2.2- Les indicateurs d'analyse
La stratégie que nous avons adopté est une
étude de cas ; la technique de collecte des données est
l'entretien ; les données recueillies ont été
analysées par la technique de l'analyse de contenu,
précisément l'Analyse Thématique de Contenu (ATC).
2.2.1- La stratégie de l'approche qualitative
et la technique d'analyse
Nous présenterons premièrement la
stratégie ensuite la technique d'analyse.
2.2.1.1- L'étude de cas comme
stratégie de l'approche qualitative
Wacheux (1996) définit la méthode des cas comme
une analyse spatiale et temporelle d'un phénomène complexe par
les conditions, les évènements, les acteurs et les
implications.
L'étude de cas se justifie par la complexité du
problème à étudier. Elle est appropriée à
l'analyse du « pourquoi » et du
« comment ». Elle est appliquée notamment pour
appréhender la réalité des structures organisationnelles,
le style de management et les changements qui s'y déroulent.
Elle permet de suivre ou de reconstruire les
évènements dans le temps (la chronologie), d'évaluer les
causalités locales (isoler ce qui est général des
contingences locales) et de formuler une application, puis de la tester
auprès des acteurs. Parmi l'ensemble des méthodes qualitatives
d'accès au réel, c'est sans doute la plus utilisée. Aussi,
l'étude de cas favorise la participation des acteurs au processus de
recherche.
La « Grounded theory »
développée par Barney Glaser et Anselm Stauss (1967) cités
par Guillemette (2006) est la méthodologie que nous avons
utilisée pour réaliser notre étude de cas.
Rappelons que selon Guillemette (2006), ces auteurs
définissent la GT comme « la méthodologie
générale qui permet de générer de nouvelles
théories en sciences humaines et sociales ». Elle est
définie en opposition contre les approches
hypothético-déductives dans lesquelles les chercheurs partent des
postulats a priori pour déduire des explications des
phénomènes, les données empiriques ne servant que
d'exemples dans un processus d'application des théories existantes.
La méthode des cas a longtemps été
considérée comme marginale par rapport aux méthodes
scientifiques d'investigation du réel. Les reproches qui lui
étaient adressés concernaient alors son manque
d'objectivité et de rigueur, la difficulté à
généraliser, la densité des informations à
recueillir ainsi que le caractère relativement touffu des documents
résultant du recueil des informations.
Il faudrait également relever que le risque de biais
est inhérent à toute recherche. Dans la réalisation de
cette étude nous avons eu recours à des
« parrains » pour avoir accès à la
documentation et même pour être reçu à CAMRAIL et
à La CAMEROUNAISE DES EAUX. D'où le risque de contamination.
Nous avons aussi profité de l'évènement
de « PROMOTE 2008 » ou « Salon
d'entreprises » qui a eu lieu au Palais des Congrès de
Yaoundé pour obtenir des données utiles à notre recherche.
La visite des « stands » de AES-SONEL, CAMRAIL et LA
CAMEROUNAISE DES EAUX nous a permis de rencontrer des responsables qui nous ont
reçu en répondant à nos préoccupations. Tous ces
moyens sont entachés de biais quant à la
crédibilité des informations reçues.
Aussi, partant de la démarche qualitative, les
études de cas sont généralisables non pas aux populations
mais aux propositions théoriques.
2.2.1.2- La technique l'analyse : l'Analyse
Thématique de Contenu (ATC)
Quant à la technique, il existe plusieurs techniques
d'analyse de données qualitatives, qui reposent toutes sur le
savoir-faire du chercheur qui découle de sa formation, de son
expérience, mais aussi de son intuition Tissier-Desbordes, cité
par (Pinson et Jolibert, 1997). Les deux principales couramment
employées sont le résumé et l'analyse de
contenu.
Le résumé est la forme d`analyse la plus
simple en matière d'étude qualitative. Il s'agit pour le
chercheur, à partir d'un matériel d'étude souvent
volumineux, de rédiger un rapport synthétique qui reprenne les
principaux enseignements de l'étude tout en reflétant la richesse
et les nuances des extraits d'entretien les plus significatifs.
L'analyse de contenu que nous avons jugé
adéquate pour notre étude, est une
« procédure de réduction de données qui
consiste à classifier dans un nombre restreint de catégorie un
grand nombre de mots ou d'expression » (WEBER, 1985) cité
par Pinson et Jolibert, 1997). Il s'agit de relever la présence de mots
clés et des concepts qu'ils désignent afin de quantifier leur
fréquence d'apparition ou de co-occurrence, l'objectif poursuivi
étant d'aboutir à une description de contenu des données
qui réponde à trois caractéristiques
essentielles :
- l'objectivité : une grille de lecture unique
retenue à partir de la grille d'analyse de chaque entretien. Les
catégories doivent être mutuellement exclusives et la formulation
de leurs libellés dépourvue de toute
ambiguïté ;
- l'exhaustivité : il est essentiel que toutes
les informations brutes soient étudiées et que la totalité
des mots utilisés par le répondant pendant toute la durée
de l'entretien soit prise en considération. Cette exigence vise à
garantir que les données sont appréhendées avec rigueur et
impartialité et que l'enquêteur ne procède pas à un
choix arbitraire des éléments d'information les plus
évidents ou les plus en relation avec le sujet de
l'étude ;
- la quantification : les informations une fois
classées l'analyste procède à un calcul des
fréquences d'apparition des différentes catégories.
Toutefois, le nombre faible de cas où des personnes interrogées
limitent la généralisation des résultats obtenus. On
préfèrera alors exprimer les pourcentages des réponses et
non des répondants et mettre ainsi l'accent sur l'importance relative
d'un aspect du sujet en proportion de l'ensemble des thèmes
abordés.
Dans le cadre de cette étude, nous avons
particulièrement procédé à l'analyse
thématique de contenu (ATC) qui est une adaptation simplifiée et
plus pratique de l'analyse de contenu, à laquelle souscrivent bon nombre
d'instituts (Pinson et Jolibert 1997).
Cette analyse a été possible grâce
à d'autres sources d'informations qui nous ont permis de trianguler les
données recueillies lors des entretiens, pour plus de fiabilité.
Nous faisons alors allusion aux sources d'occurrence (journaux d'entreprise,
...) et à la littérature spécialisée qui a
été mise à notre disposition.
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