Analyse critique des méthodes de planification, de suivi, et d'évaluation des interventions dans le secteur agricole en RDC, cas du Programme de Relance de l'Agriculture dans la Province Orientale(PRAPO )( Télécharger le fichier original )par Johnny WALEGE GBOLA WELE Institut facultaire de développement rdc - Licencié e gestion des projets de développement 2009 |
3.2. Définition de l'évaluation de ProgrammeSi l'évaluation a connu diverses définitions à travers son évolution, les théoriciens et les praticiens actuels s'entendent tous sur la définition suivante: l'évaluation de programme consiste à décrire la nature et la qualité d'un programme, au moyen d'une cueillette systématique de données, en vue de porter un jugement et ainsi d'envisager les décisions qui s'imposent concernant sa programmation future. Ainsi, l'objectif est de décrire systématiquement, de porter un jugement ou des conclusions évaluatives et finalement, de formuler des recommandations.84(*) 3.2.1. Son évolutionIl est plus aisé de comprendre la définition actuelle de l'évaluation de programme si on la situe dans une perspective temporelle. Plusieurs théoriciens ont développé des typologies qui obtiennent un certain consensus. C'est dans cette perspective que nous avons' décidé de retenir la typologie développée par Bouse et Bowe (1999), compte tenu qu'elle situe l'évaluation de programme dans une perspective tant historique qu'épistémologique. Ces auteurs rattachent l'évolution du domaine aux quatre grands courants de pensée du positivisme, du constructivisme radical, du modernisme et finalement, de la démocratie délibérative. Les premiers praticiens en évaluation de programme se sont inscrits dans la tradition de la recherche scientifique en sciences sociales. Campbell (1974, 1982) et Shadish, Cook et Leviton (1995), tenants du positivisme accordent une importance aux évidences et qu'ils résument l'acte d'évaluer à celui de mesurer. La percée du constructivisme radical, dont Guba et Lincoln (1989) sont les principaux tenants, permet d'enrichir la description initiale du programme en intégrant les points de vue des différents détenteurs d'enjeux (stakeholders). Les valeurs, opinions, points de vue, nuancent donc les évidences recueillies. L'ingérence de l'état dans le processus évaluatif, cause de nombreux affrontements entre l'État et les différents détenteurs d'enjeux, conduit à un positionnement post-modernisme de l'évaluation de programme. Celui-ci est soutenu par des théoriciens tels que Stromach et MacLure (1997). La démarche évaluative adopte alors une perspective de reddition de compte. Finalement, la perspective démocratique délibérative (Bouse et Bowe, 1999) émerge peu à peu afin d'offrir un contrepoids à l'ingérence de l'État. Elle envisage de transmettre une information solide, honnête et objective aux citoyens (Chelimsky, 1998) en respectant des principes d'inclusion, de dialogue et de délibération (Bouse, 2004). Plus spécifiquement, l'inclusion implique que tous les détenteurs d'enjeux associés au programme soient intégrés au processus d'évaluation, alors que le dialogue assure que l'ensemble des points de vue soit présenté et représenté. La délibération, quant à elle, assure la gestion des éventuels conflits qui pourraient émerger de la confrontation de valeurs et de l'interprétation des résultats. La démarche évaluative vise à produire un jugement fondé et argumenté en plus de tenir compte du contexte précis dans lequel se déroule l'évaluation. * 84ISABELLE GRENIER ; L'ÉVALUATION DE L'IMPLANTATION D'UNE NOUVELLE DÉMARCHE D'ENCADREMENT DES STAGES: LE CAS DU BACCALAURÉAT EN ÉDUCATION PRÉSCOLAIRE ET EN ENSEIGNEMENT PRIMAIRE (BEPEP) |
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