3.3. L'implication des bénéficiaires dans
les étapes du cycle des projets
Les programmes qui réussissent sont ceux qui ont
été conçus par le biais de consultations avec la
communauté bénéficiaire. Les intervenants doivent
impliquer les bénéficiaires dans toutes les étapes du
cycle des projets afin de ne pas aggraver, par une action
inconsidérée, souvent menée avec beaucoup de bonne
volonté, la situation des survivant(e)s qu'on est appelé à
rencontrer et à soutenir. Avant les guerres toutes les femmes avaient
une occupation sauf les filles qui n'étaient qu'élèves. La
majorité des femmes exerçaient l'agriculture comme principale
activité, suivi du petit commerce, de la couture, du restaurant, de la
vente de boisson locale alcoolisé et du panachage d'huile de palme. Les
guerres ont occasionné des conséquences physiques directes sur
les femmes les empêchant à vaquer à leurs occupations
économiques normalement. Elles ont proposé, lors de
l'enquête de rapprocher les soins médicaux dans leurs
communautés gratuitement tout en approvisionnant les centres de
santé des médicaments essentiels. Ceci montre que pour ces
femmes, leurs priorités c'est de se voir restaurée d'abord
physiquement.
A part un petit nombre des femmes qui n'ont pas des
problèmes de santé jusqu'au jour de notre étude, la
majorité présente des problèmes gynécologiques, des
malaises généralisées, quelques unes sont devenues
handicapées physiques qui les empêchent à exercer
normalement leurs occupations. Aujourd'hui la majorité des femmes
s'occupent de l'agriculture, du petit commerce et du brassage et vente de
boisson alcoolique : quelques activités semblent disparaitre (c'est
le cas de la coupe et couture) tandis les autres activités semblent
procurer beaucoup de revenus c'est le cas de l'alcool par rapport à la
couture et au petit commerce avant la guerre. Les types d'assistance
économique reçue par les victimes c'est surtout l'agriculture
(avec l'octroie de houes et de semence), apprentissage à la savonnerie,
à la coupe et couture, en objets ménagers, en crédit
rotatif d'élevage et du petit commerce, et en assistance en vivre. Ces
interventions, d'après les interviewées ne profitent que celles
qui sont physiquement en bonne santé. A part cela ces interventions ne
durent pas longtemps car ce qui continue à profiter aux
bénéficiaires après les projets ce sont quelques houes et
semences, et certains objets ménagers. Mais pour la majorité il
n'y a plus de trace. La savonnerie, l'apprentissage de fabrication de pain, la
coupe et couture disparaissent après les projets.
Ceci étant, les interviewées proposent qu'elles
soient associées sur le choix du type d'activité à mener;
que le type d'activité génératrice des revenus soit
adapté au contexte de leur milieu. Elles souhaitent que les
activités menées soient suivies régulièrement
pendant une période à long terme.
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