5. ANALYSE DE CAUSALITE25
Les résultats du test de Granger (schéma 1)
indiquent qu'il existe une causalité unidirectionnelle de
l'indice des prix à la consommation vers le salaire moyen du secteur
industriel. Ainsi, l'hypothèse selon la quelle IPC ne
cause pas le salaire moyen du secteur industriel est rejetée (le seuil
de significativité est inférieur à 10%). Par ailleurs, le
test de Granger montre bien l'absence de causalité de salaire moyen du
secteur industriel vers les prix à la consommation.
En outre, on constate une absence de causalité entre le
salaire moyen des salariés déclarés à la CNSS et
l'indice des prix à la consommation.
En général, on peut dire qu'au Maroc, une
hausse des prix (inflation) est répercutée en hausse de salaire
moyen du secteur industriel par le jeu de négociations salariales alors
qu'une hausse des salaires n'exerce pas une pression directe sur les prix
à la consommation.
Cependant, on remarque l'existence d'une causalité
bidirectionnelle entre le SMIG et
IPC, on parle donc d'une boucle rétroactive (feedback
effect) entre ces deux variables.
25 Voir annexe 9 le test de causalité. Sur le concept de
causalité voir : Chamberlin (1982) et Bruno (1996).
SMI
IPC
SMIG
Schéma 1 : Le sens des
causalités
CONCLUSION
Cette étude avait pour objectif de modéliser la
formation des salaires pour l'économie marocaine. Ladite
modélisation prend en considération à la fois des
ajustements du court et du long terme. L'estimation a été faite
principalement dans le cadre d'un modèle VECM multivarié selon la
méthode de Johansen. Nos résultats empiriques indiquent une
indexation partielle des salaires sur les prix à la consommation de
l'ordre de 0,72. En effet, la connaissance du degré d'indexation permet
d'orienter plus efficacement la politique économique. Ainsi, la
désindexation des salaires sur les prix est confirmée par le test
de causalité (causalité au sens de Granger) qui montre
l'existence d'une causalité unidirectionnelle de l'indice des prix
à la consommation vers le salaire moyen du secteur industriel. Donc, le
rejet de l'indexation unitaire et l'existence d'une causalité dans un
seul sens, semblent écarter le risque d'une spirale inflationniste ou
d'effet de second tour.
De même, nos résultats montrent qu'à long
terme le taux de salaire moyen du secteur industriel dépend positivement
de la productivité apparente du travail et négativement du taux
de chômage.
En parallèle de l'estimation de l'équation du
salaire, nous avons également tenté d'estimer l'impact d'une
revalorisation du SMIG sur le salaire moyen de toutes les branches du secteur
industriel. Nos résultats empiriques indiquent que toute augmentation du
SMIG a un effet positif et statistiquement significatif sur les salaires
moyens.
En guise d'extension de ce travail, on peut recommander son
application aux données trimestrielles offrant ainsi une taille
d'échantillon plus grande et la possibilité de vérifier la
robustesse des résultats. Une estimation du taux de chômage
d'équilibre serait également intéressante. Ce taux de
chômage constitue pour toute Banque centrale une information importante
dans la conduite de la politique monétaire.
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