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Contribution à  l'étude sociologique de la pratique démocratique dans le contexte malgache

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par Alain Ranindrianoro
Université d'Antananarivo - Maitrise sociologie 2012
  

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CHAPITRE VII : APPROCHE PERSPECTIVE

Le dernier chapitre du travail consiste à proposer des perspectives de réflexion concernant le dynamisme de la politique et de la démocratie malgache. Le chapitre relève d'une réflexion personnelle. Nous reconnaissons que la reconstruction de la société ne fait pas du jour au lendemain, elle nécessite une grande participation de toutes les parties prenantes. En ce qui nous concerne, nous efforcerons de limiter à notre domaine de recherche.

VII.2. Pour une démocratie fonctionnelle

La démocratie avec ses structures libérales n'a pas joué en faveur du peuple censé le lieu du pouvoir politique. Elle a profité d'une minorité de personne au pouvoir et de ses réseaux de clientélisme. A ce titre il convient de concevoir une démocratie fonctionnelle c'est-à-dire productrice d'idée. Pourtant, avancer des perspectives est facile pratiquer serait difficile surtout lorsqu'on pose la question « qui vont les exécuter, par où commencer, agir et comment ». La difficulté est de taille surtout dans une société dominée par hybridation de moderne et de traditionnelle. La modernité impose la mondialisation de pratique sociale et le traditionalisme est le reflet de la résistance, l'expression d'une revendication ou selon le langage de Balandier « le conservatoire d'identité ».

La société modèle ou le modèle de société ça n'existe pas. La démocratie telle que nous l'avons pratiqué est une démocratie structurelle vidée de son sens et de son contenu et a laquelle le débat démocratique est assujetti au questionnement du fonctionnement de l'appareil étatique mais jamais une discussion concernant les problèmes de fond de la population considérée comme le lieu du pouvoir politique.

VII.2.1. Remettre en question le multipartisme

La société démocratique a placé au son centre l'idée de conflit, de la division, elle a permis que s'exprime l'antagonisme des passions. Encore aujourd'hui ce sont dans les sociétés démocratiques que s'expriment avec plus de force des discussions sur les fondements des liens sociaux à travers la définition des rapports hommes femmes, l'interrogation sur la vie. La démocratie doit plutôt être saisie comme une attitude de questionnement face à l'organisation sociale. Nous estimons qu'une démocratie saine ne peut être instaurée que dans une culture qui est prête à se remettre continuellement en question. A ce propos, nous tenons à signaler quelques points.

D'abord autour du multipartisme, ce n'est pas la multiplicité de l'organisation aussi démocratique qui fait la démocratie et encore moins la citoyenneté. Ce n'est pas au nom de la liberté d'association qu'on construit la démocratie. La pratique démocratique ne se limite pas

à l'existence d'une structure purement formelle, il convient avant tout de savoir elles sont des organisations au service de quoi et de qui. Certes, des efforts ont été déployés pour la reconstruction des partis politiques à Madagascar mais il n'y pas d'application. A l'appui de ce propos on peut dire par exemple les différentes propositions concernant les lois des partis politiques dans le pays. En novembre 2006 il y avait une proposition de loi portant sur le statut de l'opposition. En décembre 2008, on a tenu dans le pays le focus sur les lois sur les partis politiques à l'hôtel panorama. Le plan de projet de loi sur les partis politiques par le ministère de la décentralisation et le ministère de l'intérieur en 2008.

Vouloir reconstruire les partis politiques ne se borne pas à produire des textes juridiques il s'agit de voir les avantages, les limites, les faisabilités au regard de l'évolution morale et technique de la collectivité humaine. Un parti politique doit être une structure représentable des intérêts nationaux. Il doit être présent dans tous les territoires malgaches oeuvrant pour la défense du bien commun, l'éducation des masses à la démocratie et à l'évolution du monde. Pourquoi se fait-il que dans le pays il n'existe pas des partis politiques qui réfléchissent sur ce qu'est l'avenir de la nation en matière environnementale, la politique de l'emploi, de l'éducation, et surtout le processus de la mondialisation dans lequel le problème de Madagascar s'oscille que ce soit économique, culturel, et politique.

L'une des pesanteurs que les partis politiques doivent faire face actuellement est le désintéressement de la population à la chose politique surtout les femmes et les non éduqués. Le problème de politique de notre recouvre une dimension personnelle considérable c'est la passivité des citoyens, leur indifférence allant jusqu'à l'ignorance de la réalité politique, sociale et économique. La conscientisation de population est une difficulté de taille dans un contexte où il n'existe pas des acteurs politiques crédibles. Une difficulté aussi dans la mesure où la population est déçue par une politique démagogique, une machine administrative corrompue même s'il y a des volontés des acteurs, les populations ne vont pas croire facilement.

Les partis doivent favoriser les productions d'idées, un cercle de réflexion proposant des alternatives nationales au problème du pays. Une structure qui classifie les partis politiques est nécessaire permettant de ranger les partis au sein d'une idéologie et programme commun. Dans ce cadre, il appartient à l'Etat de résoudre les problèmes des partis politiques concernant le financement à condition que les partis remplissent les critères dignes d'un parti. Les partis politiques doivent constituer un effort considérable dans l'éducation citoyenne de la population car on s'achemine vers l'atmosphère d'incivisme en raison de la méconnaissance des droits et des devoirs d'une grande majeure partie de la population. Cette disposition reste utopique s'il n'existe pas d'une volonté politique capable de rompre avec la politique

politicienne car l'incivisme ne résulte pas seulement de la méconnaissance des droits mais également de l'injustice et la difficulté à jouir de ces droits.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry