CHAPITRE II : QUESTIONS DE POLITIQUES BUDGETAIRES DANS
LES PAYS EN DEVELOPPEMENT
Le renforcement de la croissance dans nombre de pays en
développement ces dernières années a traduit des
changements fondamentaux des politiques économiques. La
réorientation des politiques budgétaires a joué un
rôle déterminant à cet égard : elles ont
été axées sur la stabilisation du cadre
macroéconomique, le renforcement de l'épargne et de
l'investissement intérieurs et les réformes structurelles dans
l'optique du marché.
À cet effet, il a fallu non seulement redoubler de
rigueur pour maîtriser les déséquilibres
budgétaires, mais aussi réduire le rôle de l'État
dans l'économie de manière à ce que l'intervention des
pouvoirs publics ne fasse pas obstacle au développement du secteur
privé. Le redressement des déséquilibres
budgétaires a par ailleurs facilité la libéralisation
économique et les réformes structurelles dans la mesure où
il est devenu moins nécessaire de recourir à des mesures fiscales
et réglementaires génératrices de distorsions pour
subvenir aux besoins de financement public.
Ces améliorations des politiques gouvernementales ont
toutefois été inégales, comme en témoignent les
disparités sensibles des performances économiques d'un pays
à l'autre. Certains pays en développement n'ont guère fait
de progrès sur la voie de l'assainissement budgétaire, ce qui a
freiné leur croissance économique et les a rendus plus sensibles
aux aléas des conditions extérieures.
Une action menée sur plusieurs fronts, notamment la
réforme du secteur public, la privatisation des entreprises
d'État, la déréglementation du commerce extérieur
et la libéralisation financière, et le renforcement de
l'administration fiscale, aiderait ces pays à relever le niveau de vie
de leur population, à accélérer le rythme du
développement et à réduire le risque de se voir
distancé encore davantage par d'autres pays en développement qui
sont plus avancés dans l'ajustement et les réformes.
Cela dit, tous les pays en développement doivent
maintenant s'employer à préserver les améliorations qu'ils
ont apportées à leurs politiques économiques afin de
préserver la stabilité financière, de promouvoir
l'affectation efficiente des ressources, de favoriser la croissance et de tirer
ainsi le meilleur parti de la mondialisation des marchés des capitaux et
des produits tout en limitant au maximum les risques qu'elle présente.
Tableau 1. Pays en développement : indicateurs
budgétaires et économiques
(Moyenne annuelle; en pourcentage du PIB, sauf indication
contraire)
|
De 1975 à
1982
|
De1983 à
1989
|
De 1990 à
1995
|
Solde budgétaire de l'administration
centrale1
|
-3,4
|
-5,5
|
-3,0
|
Recettes de l'administration centrale1
|
20,7
|
19,2
|
18,1
|
Dépenses de
l'administration centrale
|
23,7
|
24,4
|
20,9
|
Dépenses
courantes
|
16,6
|
18,0
|
16,5
|
Épargne
privée
|
19,6
|
21,6
|
24,6
|
Investissement
privé
|
14,1
|
14,3
|
17,3
|
Solde des
transactions courantes
|
-0,8
|
-1,5
|
-1,5
|
Termes de
l'échange2
|
1,7
|
-0,6
|
-
|
Dette
extérieure
|
24,4
|
38,0
|
36,9
|
PIB réel
|
4,5
|
4,9
|
5,7
|
Prix à la
consommation2
|
21,7
|
38,7
|
40,3
|
Prix à la
consommation (médiane)2
|
11,8
|
8,7
|
10,1
|
|
|