Partie II Etude des pays
Chapitre 1 :Miracle Allemand
Comme tous les pays du monde, l'Allemagne est condamnée
à évoluer, c'est clair. Mais compte tenu de son rôle
économique et de sa position géopolitique. Cette Allemagne est,
comme on 1'a vu, davantage que d'autres pays un point de mire. On la guette.
Tour a tour ou tout a la fois, elle étonne, elle inquiète, elle
rassure. Apres tout, la mécanique socio-économique solide. La
machine tourne plutôt bien. L'industrie allemande jouit de rentes de
puissance. L'examen de situation actuelle montre une balance qui penche
nettement vers le coté des succès. Les échecs apparaissent
mineurs, masques par une volonté explicite de résister aux
difficultés, par une envie un peu arrogante gagner.
Cependant, au sein même du système, on
perçoit de? Sujets d'inquiétude. En effet, peut-on
soutenir qu'a 1'avenir «vouloir, c'est pouvoir » ? La
validité de ce proverbe orgueilleux semble de plus en plus discutable,
quelle que soit la force de la volonté affirmée, car les
contraintes extérieures deviennent de plus en plus pesantes. Des
niveaux d'organisation complexes se mettent en place à 1'échelle
internationale. Du coup les rentes du passé ne sont certainement pas
suffisantes pour aborder; un futur difficile, bouscule par tant de
transformation radicale et rapide.
A 1'échelle du monde, l'Allemagne est un pays
(quantitativement) moyen, de 249 000 km2 et de quelques dizaines de
million d'habitants seulement. Est-elle des lors en mesure dégager
suffisamment de moyens matériels et immatériels, humains et
financiers pour conduire le changement immense qui s'opère et pour
s'adapter au noud âge industriel ? Les succès d'hier ou
d'aujourd'hui peuvent devenir dangereux dans la mesure ou ils assoupissent les
consciences individuelles et collectives. Certains Allemands en sont
conscients.
Les échanges extérieurs, par exemple, affichent une
réalité brillante, mais derrière la façade
lumineuse se cachent des points d'ombre.
1.L'économie allemande : une machine qui
fonctionne plutôt bien
En matière de percée dans les domaines dits de
haute technologie, le doute est permis. Les tailles du marché
intérieur et celle des entreprises nationales sont-elles suffisantes
pour développer une nouvelle dynamique industrielle ?
L'Allemagne aurait-elle besoin de 1'Europe et le désir de
composer avec cette union originale de vieux peuples et d'économies
très développées, que 1'on affuble de termes un peu
ambigus comme 1'Europe-grande-Puissance, l'Europe-zone d'influence, 1'Europe
des Jeunes, l'Europe des Affaires, 1'Europe des Travailleurs, 1'Europe
Solidaire, 1'Europe des Libertés, 1'Europe sans rivage, etc. ?
Depuis un siècle, patiemment, pas a pas, 1'Allemagne a
affute ses outils de compétitivité : les prix dans un premier
temps, la qualité par la suite. « Made in Germany » a petit a
petit grignote la prédominance commerciale anglaise, pour devenir, en
1986, le label de la première puissance exportatrice du monde. Son
principal excédent commercial est réalise avec les Etats-Unis, un
marche difficile. C'est un test sérieux. Presque toutes les branches
d'activité sont largement dépendantes des marches
extérieurs ; en moyenne un salarie de 1'industrie sur trois en est
tributaire. Cette position se mérite ! En échange 1'Allemagne
importe beaucoup.
Pour vendre à l'étranger, il faut avoir des
compétences, c'est une vérité de la Palice. il faut
même des compétences multiples car en économie un
résultat donné a rarement une seul cause .Beaucoup de facteurs
influent ,matériels et immatériels .Evaluer l'influence
individuelle de chacun d'entre eux est une opération quasi impossible.
Les modèles économétriques les plus savants sont
impuissants a chiffrer ce qu'on appelle pudiquement des « facteurs
résiduels » a coté des inévitables facteurs «
Travail » et « Capital » qui plaisent tant aux
économistes.
1.1-Caractéristiques du système.
A un niveau moins abstrait, il semble essentiel pour
comprendre 1'Allemagne d'insister sur au moins trois caractéristiques du
système :
1. Le poids de l'expérience industrielle.
2. Des comportements conquérants.
3. La nature très particulière des relations
entre les banques et les autres acteurs économiques.
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