2. Chapitre II: Différence entre
affectivité et sexualité
L'affectivité se base sur le sensible, le ressenti. Le
sensible est tout ce qui est percu par les sens qui sont les organes de
perception du corps. La perception relie l'action du vivant par
l'intermédiaire des sens au monde, à l'environnement. Puis, il en
résulte des émotions, des sentiments.
Le mot sexualité appara»t avec les débuts de
la psychanalyse.
Lors d'échanges, il existe un mouvement vers des zones
particulières du corps dites plus sensibles comme la bouche, les
oreilles, les parties génitales, etc. oü l'excitation est
présente. La forme la plus aboutie de la sexualité est
l'accouplement. Pendant, les rapports, diverses émotions peuvent
appara»tre.
2.1. Besoins-Emotions
Pour arriver à expliciter ce que sont les émotions,
nous devons premièrement aborder le mot Ç besoin È.
Nous avons des besoins biologiques comme l'air pour respirer,
l'eau pour s'hydrater. Dans les besoins primaires nous retrouvons les principes
de survie, de nourriture, de reproduction.
Toute personne a la nécessité de satisfaire des
besoins qui lui sont propres.
Un besoin, n'implique que nous-mêmes (n'implique que la
personne elle-même) comme le besoin de manger, de chaleur, de se
divertir, de justice, d'exprimer son affection, sa sexualité.
Tant que le besoin n'est pas satisfait, il engendre
très souvent frustration, déception, peur, colère,
tristesse, souffrance, rancÏur, haine, rage, terreur, choc, chagrin,
angoisse, mépris, anxiété, stupéfaction.
Cela permet également de voir que lorsqu'il y a un
échange et l'essai de satisfaire ses besoins, des émotions
apparaissent.
Etymologiquement, Ç émotion È vient du latin
motio, qui signifie action de mouvoir, mouvement et exmovere
Ç mouvement hors de È.
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Jean Jacques Crèvecoeurne parle pas d'émotions
négatives ou p ositives, de base ou secondaire comme d'autres auteurs
mais d'émotions agréables ou désagréables car, pour
lui elles ont toujours un rôle utile.
Les émotions peuvent provoquer des
phénomènes. Parmi les nombreux phénomènes, nous
pouvons trouver de la joie, de la tristesse, du dégout, de la peur, de
la colère, de la surprise, du bonheur, de la souffrance, de la solitude,
de la violence.
D'un point de vue phénoménologique, ce sont les
émotions qui permettent d'exister, d'avancer, d'amorcer un
changement.
Beaucoup d'auteurs ont démontré que le besoin
d'amour et d'affection est un besoin fondamental à tout être
humain.
Ce besoin d'amour peut se présenter sous diverses
manières comme par l'amitié, la tendresse, la complicité,
l'amour filial qui participent à l'équilibre, au rythme (concept
présenté plus loin avec le paragraphe sur Maldiney page 37) de
l'être humain.
Pourtant, selon un professionnel interrogé, il n'y a pas
de sexualité en prison. Dans le livre de Gaillard cette phrase est
également prononcée mais du côté des
détenus.
Ainsi, l'affectivité et la sexualité sont des
sujets qui apparaissent comme si on ne devait pas en parler en prison par
crainte ou par pudeur, et peut-être, parce que ce sont des personnes
privées de liberté.
En même temps, mettre des mots, décrire les
histoires de vie, les attentes des détenus nous apparaissent comme
essentiel.
En effet, les détenus entrent, la plupart du temps, en
tout cas en Suisse, dans un univers affectif avec des personnes du même
sexe oü il y certes du personnel pénitencier féminin, mais
tout de même dans un environnement ou les échanges ne sont pas
facilités.
Ne pas prendre en compte le besoin d'amour et d'amitié
en prison peut amener une souffrance, une solitude, une violence interne ou
externe, de la frustration, de la colère ou autres.
Cependant, il peut aussi se créer un moment
d'échange inattendu, une rencontre exceptionnelle.
Pour continuer d'avancer dans notre corpus théorique et
pour mieux comprendre l'univers affectif des détenus, et comme
écrit précédemment pour avoir un référentiel
commun, nous avons construit ce chapitre, à l'aide des idées de
Gaillard. Différentes altérités et besoins peuvent
être vécus en prison et lors des entretiens que nous avons
effectués, ces thèmes ont été abordés.
9Crèvecoeur, J.-J., Salomon, P (1997)
(Préface).Relations et Jeux de pouvoir: Comprendre,
repérer et désamorcer les jeux de pouvoir par la DYNARSYS. Le
troisième Iris Editons.
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