3.4. Les mécanismes de gestion du capital social
Pour être efficace, les projets de réinsertion
socio économique en faveur des victimes des violences sexuelles
devraient prendre en compte d'une manière directe et/ou indirecte tous
les aspects. La résolution du problème social nécessite
l'intervention des personnes de formation et d'horizons
différents : personnels médical, psychosocial, judiciaire,
de développement communautaire comme nous venons de le mentionner dans
la partie précédente.
Les conséquences sociales des violences sexuelles font
objet d'une prise en charge appropriée en ce qu'elle favorise la
réinsertion du survivant dans la vie normale de la
société. Celles-là qui ont expérimenté les
groupes et les associations féminines témoignent des bienfaits
du capital social en ce qu'elles sont soulagées spirituellement et que
dans des groupes elles ont des soutiens psychologiques et des conseils
pratiques.
Toutes les interviewées ont connus des
difficultés d'une manière ou d'une autre suite à leurs
enfants issus du viol surtout par leurs belles-familles. La plus part d'entre
elles pensent que relancer leurs activités génératrices
des revenus leurs donnera la valeur dans leurs communautés et leur
évitera la dépendance. La sensibilisation est
évoquée comme solution pouvant permettre la communauté de
comprendre la situation de la femme qui a été violée. La
communauté qui entoure les victimes des violences manifeste des
comportements indignes à leur égard, les méprise, les
dédaigne, les rejette. Le besoin des victimes c'est de se sentir
considérées et d'être respectée par la
communauté, et ceci ne peut être réel qu'à partir
des sensibilisations intensifiées dans toute la communauté.
Beaucoup d'acteurs se limitaient à sensibiliser les victimes
d'accéder aux soins sans songer à sensibiliser la
communauté pour le changement de comportement face à ceux qui ont
été violés. Selon les interviewées, la
communauté est dans l'ignorance : étant donné que les
victimes ne sont pas responsables des viols, elles ne méritent pas non
plus être maltraitées. Ainsi la réhabilitation et la
réinsertion sociale ne concerne pas seulement la personne touchée
directement par le viol mais aussi de son entourage donc les membres de leurs
familles et toute la communauté. La majorité des enfants issus
du viol constitue non seulement un problème pour l'entourage, mais
surtout pour les familles, le mari de la victime parfois pour leurs
mères. La réinsertion socio-économique doit prendre en
considération ces enfants issus du viol car ils constituent non
seulement un problème social et psychologique à leurs
mères et mais aussi une charge pour la communauté qui devrait
les prendre en charge.
Les stratégies utilisées par les acteurs pour
réinsérer les survivants des violences sexuelles dans leur
société sont : la médiation familiale, les
sensibilisations communautaires sur le respect de la femme violée, la
gestion des microcrédits rotatifs, l'apprentissage des métiers
artisanaux collectif et les champs collectifs. Les résultats montrent
que cette réinsertion sociale vise le respect à l'égard
des survivants des violences sexuelles, leur épanouissement, leur
valorisation, le changement de comportement des membres de la
communauté, relèvement de l'économie de la
société, soutenir la morale des membres des familles respectives,
sauver beaucoup d'âme pour Dieu et restaurer la dignité des
survivants des violences sexuelles. Cependant trop peu d'ONG organisent des
formations en faveur des survivants des violences sexuelles quoique la
majorité fasse des séances de sensibilisations avec les membres
de la communauté. Trop peu organisent des formations en faveur des
leaders communautaires et leaders de sécurité. Rare sont les
intervenants qui disposent les outils de sensibilisation, les outils de suivi
et évaluation. Les quelques outils de suivi et évaluation ne sont
pas élaborés à la conception du projet. La majorité
n'ont pas d'agents compétents et disponibles pour le suivi et
évaluation des projets.
Les difficultés rencontrées par les intervenant
dans la réinsertion sociale des survivants des violences
sexuelles : quelques survivants n'aiment pas s'associer aux autres, les
gestionnaires n'ont pas des notions psychologiques appropriées pour
amener les survivants à appartenir aux groupes. Le fait que les
bailleurs de Fonds ne financent pas à long terme est un problème
pour des projets de réinsertion socio économique. Les outils de
gestion d'une part demandent beaucoup de temps et coûtent chers
d'où certains acteurs ne s'intéressent pas. Ceux qui
conçoivent ou financent les projets sous-estiment les coûts du
budget par rapport aux activités planifiées. Parfois les
activités sur terrain brisent la confidentialité car elles sont
menées publiquement, ce qui exposent les victimes aux
représailles et attaques dans les milieux insécurisés.
La plus part d'ONG n'ont pas un personnel compétent et
permanent pour le suivi des activités sur terrain. A cause de la
pauvreté, le nombre des faux cas surviennent quand il s'agit de
l'assistance matériel aux victimes des violences sexuelles.
Pour améliorer la réinsertion sociale des
survivants, les intervenants proposent de recycler les agents de terrain dans
les notions psychosociales, des pérenniser les actions par des projets
à moyen ou long terme, sensibiliser la communauté, former les
gestionnaires des projets dans l'éthique et les nouvelles approches sur
la réinsertion sociale tout en gardant la confidentialité,
prévoir des primes d'encouragement pour le personnel chargé de
suivi et évaluation quoique volontaire, encourager les femmes dans des
mutuels de santé, expliquer aux bénéficiaires les
objectifs. Ils pensent que sensibiliser la communauté sur le respect de
la personne violée et sécuriser les aires d'intervention sont
parmi les stratégies d'accroître le capital social.
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