3.2.3 Les charges des chefs de ménages
Le ménage (ou la famille) est l'unité de base au
sein de laquelle différents membres apparentés ou non, vivant
ensemble dans la même concession, « mettent en commun leurs
ressources et satisfont ensemble aux besoins de la famille »
(Jean-François KOBIANE, 2002). La moyenne des ménages de la
commune est de 6,1759. La moyenne des ménages selon les
données de terrain est de 9,860. Cependant, de grands
écarts existent. Si le plus petit des ménages est
constitué de trois (03) personnes, le plus grand enregistré
comptait jusqu'à quarante et une (41) personnes. La taille du
ménage même si elle permet de se faire une idée sur la
charge de la famille, elle traduit moins les besoins de scolarisation pour le
ménage. Il parait alors plus judicieux de voir en termes concrets le
nombre d'enfants à scolariser.
58 SAGEDEC, monographie de la commune de Toma, rapport
définitif, DREP/BM, juillet 2000, p 36
59 idem
60 Cette moyenne a été obtenue en
additionnant le nombre de personnes par ménage, divisé par le
nombre total de ménages.
Tableau n° 16 : Rapport entre le
nombre d'enfants à scolariser et les difficultés de scolarisation
rencontrées
Nombre d'enfants du ménage
Difficultés
de scolarisation
rencontrées
|
] 0 ; 5]
|
] 5 ; 10]
|
] 10 ; 15]
|
] 15 ; 20]
|
Totaux
|
Peu nombreuses
|
15
|
2
|
1
|
-
|
18
|
Très nombreuses
|
12
|
40
|
7
|
3
|
62
|
Totaux
|
27
|
42
|
8
|
3
|
80
|
La majorité des orphelins se retrouve dans des
ménages oü le nombre d'enfants est compris entre cinq (05) et dix
(10) enfants (52,5% de l'effectif). Selon l'analyse de Komla LOKPO61
(1999), « les parents en charge de grandes familles doivent tout
particulièrement s'occuper de la scolarisation des enfants. Ceci
apparaît plus difficile qu'on a un nombre élevé d'enfants
à scolariser, surtout avec un revenu laissé aux caprices de la
pluviométrie et de la nature ». Les résultats auxquels
nous avons abouti corroborent cette réflexion. Plus la taille du
ménage est grande, plus accrues sont les difficultés. Ces
difficultés sont très nombreuses pour 44,44% des ménages
de moins de cinq (05) enfants à scolariser, 95,23% pour les
ménages dont le nombre d'enfants est compris entre cinq (05) et dix
(10), et de 100% quand il y a plus de quinze (15) enfants à scolariser.
Pour T.S.62, « ce n'est pas que c'est la
scolarité d'un enfant qui me dérange. J'en ai en tout sept (7).
Certains sont au primaire, d'autres au collège. Dans ces conditions
comment à moi seul je peux assurer la scolarisation de tout ce monde ?
»
Conclusion partielle : que retenir de la situation
professionnelle des chefs de ménages des orphelins ? Cultivateurs
pour la majorité (63,75%), les ménages oü vivent les
61 LOKPO komla, Conditions socio-économiques
et rendement scolaire des élèves sous tutorat à
Ouagadougou: une approche des relations entre la famille "tutorale" et les
résultats à l'école. Université de Ouagadougou,
Mémoire de Maitrise, FLASHS, 1999, p79
62 Homme, Chef de ménage ayant sept (07)
enfants à scolariser
orphelins sont constitués pour 66,25% des cas de
grandes proportions d'enfants (plus de 5), rendant ainsi les charges des chefs
de ménages dans bien des cas au delà de leurs capacités.
La faiblesse des revenus des ménages63 rend difficile la
situation de scolarisation des orphelins. Les chefs de ménages se
retrouvent souvent submergés à telle enseigne que certains n'ont
pas hésité à nous confier regretter d'avoir ces orphelins
à leur charge parce qu'ils représentent une charge
supplémentaire. Par ailleurs, le lien de sang les oblige à cette
prise en charge. Pour K.E64 « si je dis
que je ne regrette pas d'avoir cet enfant à ma charge, j'ai menti, (...)
mais, un proverbe samo dit qu'on ne se lasse jamais de sa grand-mère
maternelle »
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