B - L'évolution de la notion d'audit
L'audit s'est limité autour de l'audit comptable du
commissariat aux comptes avec pour objectif la certification des états
financiers. Mais, il est apparu rapidement que les missions d'audit peuvent
être utiles à plusieurs utilisateurs des états financiers
;
d'où le besoin de recourir à l'audit contractuel
et à l'audit interne se fît ressentir. L'intervention de
l'auditeur pour contrôler les états financiers peut être
imposée par la loi, c'est la forme la plus traditionnelle de l'audit qui
est pratiquée par le commissaire aux comptes et qu'on nomme «
l'audit légal » ou « révision légale des comptes
».
Mais le contrôle de l'information peut être
demandé par un tiers intéressé ou un membre de
l'entreprise, et dans ce cas la relation entre le prescripteur et l'auditeur
devient contractuelle ou conventionnelle. Tel est le cas d'un dirigeant qui
souhaite connaître la qualité des états financiers produits
par son entreprise, ou un futur actionnaire qui demande un audit comptable de
l'entreprise avant d'acheter des actions ou des parts sociales. Le
caractère contractuel conféré ainsi à la mission
d'audit en étend considérablement le domaine initial, et modifie
le cadre des relations entre auditeur et prescripteur, ou auditeur et
audité.
D'autre part, l'importance du volume d'informations comptables
et financières fait augmenter le risque d'erreurs et d'omissions, et
entraîne par conséquent un coût élevé d'un
contrôle approfondi externe. De ce fait, les entreprises ont
progressivement mis en place des services internes, chargés d'effectuer
des missions de contrôle comparables à celles qu'effectuent les
auditeurs comptables externes.
L'audit interne est la révision périodique des
instruments dont dispose une entreprise pour contrôler et gérer
une entreprise (définition de l'IFACI). Avec le
développement de l'audit interne, les entreprises perçoivent
l'intérêt que présenterait pour elles l'expression d'une
opinion sur des informations autres que l'information comptable et
financière. Chaque fonction de l'entreprisse, chaque type
d'opérations et à la limite chaque information devient ainsi un
objet potentiel d'audit. Citons par exemple, l'audit social, l'audit des
achats, l'audit de la production, l'audit informatique, etc.
Cependant, les travaux dans les différents domaines
d'audit sont très inégalement avancés. Certains recouvrent
déjà une réalité pratique, comme l'audit social ;
d'autres en revanche font figure de possibles développements. En
d'autres termes, le concept d'audit connaît aujourd'hui une grande
fortune même si,
globalement, la réflexion sur les extensions possibles
de l'audit avance plus rapidement que les travaux en vue de la mise en oeuvre
de ces missions.
En matière d'audit comptable, les critères
utilisés sont bien connus. L'opinion de l'auditeur doit être
exprimée en termes de régularité et de
sincérité des états financiers. Dans une perspective
d'utilisation de l'audit à des fins de gestion, le critère «
d'efficacité » fût récemment mis en
évidence.
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