3- Complémentarité et flexibilité des
modèles de développement communautaire
La diffusion du changement, l'organisation communautaire et le
cadre récent constituent trois modèles utiles pour décrire
la diversité des orientations en développement communautaire.
Mais en réalité et dans la pratique, très peu de
démarches de développement communautaire correspondent à
un seul modèle. Selon les praticiens, qu'importe le choix du
modèle que l'on fait, l'essentiel est de s'adapter. Car, il demeure
important de toujours garder une marge de flexibilité afin de mieux
s'adapter aux changements éventuels qui pourront s'opérer. En
effet, dans le processus du changement social, les changements obtenus ne sont
pas toujours des changements souhaités. D'où la notion d'effets
pervers, c'est-à-dire des effets non souhaités et gênants,
entravant souvent les effets positifs souhaités et attendus à la
suite de la diffusion d'une innovation.
Tout se passe finalement comme si le modèle type est
finalement celui dont la stratégie s'appuie sur le potentiel des
individus, des réseaux sociaux, des groupes, des communautés et
des ressources. Ceci dans le but de permettre aux populations de prendre en
main leurs problèmes sociaux. Chaque communauté qui a donc fait
son autodiagnostic peut finalement créer son propre modèle de
développement communautaire.
C'est ici que l'approche participative adoptée pendant
la phase terrain de cette étude trouve tout son sens. Car, à
travers ces ateliers et entretiens de groupe, notamment l'arbre à
problèmes, l'arbre à solutions et le diagramme de Venn, la
communauté parvient déjà à mieux se connaître
elle-même : la priorité de ses problèmes, sa
responsabilité, son organisation sociale, ses réseaux, ses
ressources internes, ses compétences, etc.
Ainsi, l'on peut donc affirmer sans se tromper que, toute
cette démarche a déjà constitué sans doute, pour la
communauté de Gboto Zévé, un pas important vers la
conception propre de son modèle développement communautaire.
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