WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La construction identitaire d'une ONG par la communication: le cas de Médecins sans Frontières

( Télécharger le fichier original )
par Jessica Ellouk
Université de Montréal - Maitrise es sciences de la communication, option organisationnelle 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre 2: REVUE DE LITTERATURE

Ë travers cette revue de littérature, nous allons maintenant tenter, non pas de définir, car de nombreux auteurs que nous allons citer se sont déjà attelés à cette tâche, mais plutôt de dresser un tableau des réflexions entourant la question de l'identité organisationnelle. Dans un premier temps, nous allons voir ce que la littérature nous dit à propos de l'identité organisationnelle et de son lien avec l'image organisationnelle. Nous pourrons alors voir quelles en sont les définitions. Puis, dans un second temps, nous tâcherons de réunir et d'observer les éléments qui peuvent potentiellement participer à la construction de cette identité.

2.1 L'identité organisationnelle en question

2.1.1 Des multiples définitions de l'identité organisationnelle

Avant d'aborder plus précisément la question de l'identité d'un point de vue organisationnel, nous allons revenir un instant sur cette même question, mais en l'orientant à l'individu à l'aide de réflexions tirées de la philosophie et de la psychologie. Aussi, nous utiliserons des écrits d'auteurs qui se sont interrogés sur l'identité individuelle. Ce petit détour nous semble, en effet, nécessaire car les idées développées sur l'identité organisationnelle sont nées à la suite et en parallèle de celles sur l'individu. Ceci nous permettra donc de positionner plus solidement le sujet qui nous préoccupe dans cette recherche.

processus social constitué de deux phases distinctes, le <<Je >> et le << Moi >> (Hatch et Schultz, 2002). Pour lui, le <<moi >> correspond à une intériorisation des rTMles sociaux et le <<je >> correspond à un processus de socialisation personnelle. Mais, selon lui, lorsque l'on aborde la question de l'identité, c'est la notion d'un <<soi >> qui émerge aussi. Celui-ci se construit de facon permanente au cÏur de l'interaction et il est donc dynamique. De plus, Mead considère que c'est dans l'interaction que l'individu émerge et prend conscience de lui-même.

Le << soi >> correspondrait donc, selon cet auteur, à l'ensemble des images que les autres nous renvoient et que l'on finit par intérioriser. Nous notons donc ici ce qui semble être une interdépendance entre le soi et l'autre dans la question de l'identité. Cette définition de l'identité est exprimée d'un point de vue philosophique et s'attache, dans un premier lieu, à la personne, l'être humain. Voyons donc comment cette question de l'identité peut se traduire à un niveau collectif et organisationnel.

Selon la classification de Giroux (2002), il existerait quatre facons de définir l'identité organisationnelle, soit comme une << présentation >> de l'organisation, selon une perspective fonctionnaliste et managériale; soit comme une << représentation >> de l'organisation, qui est vue comme un processus organisant au sens de Weick (1969), processus oü les acteurs construisent le sens d'une réalité (ou des réalités/situations) et créent l'identité organisationnelle ; soit comme une << création collective>> de l'organisation (nous y reviendrons en détail un peu plus loin); soit comme une <<illusion discursive >>, oü l'on n'observe pas l'identité <<réelle >>, mais l'image organisationnelle.

Toutes ces manières de définir l'identité organisationnelle sont, selon

sur cette question. Cependant, nous avons choisi de privilégier celle qui la considère comme une <<création collective È. Ce serait alors une réalité intersubjective co - construite dans des <<conversationsÈ (Shotter, 1993; cité dans Giroux, 2002). Dans ce cas-là, on parlera de <<conversations identitairesÈ (p. 137). L'identité est alors

créée par tous les acteurs, de facon continue, et l'identité devient donc une réalitédiscursive et interactive, une construction sociale. De plus, l'identité peut alors être

concue comme un concept négocié et réflexif.

Albert et Whetten (1985) montrent, pour leur part, que la définition de l'identité organisationnelle est verbalisée par les membres de l'organisation, ce qui nous invite à mieux comprendre comment ils représentent leur organisation de facon durable et distincte. Selon eux, ce qui est externe à l'organisation devient le public de celle-ci. On ne peut donc pas parler d'une seule identité organisationnelle, car il n'y a pas un seul contexte organisationnel, avec un public considéré. Il est donc nécessaire de parler d'identités multiples pour être en phase avec la réalité de l'organisation (Gioia et al., 2000). L'organisation n'a pas une identité, mais des identités. De plus, l'identité organisationnelle semble apparaitre comme dynamique et transformable, en ce sens, Gioia, Schultz et Corley (2000) expriment l'idée d'une instabilité adaptable. Ils ajoutent que l'identité est une image modelée par les médias et les professionnels de la communication, donc une réalité volatile. L'identité organisationnelle semble donc être multiple au même titre que le <<soiÈ est multiple, comme Mead (1933/1963 ; cité dans Marchal, 2006) nous le précise:

Les types de relations que nous entretenons varient suivant les différents individus: nous sommes une chose pour un homme et une autre pour un autre. Il existe une grande diversité de soi correspondant aux différentes réactions sociales. Une personnalité multiple est en un sens normale. (p. 71)

Appliquée à l'identité organisationnelle, nous pourrions donc avancer que cette identité se construit dans l'interaction, qu'elle est multiple et dynamique. Lorsque l'on parle d'interaction, on pense forcément au rapport à l'autre et ce rapport à l'autre semble être empreint d'une quête de reconnaissance avec des besoins identitaires qui s'expriment de façon implicite ou explicite (Lipiansky, 1992).

Parmi ces besoins identitaires de l'individu, on note une étude, menée par Lipiansky (1992) à partir des discours des participants de groupes, qui en a fait ressortir cinq que nous allons énumérer. Il y a (1) le besoin d'existence, c'est-à-dire le fait de se sentir exister aux yeux de l'autre en ayant une certaine visibilité et en étant écouté d e l'autre. Puis, il y a (2) le besoin d'intégration, c'est-à-dire avoir sa place en obtenant la considération, l'approbation et l'acceptation de l'autre. Ajoutons aussi (3) le besoin de valorisation, qui est d'avoir une valeur ou image positive aux yeux des autres, besoin qui cherche à susciter l'approbation, l'admiration ou l'estime de l'autre, en mettant parfois en Ïuvres certaines stratégies à cette fin. Lipiansky fait le lien ici avec la notion de face de Erving Goffman (1973/1974) oü dans les rites d'interaction, il est de mise de préserver la face des protagonistes. Notons aussi (4) le besoin de contrôle qui appara»t lorsqu'est ressentie la perte ou la menace à l'encontre de son identité, qui est définie comme suit par Lipiansky (1992) : Ç Le sentiment d'identité implique la perception de soi comme individualité autonome, capable de s'autodéterminer, de décider de son comportement, d'exercer une certaine maitrise sur soi et l'environnementÈ (p. 152). Il est à noter que le sentiment de perte de contrôle du soi peut amener à l'exercice d'un pouvoir sur l'autre et sur la situation afin de calmer sa peur de perte de contrôle.

Enfin, Lipiansky met le doigt sur un dernier besoin identitaire à considérer,

individualité comme unique, constante et autonome. Il s'exerce ici le besoin d'être reconnu par l'autre dans la différence et la singularité de son être. L'identité semble donc s'exprimer à travers des besoins ou des désirs au sein des interactions. Nous notons donc que l'identité peut être définie dans le rapport à autrui et à la recherche du consentement du soi. L'identité se construit donc au sein d'une relation entre soi et l'autre, oü son regard a de l'importance et participe donc à son être.

Mais s'il existe de multiples définitions de l'identité organisationnelle et une littérature riche sur l'identité individuelle, nous allons maintenant voir qu'il y en a autant pour une notion assez voisine, soit celle d'image organisationnelle. Comme nous le verrons, il y a souvent confusion entre image et identité et il semble presque impossible de parler d'identité sans parler d'image.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King