VI.2.4. Le rôle de l'Etat
Actuellement, les malgaches vivent dans une pauvreté
inquiétante donc il appartient à l'Etat de corriger les
inégalités sociales qui constituent un dysfonctionnement à
la pratique démocratique. Il convient de remarquer que la
citoyenneté est définie par un droit, à ce titre l'Etat
est le garant de la liberté de chacun pour qu'il puisse jouir
véritablement de ses droits. À notre sens, l'obligation
première est de concevoir une loi qui s'adapte à la
réalité malgache mais surtout à l'évolution de la
mentalité de la population dans le contexte mondialisé. La loi
doit s'appliquer pour tout le monde qu'aux citoyens qu'aux politiciens. Dans un
régime démocratique, le dernier mot revient à la loi mais
non pas à la politique. Le raisonnement qui consiste à dire c'est
la loi il n'y a rien à faire qui renferme tout discussion est
antidémocratique. La loi n'est pas absolue. Elle constitue la
règle et rien ne dit que la règle ne peut pas être
modifiée. Cette discussion concernant la loi est une entreprise
chimérique s'il n'y pas d'institution parlementaire représentant
la population et qui n'est pas assujettie au gré de
l'exécutif.
La lutte pour l'inégalité est complexe car une
société ne sera jamais égale, il y aura toujours une
position hiérarchique, et même l'inégalité prend
diverse source à savoir économique, social, culturel. Pourtant,
il n'y a pas de sens à parler de démocratie dans un Etat ou
pauvre ne cesse de devenir pauvre. Faudrait-il rappeler que pour de Tocqueville
la démocratie est une lutte incessante à l'égalisation des
conditions. Dans ce cadre, la diminution de l'inégalité passe par
une volonté de l'Etat à appliquer la loi. Par exemple si
l'éducation est un droit donc stipulé par la loi, il appartient
à l'Etat d'exécuter cette loi. L'éducation doit être
au premier plan dans la lutte des inégalités sociales du fait
qu'elle est la source de l'exclusion politique et l'indifférence
à l'égard de la chose publique. Il s'agit de former un être
social, politique, culturel capable de reconnaître sa place et de se
reproduire en société. Ensuite, on aperçoit souvent
l'égalité comme une distribution des richesses. Il revient donc
à l'Etat de promouvoir une distribution équitable des richesses.
Cette situation est difficile à réaliser s'il n'y pas une
volonté étatique de produire des richesses.
En matière d'organisation d'élection, il revient
à l'Etat de promouvoir un environnement à la réalisation
d'une élection crédible. Organiser une élection ne
signifie pas de démocratie si les conditions requises dans lesquelles
l'élection se déroule sont remplies. Il faut repenser
l'architecture juridique et administrative dans l'organisation de
l'élection pour qu'il ait une alternance politique.
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