INTRODUCTION
Les étapes de développement sont souvent
présentées par les tenants des théories
généralisantes tel que Rostow1 comme un processus
linéaire. Ce qui fait alors de certaines étapes un passage
obligé pour atteindre le sommet. La présente étude, loin
de s'inscrire dans cet ordre, entend plutôt privilégier une
approche de terrain. Car, les voies du développement étant
variées, c'est au cas par cas que doivent s'analyser les
problèmes de développement. C'est dans ce sens que nous avons
bien voulu mettre en avant ce constat de Morin2 en début de
ce mémoire:
« Vouloir désigner les retardataires en
proposant à tous une voie unique, c'est ignorer la variété
des conditions locales : climatiques, culturelles, politiques,
sociales».
Dans le contexte africain, ceci est clairement
démontré lorsqu'il s'agit du développement communautaire,
où plusieurs spécificités culturelle, sociale,
économique et politique doivent être prises en compte pour
planifier le changement dans une communauté donnée.
L'adhésion à cette thèse, qui a toujours soutenue notre
curiosité scientifique en sociologie du développement, nous
conduit à la fin de ce cursus en Master d'Ethique et Gouvernance
à nous interroger davantage sur la question. Il s'agit globalement de
faire le lien entre gouvernance locale et développement communautaire,
car les deux nous semblent désormais étroitement liés et
indissociables pour un développement durable.
Il a été déjà
démontré par bon nombre de cas3 que la
durabilité des programmes de développement communautaire, quel
que soit le secteur concerné (éducation, santé,
assainissement, eau potable, etc.), ne saurait être garantie par la seule
construction ou réhabilitation des infrastructures, sans une
réelle organisation locale des bénéficiaires.
1 Cité par Morin dans La sociologie, Nathan,
février 2010, 2ème édition.
2 Idem, P 116
3L'exemple des travaux de Guene et al., in
Promotion de l'hygiène du milieu : Une stratégie
participative,
Lausanne, Presses Polytechniques et Universitaires Romandes,
1999, 1ère édition, 192 pages.
Notre choix s'est porté à juste titre sur un
pays dit « en retard » pour mener cette étude. Il s'agit du
Togo, qui, comme bon nombre des pays du tiers-monde, est classé pays
pauvre. Notre réflexion sur le développement communautaire et la
gouvernance locale s'est appuyée sur une localité
particulière et un secteur particulier. Il s'agit de la localité
de Gboto Zévé et du secteur de la santé.
Ce cadre de réflexion dans une communauté du
milieu rural est donc le contexte idéal pour expérimenter le lien
entre gouvernance locale et développement communautaire, et ceci dans un
secteur essentiel tel que la santé.
Pour le faire, nous avons dégagé un plan en deux
grandes parties comportant chacune trois chapitres, subdivisés
eux-mêmes en sections. La première partie du travail concerne
l'approche théorique et méthodologique. Un chapitre y sera
consacré à la présentation du Togo dans ses grandes
lignes. La deuxième partie présentera l'analyse et
l'interprétation des résultats de l'étude. Avant la
conclusion générale, un chapitre fera également mention
des principales recommandations à l'endroit des parties prenantes.
|