3-LES MECANISMES D'AIDE AUX NOUVEAUX ENTREPRENEURS
3.1-«Tuteurs», agences pour la création
d'entreprises et pépinières d'entreprises
Avec le développement de l'entrepreneuriat, on a vu naitre
un large éventail d'aides à la création d'entreprises, de
nature technique, humaine ou financière, qu'on peut considérer
comme 1'une des composantes du mouvement entrepreneurial.
La dernière décennie a vu se développer tout
un ensemble d'institutions et de centres' destines a prêter assistance
aux nouveaux entrepreneurs et a réduire le taux d'échec des
entreprises dans les trois a cinq premières années de leur
existence. Sous des noms différents (ateliers ou boutiques de gestion,
agences locales pour la création d'entreprises, pépinières
d'entreprises, etc.), tous poursuivent le même objectif : créer
des emplois en venant en aide aux nouveaux entrepreneurs. Ils ne font pas de
distinction entre les activités techniques et non techniques, et peuvent
résulter d'une initiative aussi bien publique que privée ou d'un
partenariat. L'important. C'est qu'ils ont atteint une masse critique dans
laquelle chaque effort local apporte sa contribution a un vaste
phénomène entrepreneurial, dont la caractéristique
prédominant est 1'aide qu'il reçoit et qui en fait un moyen
appréciable de lutte contre le chômage. C'est grâce a des
mesures et a des actions inspirées par une approche d'initiatives
locales que 1'entrepreneur est encourage plus que quiconque par la politique
sociale.
Le personnel des agences pour la création d'entreprises,
qui aide aussi au développement économique d'entreprises
récentes, se compose d'individus dotes de compétences dans le
domaine des affaires et capables d'enseigner 1'effort personnel, avec
sensibilité mais en allant droit au but. Le succès des nouvelles
entreprises appuyées par des initiatives locales en faveur de
1'entrepreneuriat dépend non seulement des qualités de leur
fondateur, mais aussi des aptitudes du «tuteur» qui 1'assiste durant
la phase de démarrage. On peut assimiler le rôle joue par ce
tuteur a celui de 1'apporteur de capital-risque dans l'entrepreneuriat
technique. Le tuteur intervient également dans le financement de
1'entreprise épaulée en collectant des fonds auprès des
administrations publiques (a savoir un grand nombre de ministères
différents et sou vent a plusieurs niveaux), d'autres institutions,
d'entreprises privées et de fondations.
Si les enquêtes et les études d'évaluation
confirment que le taux de survie est effectivement plus élevé
dans les pépinières d'entreprises que hors de toute structure
d'accueil, il est clair cependant que le rôle effectif de ces
pépinières n'est pas tant d'inciter des entrepreneurs en
puissance a créer une affaire que d aider ceux qui ont
déjà pris le départ. Lors des enquêtes
réalisées aux Etats-Unis, plus de 9 personnes sur 10 ont
déclare qu'elles se seraient lancées même s'il n'y avait
pas eu de pépinière. En Europe, le pourcentage de celles qui ne
1'on fait que parce que la pépinière existait n'est qu'à
peine plus élevé. Parmi les facilites offertes par les
pépinières, les plus appréciées par les entreprises
concernées étaient d'abord 1'existence de services qui leur
étaient spécialement destines el, en second lieu, les
possibilités d'interaction avec d'autres firmes.
La pépinière d'entreprises s'efforce de
réaliser «in vitro» ce qui ailleurs se produit naturellement:
le démarrage réussi de quelques entreprises pouvant amener les
partenaires locaux à prendre conscience de ce que 1'entrepreneuriat
relève d'une démarche praticable, rémunératrice et
qui peut être couronnée de succès. Faire des émules
est en effet un moyen déterminant de promouvoir 1'esprit d'entreprise.
C'est cette prise de conscience qui peut modifier 1'attitude d'autres individus
et peut-être les inciter à créer une entreprise.
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