3.2-L'entrepreneur financier local ou l'investisseur en
capital-risque
Le capital-risque personnel existe depuis presque aussi longtemps
que 1'épargne privée. Qui plus est, on a vu dans de nombreux pays
s'organiser, ces quinze dernières années, une Industrie du
capital-risque qui s'est développée en même temps que le
marche boursier hors colle. Deux reformes législatives
opérées aux Etats-Unis en 1978 ont crée un effet de boule
de neige et Transforme 1'industrie du capital-risque en élément
moteur de la création d'entreprises et d'emplois, surtout dans les
industries de haute technologie. Ces deux décisions cruciales
étaient les suivantes :
3.2.1 La possibilité offerte aux gestionnaires de
caisses de retraite de consacrer une petite partie de leur portefeuille a des
placements supposes plus risques, offrant un taux de rendement plus
élevé.
3.2.2 L'amendement Steiger, qui ramenait de 49 a 28 pour cent
le taux d'imposition des plus-values réalisées sur des
investissements a risques, taux réduit a 20 pour cent pour les
particuliers en 1980. Depuis lors, les capitaux à risque ont connu une
progression rapide et ont permis la création de milliers d'entreprises
de haute technologie. Ces succès ont incite d'autres pays de 1'OCDE
à promouvoir cette formule. En dehors des Etats-Unis, cela n'a
guère débouché, jusqu'ici, sur des créations
d'emplois, non par manque d'investisseurs a la recherche de bonnes idées
commerciales, mais bien plutôt faute d'entrepreneurs en quête de
capitaux à risque dans ces autres pays.
Le capitalisme à risque est en soi une forme
d'entrepreneuriat. Tout comme le «tuteur», le bon investisseur en
capital-risque de démarrage a un triple rôle à jouer :
- Détecter et sélectionner les entrepreneurs
ayant de grandes possibilités;
- Aider 1'équipe fondatrice a mettre au point un plan
d'entreprise, et souvent trouver le capital initial ou y contribuer;
- Donner des conseils stratégiques concernant la mise
sur pied et la gestion d'une entreprise en expansion rapide.
Les capitalistes à risque sont beaucoup plus que des
investisseurs. Ceux qui financent le démarrage d'une entreprise sont
eux-mêmes des entrepreneurs, capables de repérer des occasions et
de détecter des talents d'entrepreneur. Qui plus est, le capitaliste a
risque est devenu un type spécialise d'entrepreneur, qui partage les
risques et aussi les bénéfices de la nouvelle entreprise avec ses
fondateurs et ses gestionnaires. II n'est donc guère étonnant que
le principal critère cite par les investisseurs intéresses par
des inventions est que celles-ci relèvent d'un domaine technologique
qu'ils connaissent et peuvent apprécier par eux-mêmes.
Le capitaliste a risque est une personne qui connait bien les
affaires et la branche ou opèrent les nouvelles entreprises qu'il
finance. Du fait que les capitaux a risque sont des «fonds patients
», dont 1'investisseur n'escompte pas de rendement avant une
période de cinq a sept ans en moyenne, son engagement local se trouve
renforce. Les études consacrées aux capitaux a risque montrent
que, aux Etats-Unis, les investisseurs prives tendent à entretenir des
rapports de travail étroits avec les entreprises qu'ils financent, et
qui signifie que celles-ci sont géographiquement proches de leur lieu de
résidence. Les trois quarts des entreprises qu'ils financent se trouvent
dans un rayon de 300 miles autour de leur domicile et quelque 60 pour cent dans
un rayon de 50 miles. La propension des capitalistes a risque à investir
prés de chez eux est assez forte : les chances qu'une occasion
d'investissement soit portée a leur attention augmentent, sans doute de
manière exponentielle, en raison inverse de la distance qui les
sépare du lieu de création d'une nouvelle entreprise. Ce qui
différencie un capitaliste à risque d'un banquier, c'est qu'il
n'est pas seulement un investisseur : il fonde essentiellement ses
décisions sur une appréciation des qualités de ses
interlocuteurs et n'exige pas de garanties telles que des prises
d'hypothèque sur le logement de 1'entrepreneur. Les firmes de capital
à risque sont habituellement très petites et dépendent
souvent d'une seule personne capable d'évaluer avec justesse les
capacités humaines et entrepreneuriales de ses éventuels
partenaires.
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