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Agbonou: dynamique d'un quartier périphérique d'Atakpamé au Mali

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par John Kodjo Gnimavor FAGBEDJI
Université de Kara Mali - Maitrise ès lettres option géographie urbaine 0000
  

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2.4.3.3. Rapide progression de l'électrification par rapport à l'adduction d'eau

Le principal mode d'éclairage à Atakpamé demeure l'électricité. Une étude menée par Yébli (op. cit.), a montré que 69,6% de la population d'Atakpamé utilise l'électricité et ce sont, surtout, les ménages à haut et à moyen revenu, résidant dans les nouveaux quartiers périphériques dont Agbonou. Cette résolution n'est arrivée qu'au cours de l'année 2001-2002 qui a vu la Société Togo-Electricité étendre son réseau d'approvisionnement aux quartiers périphériques, longtemps privés d'électricité.

Le nombre total d'abonnés en 2007 s'élevait à 2407 à Atakpamé dont 853 à Agbonou. Il est donc aisé de constater que presque toutes les maisons sont électrifiées dans le quartier, cependant certains ménages, compte tenu du manque de moyens, s'adonnent au « système d'araignée » en piquant le courant à l'aide d'un fil électrique chez leur voisin qui prennent en contre partie une somme à la fin du mois.

Malgré l'usage de l'électricité par une écrasante majorité de la population, d'autres modes d'éclairages sont utilisés à savoir le pétrole qui est utilisé par 30,4% de la population de la ville (Yébli, op. cit.). Si les poteaux électriques sont nombreux dans le quartier, les bornes-fontaines par contre sont rares.

L'approvisionnement en eau a longtemps constitué un problème crucial pour la ville d'Atakpamé à cause de son site montagneux et à cause du bas pouvoir d'achat de la majorité de la population. Nyassogbo (1986) puis Yenléré (1990) l'ont évoqué. Aujourd'hui encore, ce problème demeure. La population urbaine n'a pas accès à l'eau potable et dans les périphéries le problème est encore plus crucial. Le principal obstacle de l'évolution de la ville vers Agbonou est le manque d'équipements hydrauliques. En effet, le réseau hydraulique ne couvre que le vieux noyau et quelques quartiers récents. A Agbonou, ce sont surtout les nantis qui ont accès à l'eau potable. Une frange importante de la population s'abreuve aux puits dont la qualité des eaux est douteuse. Certaines utilisent les eaux de pluie, de surface ou de rivières dont on connaît l'insalubrité. Des bornes-fontaines sont certes installées dans certains coins du quartier mais elles restent très insuffisantes compte tenu des affluences quotidiennes. Nous en avons compté 4 dans tout le quartier. En général c'est le système de desserte individuelle qui prévaut dans la zone. Cette desserte a un caractère sélectif dans la mesure où seules les couches sociales aisées sont concernées aux dépens de masses populaires. Le branchement privé est donc utilisé uniquement par les ménages habitant les maisons de types ordinaires et villa. Ceci s'explique par la

faiblesse des moyens financiers des populations habitant les maisons de types traditionnels. Ces déshérités, surtout les élèves, ont souvent recours à l'achat d'eau dans les kiosques à eau.

Ces pratiques de revente d'eau se sont spontanément développées dans la zone dans un contexte d'incapacité de l'Etat à fournir de l'eau potable au plus grand nombre. C'est une activité annexe d'appoint intéressante pour ceux qui en font le commerce. Elle exige un investissement modeste et créé un emploi qui est souvent confié à l'un des jeunes membres de la famille ou à une femme désoeuvrée. Les revendeuses d'eau n'ont pas besoin d'avoir un agrément de la Togolaise des eaux (TdE). Le branchement privé suffit pour développer cette activité. Les promoteurs de cette activité aménagent des installations permettant aux clients de remplir leurs gros récipients, seaux, bidons et autres vases. Ces promoteurs évaluent leur bénéfice entre 9000 et 13000 Fcfa après le payement des factures à la TdE. Ce système de revente est venu résoudre le problème d'eau, particulièrement ressenti et dû à l'insuffisance des bornes-fontaines, seul mode d'approvisionnement approprié aux populations à bas revenu.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand