En résumé, les insatisfaits, ceux qui se
représentent la banque comme devant être un groupe de service et
de confiance selon les modalités du groupe idéal justifient leur
insatisfaction par le fait que les personnes sont considérées
comme des pions au service de la rentabilité et de l'entreprise. Ils
activeraient comme évidence existentielle que le sujet est prioritaire
par rapport au groupe alors que dans leur entreprise l'intérêt du
groupe est premier.
La seconde justification présuppose que, dans les
nouvelles conditions de fusion, où les agents n'ont plus de pouvoir de
création, ces agents sont prisonniers des procédures et agis par
des formalités. Ils sont donc des sujets déterminés par
les conditions du marché et de l'entreprise ce qui va à
l'encontre des fondements même du sujet humain qu'ils croient, par
essence, décideur et donc acteur. La position vis à vis de la
représentation de l'essence du sujet, qu'ils activeraient ici,
renverrait à la norme d'internalité.
3° Phase
Afin d'éprouver ces résultats indiquant
l'existence d'une relation d'ordre entre les représentations sociales du
groupe et les représentations du sujet acteur/agi et des relations
hiérarchiques entre les sujets et le groupe, nous sommes
intéressés aux individus qui ne subissaient pas de changement de
leur champ représentationnel.
Ceux qui se représentent l'entreprise comme un
groupe dans la concurrence sont satisfaits de l'évolution de leur
groupe. Ils justifient leur satisfaction par le fait que les conditions de
l'existence sont celles de la concurrence et qu'il n'est pas possible de faire
autrement. Par ce biais, il est impossible de remonter à la
causalité de leur satisfaction.
Justifications
Jugement
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accepter la réalité
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Le sujet est second
par rapport au groupe
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Le sujet n'est pas acteur
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satisfaits
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21
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insatisfaits
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27
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27
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Afin de trouver la causalité de la satisfaction des
cadres dans la culture de productivité, on analyse les
éléments déterminants les prises de décisions
professionnelles managériales (délégation,
évaluation, formation) et commerciales en situation de conflits avec un
client. Il est demandé aux cadres d'identifier 3 situations
réelles de prise de décisions parmi ces situations possibles.
Technique
Au moyen de l'entretien d'explicitation des processus
décisionnels (Michit R. 1998b), les éléments de la
décision sont identifiés dégagés des opinions
surdéterminées par la norme sociale.
Résultats
Sujets satisfaits
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Sujets non satisfaits
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Décisions
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management
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client
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management
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client
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59/63 justifications
groupe 1°/sujet
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60/63 justifications
groupe1°/sujet
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81 justifications
Sujet 1°/Groupe
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81 justifications
Sujet 1°/Groupe
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63 justifications
Sujet acteur
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63 justifications
Sujet acteur
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81 justifications
Sujet acteur
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81 justifications
Sujet acteur
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57/63 justifications
rentabilité/aide
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35/63 justifications
rentabilité/aide
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54/81 justifications
aide en situation difficile/rentabilité
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75/81 justifications
aide en situation difficile/rentabilité
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Exemples de justification.
Cas de délégation : Pour
être efficace, il me fallait un gars compétent et autonome. J'ai
pris celui qui permettrait à l'équipe d'être la plus
performante.
Pour connaître la hiérarchisation des a priori,
il est demandé d'indiquer les éléments premiers. Se
dégagent, alors, à partir d'un premier discours de justification
semblable, deux hiérarchies :
L'une identifie l'individu comme premier car il est
compétent et sera un acteur efficace ; l'autre identifie la
réussite du groupe comme première et donc l'individu n'est choisi
comme acteur que parce qu'il permettra la réussite du groupe.
Dans le cas de l'évaluation
Première typologie de justifications obtenues :
Puisqu'un agent est un acteur/responsable et qu'il est dans une entreprise, il
est nécessaire d'évaluer ses compétences afin de le mettre
dans le poste qui permettra à l'entreprise d'être plus
compétitive.( sujet : acteur et groupe 1°)
Deuxième typologie de justifications obtenues :
Puisqu'un agent est acteur dans l'entreprise, le groupe doit l'aider à
développer ses compétences (sujet : acteur et
1°).
Cette analyse a été menée auprès
de 400 sujets appartenant à des entreprises différentes. On
retrouve les mêmes déterminants à l'origine des
décisions. Ces résultats mettent en évidence l'accord avec
la norme d'internalité du sujet acteur qui serait une des prises de
position possible concernant l'a priori fondamental existentiel concernant
l'essence du sujet humain. Les réponses manifestent cependant la
présence d'un autre a priori, celui du sujet premier au groupe ou
second. Les positions d'évidence causale de cet a priori sont moins
stéréotypées puisqu'on assiste là à une
équipartition entre deux populations activant deux positions
différentes.
Troisième pas : Le modèle des a priori fondamentaux
On vient de montrer que les représentations sociales
d'objets sociaux comme le groupe idéal, relève d'une articulation
spécifique d'a priori fondamentaux qui structurent leur noyau central.
Nos travaux antérieurs démontrent que les décisions
dépendent d'un seul élément du noyau central. De ces deux
constats nous faisons l'hypothèse que les a priori sont en nombre
limité.
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