3) Le rôle des politiques salariales
Les politiques salariales frangaises et allemandes
sont divergentes depuis les années 2000, au bénéfice d'une
amélioration de la compétitivité/coat de l'Allemagne.
Entre 1999 et 2010, les coats salariaux unitaires (coat salariale moyen pour la
production d'un produit) ont augmenté de 1% en France et diminué
de 2 ,4% en Allemagne. Ce différentiel a largement effacé la
meilleure productivité horaire de la France. L'Allemagne fait
plutôt le choix d'une politique de compression des salaires, ce qui n'est
pas le cas de la France. Ainsi, en 2007, la masse salariale en Allemagne
n'avait pratiquement pas évoluée par rapport a 1999, alors
qu'elle a connu une augmentation de 25% en France.
L'évolution des salaires reAus par les
ménages est a l'origine de leur consommation, et donc de la demande du
marché domestique.
Des lors, on peut imaginer qu'un salaire plus
modéré replace le pays en termes de compétitivité
« prix » sur le marché mondial, et participe ainsi aux bons
résultats commerciaux du dit pays. Logiquement, on en conclurait que le
manque de compétitivité des produits frangais par rapport aux
produits allemands a, entre autres, une origine salariale. Pourtant, ce n'est
pas en ce sens que la politique salariale impacte le commerce extérieur.
La compression des salaires entraine une diminution de la consommation du
marché intérieur, et donc un moindre besoin d'importation des
produits étrangers. A l'inverse, les produits exportés ne sont
pas touchés outre mesure et par conséquent, la balance
commerciale améliore son résultat.
4) La recherche et le développement
En 2010, l'Allemagne est le principal investisseur en
recherche et développement d'Europe avec 70 milliards d'Euro, soit 2,89%
de son PIB. Rien que les entreprises ont investi 46,9 Milliards d'Euro, ce qui
correspond a 3,7% de plus qu'en 2009. Egalement, les postes en recherche et
développement sont en croissance : en moyenne 7500 nouvelles embauches
sont décomptées d'une année a l'autre.
Pour Annette Schavan, ministre fédérale
de l'enseignement et de la recherche « La hausse des investissements
en R&D de l'économie allemande est très réjouissante.
Nos investissements étatiques considérables sont pour les
entreprises privées un stimulant pour leur propre engagement en
matière de recherche. Cela montre que la Stratégie High-tech du
gouvernement fédéral fait effet ». En effet, entre 2010
et 2013, le gouvernement a entreprit de débloquer 27 Milliards d'Euro
dans les domaines du climat, de l'énergie, de la santé et de
l'alimentation, de la mobilité, de la sécurité et de la
communication. Ces investissements fédéraux sont, pour Annette
Schavan, un bon moyen pour donner une ligne de conduite au pays et inciter les
entreprises privées a suivre ces thèmes principaux dans leurs
choix de développement.
Dans le même temps, La France dépense en
Recherche et Développement 2,26% de son PIB. C'est donc moins que
l'Allemagne en pourcentage du PIB et en volume (42,2 milliards en 2008, 2,16%
du PIB). Ce chiffre place le pays au-dessus de la moyenne européenne :
2%.
De plus, la répartition public/privé
n'est pas la même dans les deux pays : en Allemagne, 70 des
investissements sont privés, contre 54% en France. L'automobile,
l'industrie pharmaceutique et la construction aéronautique et spatiale
sont les grands secteurs qui investissent le plus en France (et donc
portée par les grandes entreprises).
L'OCDE estime que les résultats des
exportations allemandes sont en grande partie imputables a la puissance de leur
Recherche et Développement. Cependant, la place plus importante de
l'industrie (par rapport a la France) serait a la source de ce décalage,
nous en revenons donc au problème de la dite désindustrialisation
de la France.
Enfin il est a noter que le nombre de chercheurs en
Allemagne est supérieur au nombre de chercheurs en France (204 500 en
France contre 282 000 en 2006), qui sont pourtant en moyenne mieux
payés.
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