WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le malaise dans l'oeuvre de Ken Bugul: cas de "la folie et la mort " et "de l'autre côté du regard "

( Télécharger le fichier original )
par Kouessi Jacques Richard CODJO
Université d'Abomey- Calavi Bénin - Maà®trise ès- lettres modernes 2004
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3- La puissance coloniale et les pays riches.

La position du pays colonisateur est très déterminante dans la situation que vit ce peuple, dans La folie et la mort, car, le Timonier est soutenu dans ses actions par cette puissance coloniale. C'est d'ailleurs ce pays qui, à travers les conseillers qu'il lui envoie, lui montre le chemin à suivre. En réalité, la pérennité de cette situation favorise la métropole qui, pendant que la dictature sévit, s'active à piller le pays de ses ressources en matières premières. Cette bénédiction de la puissance coloniale sur la dictature qui règne n'est donc pas fortuite. Et puisque le Timonier y trouve son compte, la population peut toujours continuer à souffrir, cela importe peu. Ainsi, la puissance coloniale joue un rôle de premier plan dans le malaise politique et économique qui étreint ces populations. En parlant des responsables des pays riches qui venaient vérifier l'usage qui était fait des aides, le narrateur ajoute :

« Et puis ce qui était encore plus grave c'était que ceux qui avaient avancé les fonds, lors de leurs visites de suivi se fiaient aux discours et ils ne se donnaient pas la peine de vérifier, la plupart du temps. Quand ils arrivaient, ils étaient accueillis par des petites filles choisies parmi celles qui n'avaient pas faim, avec un gros bouquet de fleurs »57(*)

A cela s'ajoute la pression économique exercée par les pays riches en général. Ceux-ci, dans le but annoncé de venir en aide aux pays pauvres, se pressent pour leur prêter de l'argent pour leur développement. Pour la construction des routes, des écoles et des infrastructures sanitaires, de fortes sommes d'argent sont cédées aux pays pauvres avec également de forts taux d'intérêt. Ce n'est pas le fait de prêter de l'argent aux pays pauvres qui pose problème en soi mais c'est la manière dont les fonds prêtés sont gérés. Les pays riches, en prêtant, accompagnent leur prêt de mesures et d'experts qui engloutissent pour leur entretien une grande partie de la somme prêtée :

« La dette avait été indirectement virée dans les poches de certains dirigeants, et l'autre partie était retournée là d'où elle venait car cette dette n'était pas contractée gratuitement. Il fallait se plier à certaines conditions. Les trois quarts du financement du projet retournaient au pays qui avait accordé la dette. A travers l'expert, les matériels et les fournitures importés ».58(*)

Les fonds prêtés sont dilapidés pour l'entretien de l'expert, de sa femme qui bénéficie des primes d'éloignement du conjoint, de dépaysement et autres, pour la cérémonie d'accueil des experts, pour leur installation sur leur lieu de travail et pour beaucoup d'autres choses encore. Avec tout cela, les trois quarts du crédit contracté volent en éclats. Les réalisations ne sont plus faites sur le terrain pour le bien des populations et au bout du compte, le pays se retrouve avec une lourde dette à payer et le cycle recommence. Cette situation profite à quelques individus seulement et crée par conséquent des victimes dont nous ferons l'inventaire dans la suite.

* 57 Idem, p.87.

* 58 Idem, p.84.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984