6.2. ANALYSE DE DONNEES SUR L'ACCUMULATION DE LA SILICE
AU
NIVEAU DES ESPECES FOURRAGERES
De sa composition SiO2, la silice dont l'élément
central est le Silicium qui est le deuxième le plus répandu dans
la croûte terrestre, a fait l'objet de beaucoup d'attention de la part
des chercheurs. Ainsi, O'Reagain en 1989 a démontré le rôle
nutritif de la silice dans certaines plantes. Chez d'autres, l'argument
nutritionnel paraît moins convaincante et c'est ainsi que d'autres
hypothèses sur les rôles des soutiens, de provision cationique ou
de défense contre les herbivores ont été avancé. En
effet, La teneur élevée de certaines graminées en silice
pourrait également consister à une adaptation au broutage. Et
quoi qu'il en soit, la silice diminue l'appétibilité d'un
individu végétal pour les vertébrés entre autre en
rendant les feuilles coupantes. Elle diminue la digestibilité en rendant
les membres cellulaires plus difficile d'accès pour les microorganismes
organisme du rumen (Hochuli 1993). Aussi, elle peut provoquer lorsqu'elle est
ingurgitée, des maladies mortelles telles le cancer de l'oesophage ou
l'urolithiase.
Plusieurs facteurs influencent la distribution de la silice
dans les plantes. Au nombre de ces facteurs, nous avons : les facteurs
génétiques, environnementaux et ceux propres à la plante.
En effet, les variations interspécifiques des teneurs en Silice ainsi
que l'existence de la sélection naturelle à partir d'une base
environnementale constituent les facteurs génétiques majeurs. Les
facteurs environnementaux se décline ainsi qu'il suit : le
pâturage, les facteurs climatiques, la disponibilité de la silice,
l'acidité du sol. Cependant, d'autres facteurs environnementaux comme
l'herbivorie de l'oeuvre des invertébrés, les attaques fongiques
sont susceptibles de blesser la plante et de nécessiter
éventuellement une réponse défensive. Aussi, l'âge
de la plante constituet-elle un des facteurs propres à la plante en ce
sens que plus les organes vieux ont u ne teneur en silice plus importantes
étant donné l'aspect irréversible des
dépôts.
Dans la plante, la silice assure certaines fonctions. La
résistance à la sécheresse est une fonction importante.
Ainsi, en diminuant l'importance de la transpiration, les couches siliceuses
des parois des cellules de l'épiderme se comportent comme des
barrières contre de trop grandes pertes d'eau (O'Reagain et Mentis, 1989
; Marschner, 1988 ; Bartoli et Souchier, 1978). Les autres fonctions
importantes sont les suivantes :
- Prévention des actions toxiques du fer, du
manganèse et d'autres oligo-éléments ;
- Augmentation de la disponibilité physiologique du Zinc
;
- Résistance aux attaques fongiques ;
- Prévention de la toxicité due à la
salinité de certains sols.
Cependant, les effets de la silice sur les herbivores
vertébrés éclairent sur le coté négatif de
cet élément. En effet, l'ingestion du fourrage riche en silice
peut causer : des cancers de l'oesophage (Millet), des calculs rénaux
(Jones et al, 1967 ; Baker et al, 1961 in Gali-Mahtasib et al, 1992), des
conséquences négatives sur la digestibilité des fourrages
(0'Reagain et Mentis, 1989), la sous nutrition etc.
C'est fort de ces différentes raisons que l'étude
de l'effet du pâturage sur la teneur en silice étudiée au
cours de plusieurs travaux d'importance a attiré notre attention et
c'est dans cet ordre d'idée que nous nous sommes donnés la
tâche d'analyser certaines données provenant du
Rapport de stage post maîtrise
es-sciences Agronomiques
travail de fin d'étude présenté pour
l'obtention du diplôme d'Ingénieur Agronome de Monsieur
Bernard LONGEVAL.
6.2.1. Résultats obtenus sur les espèces
fourragères en pots
Graphe 1.1 : Teneurs en Silice des
espèces en pots
Teneur en SiO2 (pot)
Pennisetum Andropogon Elymandra Setaria Loxodera
Anadelphia Andropogon Brachiaria
unisetum gayanus androphila ledermannii
afzeliana tectorum falcifera
%8102
10,00
9,00
8,00
7,00
6,00
5,00
4,00
2,00
0,00
3,00
1,00
c
b
ab ab
ab ab
a
a
Espèces
Le graphe 1.1 montre qu'on retrouve trois groupes
homogènes à savoir les groupes a, b et c. Ainsi
l'espèce prélevée en pot dont les feuilles sont les plus
silicifiées est Pennisetum unisetum
(7,58%) classée dans le groupe homogène c. Ensuite
vient Andropogon gayanus. Andropogon
ont les faibles teneurs e
tectorum et Brachiaria falcifera n silice soit
respectivement 2,15% et
2,09%. Celles qui ont des teneurs moyennes sont Anadephia
afzeliana, Setaria ,Elymandra androphila et
Loxodera ledemanni.
(7,23)
Sur un même substrat, il existe différence
significative (F =24,04 ; P=,000000) entre
les teneurs en silice pour les différentes
espèces ayant fait objet d'étude. En effet, cette
grande
insi donc, il
variabilité montre que ce paramètre est en
partie influencé par un facteur génétique. A existe aussi
probablement une variabilité interspécifique qui se doit
d'être démonté.
Graphe 1.2 : Evolution de la teneur en
cendres totales par espèce en pot
Teneur en cendres totales (pot)
Pennisetum Andropogon Elymandra Setaria Loxodera
Anadelphia Andropogon Brachiaria
unisetum gayanus androphila ledermannii
afzeliana tectorum falcifera
18,00
b
b
16,00
14,00
a
12,00
%eendre
10,00
a
a
8,00
a
a
6,00
a
4,00
2,00
0,00
Espèces
Le graphe 1.2 qui renseigne sur les teneurs en cendres
totales des espèces fourragères, montre que
celles qui ont les teneurs en cendres totales les plus fortes sont
regroupées après le test de Newman-K
euls au seuil de 5% dans le groupe homogène b. Il
s'agit de Pennisetum unisetum (14,13%) et de
Setaria
(14,47%). Pennisetum unisetum
qui est très riche en silice a également une
Andropogon gayanus
forte teneur en cendres totales. Dans le même dont
la teneur en silice n'était
pas négligeable, fait partie des espèces
fourragères à faible teneur en cendres totales (7,05%).
Pour
Andrpogon tectorum
ce qui est de la teneur en cendres totales, ce n'est plus
qui a eu la plus faible
teneur comme dans précédent cas
mais c'est plutôt Anadelphia afzeliana
(5%). Il existe donc non seulement une corrélation
probablement entre la silice et les cendres totales mais aussi, ce
lien semblerait varier d'une espèce fourragère
à une autre. Aussi, puisse que les cendres renferment des
minéraux, il se pourrait que certaines espèces aient
l'aptitude d'accumuler plus de nutriments que d'autres sur un
même substrat ce qui amène à dire que des recherches
doivent nous permettre de
Rapport de stage post maîtrise es-sciences Agronomiques
voir si la teneur en silice influence la capacité
d'accumulation en substances nutritives des espèces fourragères
principalement de l'espèce Pennisetum unisetum. Il s'agira de
façon simple de voir si une espèce fourragère qui a une
forte teneur en silice est à même d'avoir une grande proportion de
cendres totales.
Graphe 1.3 : Evolution de la teneur en
cendres solubles par espèce en pot
ikAoWbW
16
10
18
14
12
8
6
4
2
0
b
c
ab
ndres solubles (pot)
c
Espèces
a a a
F (7,23)=11,82; P=,000029
ab
Le graphe 1.3 qui présente l'évolution de la
teneur en cendres solubles par espèce en pot nous informe sur le fait
que l'espèce Setaria du groupe homogène c a une forte
teneur en cendres solubles (10,88%), ensuite vient Pennisetum unisetum
(7,22%) du groupe homogène b. Elymandra androphila (4,81%)
et Brachiaria falcifera (4,55%) constituent les espèces qui ont
une teneur moyenne en cendres solubles. La différence entre les teneurs
étant significatifs (F (7,23)=11,82 ; P=,000029), l'hypothèse
selon laquelle ces paramètres seraient influencés par des
facteurs génétiques devient de plus en plus
vérifiées.
Il est à noter que l'analyse de variance pour le
paramètre Masse Sèche exprimée en gramme des
différences espèces a révélé que les
différences de masse obtenues ne sont pas significatives ((F
(7,23)=1,53 ; P=,225994).
En définif, l'espèce Pennisetum unisetum a
un meilleur comportement en pot tant pour l'accumulation de la silice, des
cendres totales que pour l'accumulation des cendres solubles.
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