CHAPITRE VII : APPROCHE PERSPECTIVE
Le dernier chapitre du travail consiste à proposer des
perspectives de réflexion concernant le dynamisme de la politique et de
la démocratie malgache. Le chapitre relève d'une réflexion
personnelle. Nous reconnaissons que la reconstruction de la
société ne fait pas du jour au lendemain, elle nécessite
une grande participation de toutes les parties prenantes. En ce qui nous
concerne, nous efforcerons de limiter à notre domaine de recherche.
VII.2. Pour une démocratie fonctionnelle
La démocratie avec ses structures libérales n'a
pas joué en faveur du peuple censé le lieu du pouvoir politique.
Elle a profité d'une minorité de personne au pouvoir et de ses
réseaux de clientélisme. A ce titre il convient de concevoir une
démocratie fonctionnelle c'est-à-dire productrice d'idée.
Pourtant, avancer des perspectives est facile pratiquer serait difficile
surtout lorsqu'on pose la question « qui vont les exécuter, par
où commencer, agir et comment ». La difficulté est de taille
surtout dans une société dominée par hybridation de
moderne et de traditionnelle. La modernité impose la mondialisation de
pratique sociale et le traditionalisme est le reflet de la résistance,
l'expression d'une revendication ou selon le langage de Balandier « le
conservatoire d'identité ».
La société modèle ou le modèle de
société ça n'existe pas. La démocratie telle que
nous l'avons pratiqué est une démocratie structurelle
vidée de son sens et de son contenu et a laquelle le débat
démocratique est assujetti au questionnement du fonctionnement de
l'appareil étatique mais jamais une discussion concernant les
problèmes de fond de la population considérée comme le
lieu du pouvoir politique.
VII.2.1. Remettre en question le
multipartisme
La société démocratique a placé au
son centre l'idée de conflit, de la division, elle a permis que
s'exprime l'antagonisme des passions. Encore aujourd'hui ce sont dans les
sociétés démocratiques que s'expriment avec plus de force
des discussions sur les fondements des liens sociaux à travers la
définition des rapports hommes femmes, l'interrogation sur la vie. La
démocratie doit plutôt être saisie comme une attitude de
questionnement face à l'organisation sociale. Nous estimons qu'une
démocratie saine ne peut être instaurée que dans une
culture qui est prête à se remettre continuellement en question. A
ce propos, nous tenons à signaler quelques points.
D'abord autour du multipartisme, ce n'est pas la
multiplicité de l'organisation aussi démocratique qui fait la
démocratie et encore moins la citoyenneté. Ce n'est pas au nom de
la liberté d'association qu'on construit la démocratie. La
pratique démocratique ne se limite pas
à l'existence d'une structure purement formelle, il
convient avant tout de savoir elles sont des organisations au service de quoi
et de qui. Certes, des efforts ont été déployés
pour la reconstruction des partis politiques à Madagascar mais il n'y
pas d'application. A l'appui de ce propos on peut dire par exemple les
différentes propositions concernant les lois des partis politiques dans
le pays. En novembre 2006 il y avait une proposition de loi portant sur le
statut de l'opposition. En décembre 2008, on a tenu dans le pays le
focus sur les lois sur les partis politiques à l'hôtel panorama.
Le plan de projet de loi sur les partis politiques par le ministère de
la décentralisation et le ministère de l'intérieur en
2008.
Vouloir reconstruire les partis politiques ne se borne pas
à produire des textes juridiques il s'agit de voir les avantages, les
limites, les faisabilités au regard de l'évolution morale et
technique de la collectivité humaine. Un parti politique doit être
une structure représentable des intérêts nationaux. Il doit
être présent dans tous les territoires malgaches oeuvrant pour la
défense du bien commun, l'éducation des masses à la
démocratie et à l'évolution du monde. Pourquoi se fait-il
que dans le pays il n'existe pas des partis politiques qui
réfléchissent sur ce qu'est l'avenir de la nation en
matière environnementale, la politique de l'emploi, de
l'éducation, et surtout le processus de la mondialisation dans lequel le
problème de Madagascar s'oscille que ce soit économique,
culturel, et politique.
L'une des pesanteurs que les partis politiques doivent faire
face actuellement est le désintéressement de la population
à la chose politique surtout les femmes et les non
éduqués. Le problème de politique de notre recouvre une
dimension personnelle considérable c'est la passivité des
citoyens, leur indifférence allant jusqu'à l'ignorance de la
réalité politique, sociale et économique. La
conscientisation de population est une difficulté de taille dans un
contexte où il n'existe pas des acteurs politiques crédibles. Une
difficulté aussi dans la mesure où la population est
déçue par une politique démagogique, une machine
administrative corrompue même s'il y a des volontés des acteurs,
les populations ne vont pas croire facilement.
Les partis doivent favoriser les productions d'idées,
un cercle de réflexion proposant des alternatives nationales au
problème du pays. Une structure qui classifie les partis politiques est
nécessaire permettant de ranger les partis au sein d'une
idéologie et programme commun. Dans ce cadre, il appartient à
l'Etat de résoudre les problèmes des partis politiques concernant
le financement à condition que les partis remplissent les
critères dignes d'un parti. Les partis politiques doivent constituer un
effort considérable dans l'éducation citoyenne de la population
car on s'achemine vers l'atmosphère d'incivisme en raison de la
méconnaissance des droits et des devoirs d'une grande majeure partie de
la population. Cette disposition reste utopique s'il n'existe pas d'une
volonté politique capable de rompre avec la politique
politicienne car l'incivisme ne résulte pas seulement de
la méconnaissance des droits mais également de l'injustice et la
difficulté à jouir de ces droits.
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