5.2. La suite :
à la recherche d'une équipe pluridisciplinaire.
Patureau (1990 :121) a raison quand elle dit que
l'investissement dans la conception-réalisation pour le premier
didacticiel engage les didacticiens impliqués à ne pas renouveler
l'expérience, car souvent, ils travaillent seuls. Cela m'est
arrivé depuis 2006. J'étais épuisée.
Cependant le fait de travailler le mémoire m'a permis
d'envisager une nouvelle vue de notre travail. De fait que l'idée de
continuer à travailler sur des didacticiels m'attire :
peut-être travailler sur la suite d'activités `non behavioristes'
pour Francés Virtual. Il faudra bien planifier et concevoir des
activités de production, des tâches de haut niveau, mais aussi il
faut créer un « environnement pédagogique qui s'adapte
plus à l'apprenant » comme dirait Patureau (1990 :121).
Guichon mentionne qu'il faut « appréhender les cheminements
suivis par les apprenants pour réaliser une tâche »
(2006 : 33). Cela implique un grand travail de conception. Après
tout ce que j'ai appris, je peux être sûre d'une chose :
jamais seule. On a besoin d'une équipe : au moins un concepteur,
didacticien, ingénieur, chargé des évaluations, etc. Les
possibilités de former une équipe dans mon contexte
institutionnel semblent lointaines en raison du budget pour le recrutement des
médiatiseurs, mais aussi par l'engagement des didacticiens qui peuvent
bien avoir assez avec leur rôle d'enseignants en contexte de classe. Mais
principalement, par la compréhension des autorités par rapport
au paradigme de l'apprentissage, ce qui pourrait les conduire vers l'engagement
et l'appui à ce type de projets.
5.3. Le paradigme de
l'apprentissage et des innovations au trois niveaux.
En réfléchissant sur ce que Mogi manifeste
à propos de la situation de l'auto-apprentissage au Japon, je trouve
qu'à la Faculté de Langues et à son Centre de Langues, la
théorie de l'auto-apprentissage n'est pas ancrée du tout, non
plus. J'adopte ce que Mogi dit : « Nous avons besoin
d'innovations à trois niveaux : Au niveau socio-organisationnel, la
formation de conseiller; au niveau pédagogique, la mise en place d'un
dispositif d'auto-apprentissage ; et au niveau psychologique, la
reconnaissance du paradigme de l'apprentissage »
(2007 :166-168). La reconnaissance du paradigme de l'apprentissage est
essentielle : De la part des autorités parce qu'elles peuvent
négocier des ressources économiques et investir dans les
innovations au centre de ressources ; soit au niveau de mise en place de
vrais dispositifs d'auto-apprentissage, soit au niveau de la formation de
conseillers. De la part du conseiller, parce que de la formation de celui
dépend la formation de l'apprenant. Un bon conseiller peut
suggérer, établir et superviser des séances
d'autonomisation pour des apprenants, telles que Favela a établit en
2000 dans la Faculté de Langues à Mexicali (voir 1.1.3.1.).
Cependant ce parcours d'innovation commencé par Favela avec ses
formations Apprendre à apprendre, semble sinueux.
Les formations actuellement suivies par quelques conseillers
(mentionnés au 1.1.3.1.) pourraient contribuer à l'offre de cette
modalité d'usager indépendant, le plus proche de la
théorie de l'apprentissage autodirigé dans notre Centre de
Langues (voir 1.1.3.2.).
D'autre part la reconnaissance de ce paradigme dans les
enseignants peut conduire a des enseignants stratégiques qui encouragent
les stratégies d'apprentissage en classe et favorisent
l'indépendance de l'apprenant par rapport à eux et
l'avancée vers l'autonomie (Holec 1981 : 52-53). Tout cela
peut contribuer à « une démarche autonomisante
d'apprentissage » (Patureau 1990 :119) à laquelle
Francés Virtual pourrait contribuer, en étant une
ressource parmi d'autres.
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