3.2 La situation professionnelle et surtout les charges
du chef de ménage comme fait explicatif des difficultés de
scolarisation des orphelins
Dans cette partie, il s'agit d'analyser les relations qui
existent entre un certain nombre de variables. D'une part, voir l'influence de
la situation professionnelle du chef de ménage sur les
difficultés de scolarisation, et d'autre part, la variation que subi ses
difficultés en fonction des charges relatives au revenu du ménage
notamment le nombre d'enfants à scolariser.
Cependant, il convient d'abord de vérifier si le lieu de
résidence de l'orphelin répond à ses aspirations.
3.2.1 Le lieu de résidence des orphelins en fonction
du sentiment d'appartenance au ménage
La résidence de l'orphelin a son importance pour mieux
appréhender les difficultés rencontrées. La nature du lien
entre l'orphelin et le chef de ménage peut influencer positivement ou
négativement les sentiments d'appartenance.
Tableau n° 14 : Type de filiation et
sentiment d'appartenance au ménage
Sentiment d'appartenance Filiation
|
Oui
|
Non
|
Totaux
|
Fils/fille
|
20
|
-
|
20
|
Frère/soeur
|
3
|
1
|
4
|
Neveu/nièce
|
16
|
3
|
19
|
Petit fils/fille
|
27
|
7
|
35
|
Autre lien
|
-
|
2
|
2
|
Totaux
|
67
|
13
|
80
|
Pour 83,75% des cas, les orphelins se plaisent dans leurs
ménages respectifs. Au delà de cet état de faits
illustré par le tableau, force est de reconnaître que les dires
des enquêtés (orphelins) ont caché certaines
réalités. D'abord, il faut noter que dans nos
sociétés, très rarement les enfants sont consultés
quand il s'agit du choix de leur résidence. A ce sujet, David KABORE et
al.54 (2003) signalent que pour « la participation aux
décisions qui les concernent, les enfants vivant bien dans les
ménages, dans les structures d'accueil ou pris en charge par les
institutions (ONG, Associations), sont très peu consultés (...)
ni pour le partage de l'héritage, ni pour la séparation avec la
fratrie, ni pour le placement dans une famille d'accueil ». Aussi,
notre présence en elle-même, c'est-à-dire en tant que
personne étrangère à la famille a
54 KABORE David et al. : Analyse de la situation des
OEV : Volet Santé, Alimentation, Nutrition, Juridique, Psychosocial
Ouagadougou, 2003, p41
été un grand obstacle pour beaucoup d'enfants.
Cette situation a contribué à faire peser la balance d'un
coté, et ce malgré les précautions prises pour permettre
une liberté d'opinion et d'expression de ces derniers. Si à
l'exemple de P.L.55 qui souhaite « partir
chez ses grands-parents paternels », certains se sont exprimés
librement, force est de reconnaître que beaucoup ont été
réduis au mutisme et ne se sont contentés de ne voir les choses
que dans leurs meilleurs aspects. Jeune âge, peur de représailles
(malgré les assurances données), méfiance vis-à-vis
de l'enquêté etc. ont contribués à biaiser les
résultats.
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