faire appel à la réalité sociologique pour
rendre ce travail plus vivant et plus proche de la réalité.
Encore que ce sujet a été puisé dans la vie quotidienne,
et que dans la conduite des hostilités, où la théorie est
souvent une et la pratique autre sur terrain.
Cette méthode nous permettra aussi de comprendre le
comportement de la population civile pendant toute la durée des
hostilités.
B. TECHNIQUE
Dans notre travail, nous ferons usage de la technique
documentaire. Elle nous aidera à analyser les documents utiles pour
l'objet de notre travail. Pour ce faire, nous allons d'ores et
déjà nous intéresser aux instruments juridiques
internationaux, aux ouvrages et manuels, aux documents et autres recueils des
textes, aux revues et périodiques, aux collections, aux ouvrages
pédagogiques et notes de cours ; pour autant qu'ils nous donneront des
amples informations sur la matière de ce travail.
V.
INTERET DU SUJET
Il y a, certes, beaucoup de sujets à traiter dans le
domaine du Droit International Public, et du Droit International Humanitaire.
Une chose reste par ailleurs vraie, qu'on ne peut les traiter tous. Eu
égard à cela, notre choix a été dicté par la
nécessité de savoir s'il y a eu respect ou non dans l'application
du droit de faire la guerre et du Droit International Humanitaire.
Une analyse qui se veut importante doit être assortie
des exemples concrets, c'est-àdire de quelques cas d'illustration, ce
qui permet une tentative de concilier la théorie et la pratique. Dans le
présent travail, l'objectif visé est de jeter un regard critique
sur l'application des règles des droits précités le CANI,
en question.
En plus de cet intérêt, d'autres raisons ont
présidé au choix du sujet de ce travail, à savoir le
déclenchement des hostilités en Libye, et surtout l'objectif du
CNT et la mission de l'OTAN de vouloir faire partir le guide libyen du pouvoir
par tous les moyens, même vivant ou mort ; et la position de ce dernier
de ne pas vouloir abandonner son fauteuil présidentiel quel qu'en soit
le prix.
Bien que ces raisons expliquent mieux le choix du sujet de ce
travail, il serait inadmissible de notre part de négliger le coût
du printemps arabe sur les dictateurs araboafricains.
VI. ETAT DE LA QUESTION
Des ouvrages, articles et mémoires divers ont
été écrits les uns sur le Droit de faire la guerre et sur
le Droit International Humanitaire ; et les autres sur le respect de ces
droit.
De ces ouvrages, articles et mémoires nous pouvons retenir
ceux de :
> MICHEL - CYR DJIENA WEMBOU et DAOUDA FALL, qui transpose
la théorie générale du Droit International Humanitaire aux
réalités africaines, ceci dans la cadre de promouvoir la
diffusion du DIH et le renforcement des mécanismes nationaux et
internationaux de prévention et de répression des crimes de
guerre et d'autres graves violations de Droits de l'homme ; afin de
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lutter contre l'impunité dont bénéficient
souvent les criminels7. Dans cet ouvrage, les auteurs soulignent
l'intérêt de la communauté internationale et des
institutions humanitaires a fournir beaucoup d'efforts afin que chacun puisse
être responsable de ses propres actes, lâchetés, et
atrocités qu'il aurait commis ou ordonné de commettre dans un
conflit armé international ou non international8.
> MICHEL DEYRA, qui choqué par les atrocités
et les souffrances engendrées par les conflits armés,
préconise la prévention de ces derniers. Il soutient qu'il est
bien évident que la prévention de l'utilisation des armes doit
rester le premier objectif de la communauté internationale. C'est
même pense t-il, une urgente obligation face aux évidences
extrêmes occasionnées par des armes aux pouvoirs de destruction
sans cesse accrus9.
> CHIZUNGU HABAMUNGU Jean-Antoine Saul,
s'intéressant dans son mémoire sur le respect des règles
internationales dans la guerre de libération en RDC, conclut que les
pays africains doivent encore fournir beaucoup d'efforts pour respecter les
règles précitées10.
De tous ces écrits, nous remarquons que
l'intérêt de notre recherche est beaucoup plus accordé a la
vérification de l'application du « Jus ad bellum » et du
« Jus in bello » dans la conduite des hostilités en Libye.
Ainsi, l'originalité de notre étude, est qu'elle vient
préciser s'il y a eu respect ou non dans l'application du droit de faire
la guerre et du Droit International Humanitaire, dans le conflit libyen qui a
entrainé la chute du régime Kadhafi.
Mais toutefois, retenons que dans le cadre des travaux
relatifs à notre sujet, des difficultés liées à la
disponibilité pécuniaire, documentaire, abstraction non faite de
notre incapacité a faire des descentes sur la zone d'étude ; ne
nous ont pas permis d'avoir des coudées franches dans l'exécution
de notre calendrier de ce travail.
7M. DJIENA WEMBOU et D. FALL, Droit International
Humanitaire : théories générales et réalités
africaines, l'Harmattan, Paris, 2000, p. 15
8Idem, P. 283
9 M. DEYRA, Droit International Humanitaire,
Gualino éditeur, Paris, 1998, p.11
10 C. HABAMUNGU J-A S, Du principe de bonne foi
dans la conduite des hostilités en Droit International Humanitaire : cas
de la guerre de libération en République Démocratique du
Congo, mémoire inédit, U.O.B, 2002-2003.
VII.
DELIMITATION DU SUJET
La matière qui intéresse le respect du Droit de
faire la guerre et du Droit International Humanitaire dans un conflit
armé non international est sûrement abondante. Il nous
paraît donc opportun dans le cadre de notre travail d'en circonscrire les
limites ; car tout travail scientifique est toujours traité dans un
cadre spatio-temporaire bien défini, et le notre est loin
d'échapper a cette exigence.
Nos recherches vont se limiter aux événements
qui se sont déroulés sur le territoire libyen, pendant la
période allant du mardi 15 Février 2011 le jour du début
des hostilités, jusqu'au lundi 31 Octobre 2011 le jour marquant la fin
des opérations militaires de l'OTAN en Libye.
VIII. PLAN SOMMAIRE
La recrudescence des conflits armés sur la scène
internationale, et en particulier en Afrique, et surtout le
déclanchement d'un conflit interne en Libye, pose le problème de
l'application des règles du Droit de faire la guerre et du Droit
International Humanitaire dans ledit conflit.
Etant donné que c'est au tour de ces deux notions
importantes du Droit International que va graviter le contenu de ce modeste
travail, son premier chapitre sera uniquement réservé aux
considérations théoriques du « Jus ad bellum » et du
« Jus in bello », et le second s'intéressera a leur mise en
oeuvre dans le conflit interne libyen.
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CHAPITRE I. CONSIDERATIONS THEORIQUES DU `' JUS AD
BELLUM» ET DU `' JUS IN BELLO»
Aucune société ne saurait subsister sans un
minimum des règles régissant les rapports entre ses membres,
Ubi societas ibi ius11. La famille des nations ne saurait
faire exception à cette règle.
Pour ce qui est des règles préventives de la
guerre, le Droit International Public s'en est occupé a travers le `'
jus ad bellum» (section I) ; et pour ce qui concerne la conduite de la
guerre, le Droit International Humanitaire ou `' jus in bello» (section
II), s'en est aussi occupé.
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