RESUME
Les régions naturelles de la Haute-Casamance et du
Sénégal Oriental (situées respectivement au sud et
à l'est du Sénégal) bénéficient de
conditions pédoclimatiques et hydro-agricoles favorables et d'une longue
tradition de zones productrices de riz. Cependant, la riziculture y est soumise
à de nombreuses contraintes de production. C'est ainsi que cette
étude trouve son contexte dans le Programme National d'Autosuffisance en
Riz, initié par le Gouvernement du Sénégal. Elle se
propose d'accompagner les nombreuses initiatives dont notamment celles du
Projet d'Appui à la Petite Irrigation Locale (PAPIL), en
réactualisant la situation de référence pour cette
culture. Pour ce faire, un diagnostic agronomique de la culture du riz dans les
zones d'intervention du PAPIL a été mené dans 33 villages
durant l'hivernage 2009. Il a consisté en des observations agronomiques
sur 34 parcelles paysannes et en des enquêtes auprès de 134
producteurs de riz. Les résultats révèlent que les
parcelles emblavées sont de superficies réduites (seules 4,3%
d'entre elles font plus d'un hectare) et elles sont , dans leur
écrasante majorité, localisées dans des bas-fonds (91,3%).
La fertilité des sols dans les rizières est relativement bonne
pour 62,5%, avec une texture à dominance argileuse (70,3%). Les travaux
de préparation des rizières sont manuels (70%), avec des outils
traditionnels. La fumure organique n'est pratiquée que par 16% des
producteurs, par épandage de fumier. Par ailleurs, les semences à
cycle intermédiaire (110 jours environ) sont les plus utilisées
(84%). Les semis se font tardivement, avec une très forte
densité; le repiquage après pépinière
n'étant effectué qu'à hauteur de 8,1%. Les parcelles
suivies sont moyennement enherbées (38,1%), à fortement
enherbées (43,4%). Le désherbage est surtout manuel (83,9%).
Même si 60,1% des producteurs affirment pratiquer la fertilisation
minérale, il n'en demeure pas moins que les doses, dates et
modalités d'application ne sont pas respectées. D'autre part,
toutes les parcelles suivies ont été attaquées par des
insectes et l'incidence de ceux-ci est moyenne à forte (40,1%, et 45,2%
respectivement). Les défoliateurs/broyeurs (63,2%), les piqueurs -
suceurs (31,8%) et les foreurs (4,9%) ont été inventoriés
au moment où 89,4% des producteurs ne font aucune action contre leurs
attaques. En plus du déficit de formation, les producteurs justifient
cette situation par une indisponibilité et une cherté des
pesticides et des matériels de traitement. Dans cette même
lancée, seuls 3,7% des producteurs affirment procéder aux
traitements phytosanitaires, pour une incidence des maladies moyenne (56%) .
Les autres ravageurs sont constitués par les animaux domestiques
(73,6%), les oiseaux (19,3%), les rongeurs (4,4%) et les singes et
phacochères (2,5%). Le rendement moyen en riz paddy de la zone
d'étude est de 1,5 #177; 0,6 t/ha ; alors qu'il est de 4 à 5 t/ha
au niveau national. Le minimum a été enregistré dans la
communauté rurale de Koumpentoum (0,9 #177; 0,4 t/ha) et le maximum dans
celle de Bandafassi (2,3 #177; 0,6 t/ha). En Haute-Casamance et au
Sénégal Oriental, l'amélioration de la productivité
rizicole passe entre autres par un renforcement de l'encadrement technique en
faveur des producteurs et par une meilleure pratique de la gestion
intégrée de la riziculture pluviale (utilisation de
variétés adaptées et performantes et respect de
l'itinéraire technique et du calendrier cultural).
Mots clés : Riz pluvial,
diagnostic agronomique, pratiques paysannes, PAPIL, Sénégal.
Référence du
mémoire: LÔ, E. M. (2010). Diagnostic agronomique de
la culture du riz en Haute-Casamance et au Sénégal Oriental.
Mémoire d'Ingénieur agronome de conception. Ecole Nationale
Supérieure d'Agriculture de Thiès (Sénégal), 42
pages + annexes.
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