INTRODUCTION GENERALE
La promotion du développement et la lutte contre la
pauvreté sont depuis le XX°siècle des préoccupations
qui font objet d'attention particulière pour toute la communauté
internationale. L'épanouissement des milliers de vies en dépend
et le devenir harmonieux de la société lui est consubstantiel.
Pour rendre tangible cet idéal de développement face à son
importance aussi vitale pour l'humanité, l'on a assisté à
la mobilisation de ressources par la création de plate formes
institutionnelles techniques (PNUD, GTZ, FAO) et financières (FMI, BM,
BAD) avec pour mission principale de « contribuer au
développement économique et au progrès social »
(BAD, 2004). C'est dans cette perspective dont l'enjeu principal est le
développement pour `'mieux vivre et épanouir'' qu'il convient de
situer l'avènement de la décentralisation.
Les gouvernements du nord comme du sud sont conscients de la
nécessité de la décentralisation. Pour y parvenir, ils
s'emploient à travers des reformes, de nouvelles orientations politiques
et des programmes de gouvernement faisant une part belle à la
gouvernance locale. Concrètement, il s'agit pour les pouvoirs locaux de
fournir des équipements sociaux de base (santé, éducation,
eau, électricité, route...) aux populations urbaines et rurales
tout en les associant à la définition de leurs besoins en
matière de développement.
Ainsi et de manière très singulière , la
décentralisation suscite à partir de 1980 un intérêt
tout particulier pour les hautes instances de décisions,
sociétés civiles, décideurs politiques, autorités
publiques et autres experts qui y voient un levier déterminant pour le
renforcement du développement, de la bonne gouvernance et de la
démocratie aux échelons locales et nationales. Les bailleurs de
fonds en font même une condition pour l'octroi d'aides aux pays en proie
aux situations d'instabilité économique (SYLL, 2005). Par
conséquent, la décentralisation est devenue une priorité
politique affichée pour tous les pays. La banque mondiale indique
à cet effet, qu'en 1999, 95% des démocraties avaient des
collectivités territoriales élues avec à leurs comptes les
pouvoirs politique, financier et administratif (BALLO ,2008).
C'est dans cette mouvance qu'en Afrique, certains Etats
réunis au sein du Club du Sahel et de l'Afrique de l'ouest ont
fondé un cadre de réflexion et de concertation sur les
préoccupations communes de développement au centre duquel la
décentralisation et le développement local tiennent une place
majeure. Toutefois, la décentralisation est entrée
réellement dans sa phase active à partir de 1990 dans ces Etats,
avec le vent de la démocratie et du multipartisme dans le paysage
politique.
C'est ainsi que dans le cadre des politiques de lutte contre
la pauvreté et dans le souci de placer le citoyen au coeur des affaires
locales, la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, confrontés
à des difficultés d'ordre interne et sous pression
internationale, se sont engagés dans un mouvement
quasi-général de décentralisation.
A l'instar des pays en développement, la
décentralisation est intervenue en Côte d'Ivoire,
particulièrement, dans un contexte de troubles économiques et
d'une situation de renaissance politique. Elle a commencé timidement
avec les indépendances pour connaître une allure décisive
à partir de l'an 2000. Par les lois numéro n°2001-477 du
09Août 2001, n°2001-478 du 09Aout 2001, n°2002-44 du 21 Janvier
2002 sont créées des collectivités territoriales :
les départements et districts (DGDDL, 2008).
C'est le constat d'émergence de la
décentralisation tant en Côte d'Ivoire qu'ailleurs dans les
démocraties en général, mais plus
précisément de sa nécessité dans le plan de relance
du développement de l'espace territorial ivoirien, qui a suscité
notre attention pour cette présente étude. Nous chercherons
pendant notre investigation à savoir, à travers le cas de Kossou
dans le district de Yamoussoukro si les logiques qui guident l'action des
nouvelles collectivités territoriales ont des impacts sur le
développement local rural. D'ou la question :
« Quels sont les impacts des logiques qui guident
l'intervention du district de Yamoussoukro en termes d'éducation et de
santé sur le désenclavement du milieu rural, Kossou
? ».
I-CADRE THEORIQUE
I.1) JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET
Toute étude est suscitée par des remarques, des
paradoxes ou des faits qu'on cherche à élucider, à
étudier, à éclaircir. Ceux-ci constituent les motivations
qui sous tendent la recherche. Ainsi pour cette présente étude,
trois motivations ont guidé le choix de ce thème : une
motivation personnelle, une motivation objective, et une motivation
scientifique et académique.
I.1-1) MOTIVATION PERSONNELLE
Nous constatons avec surprise que plus de 75% du budget total
d'investissement triennal (2008-2009-2010) du district de Yamoussoukro,
l'organe départemental de développement, soit consacré
exclusivement à la promotion de l'éducation et de la santé
sociale.
Pendant que la demande rurale, qui est aussi la nôtre,
s'exprime plus en besoin d'électricité, hydraulique villageoise
et en remise en état de voiries inter-rurale du fait de leurs
inaccessibilités en saison pluvieuse.
C'est donc excédé par le foisonnement du
sentiment de marginalisation lié au déséquilibre dans la
répartition sectorielle du budget d'une part, d'autre part, par le
constat de la débauche d'énergie des nouvelles
collectivités décentralisées pour l'éducation et la
santé sociale qu'avons nous décidé de mener cette
étude. Concrètement, l'étude consiste à nous
interroger sur les logiques qui guident l'intervention du district de
Yamoussoukro en matière d'éducation et santé et les
impacts de celles-ci sur les populations rurales.
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