5) L'économie du Bazar : une autre explication
des chiffres de l'export
La force des exportations allemandes vient de
l'internationalisation de leur systeme de production. En clair, les industries
conservent les chaines haute valeur ajoutée sur le sol Allemand
(assemblage, finition, packing...) et délocalisent les taches = faible
valeur ajoutée (fabrication des pieces détachées...). Les
pays ciblés sont l'Europe de L'Est et l'Asie. Par exemple, la Porsche
Cayenne est v made in Germany » mais en réalité, seul 30% de
la valeur du véhicule est réalisée en Allemagne et les
pieces détachées fabriquées dans les pays de l'Est.
L'Allemagne profite beaucoup plus que la France de la nouvelle Division
Internationale du Travail, ce qui explique ses chiffres l'exportation et
l'importation.
F L'®C,-,0)E DE BAZAR »
Idée développée par Sinn en
2006
L'économie du Bazar est largement plus
développée en Allemagne qu'en France. Raison pour laquelle une
réflexion en termes de valeur ajoutée et non plus en valeur
d'échange modifie sensiblement les chiffres du commerce extérieur
des deux pays. Ainsi le taux d'ouverture de L'Allemagne chute de 10% (35%
=>25%) lorsque l'on prend en compte ce commerce vertical, alors que celui de
la France diminue de 7% (29%=>22%). Par nature, ce système a beaucoup
plus profité a certains pays de l'Union Européenne, en Europe de
l'est par exemple, et pas du tout a la France qui a des coats de main d'oeuvre
trop similaires.
In fine, ce système a permis aux entreprises
Allemandes de réaliser des marges plus importantes : elles n'ont pas
vraiment profité de ces baisses de coats pour diminuer leurs prix de
vente.
Ouverture = ( I + E) / 2
×100
Calcul du taux d'ouverture : PIB
I = Importations E = Exportations
Environ la moitié des importations totales de
biens manufactures est constitué de biens intermédiaires. On
mesure ainsi l'importance des importations destinées a des productions
dans l'importation de biens manufactures.
En 2006, l'Allemagne importait près de deux
fois plus de biens intermédiaires que la France alors que son produit
intérieur brut n'excède le PIB frangais que de l'ordre de 25
%.
Cette caracteristique offre a l'Allemagne un avantage
de competitivite qui doit etre egalement mise en lien avec les evolutions
des taux de change. L'appreciation de
l'euro rend moins onéreuses ces importations.
L'Allemagne semble ainsi importer plus de désinflation que la
France.
Cependant, l'économie du bazar connait quelques
limites a noter :
Tout d'abord, le système fonctionne très
bien pour l'Allemagne, en grande partie parce que c'est le seul pays a
l'utiliser. Si d'autres pays, ou entreprises concurrentes, copiaient le
modèle, l'avantage compétitif tiré se réduirait en
conséquence.
Ensuite, le processus dépend entièrement
de la situation du pays sous traitant. Si son économie se
développe, la désinflation importée va diminuer et la
logique perdre de son intérêt. De même, le pays peut vouloir
privilégier sa demande intérieure avant l'export et fragiliser
l'entreprise qui profite de cette division du travail.
Enfin, il ne faut pas conclure de ce paragraphe que les
entreprises Frangaises ne se développent pas a l'étranger : au
contraire, les multinationales frangaises ont en moyenne vingt et une
filiales a l'étranger contre cinq pour les FMN Allemandes.
La
grande difference vient de leur plus grande autonomie
: elles produisent pour le marche local directement. Aussi, les statistiques de
la France sont les suivantes : le Chiffre d'Affaires realise a l'etranger pour
l'etranger par les firmes frangaises est passe de 380 Mds d'Euro en 2001 a 850
Mds en 2006. Ce chiffre correspond au double des exportations de l'annee 2006.
Pour comparaison, le deficit de la balance commerciale en 2011 a atteint 70 Mds
d'Euro.
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