1.6.2. TYPES DE VIOLENCE SEXUELLE
RASSAT L. (1976) distingue :
· Le viol physique qui constitue un délit s'il est
exercé directement contre la personne.
· Le viol moral qui s'exerce lorsque la victime est hors
d'état de consentir pour cause d'idiotie ou de démence.
PICAT J. (1982) distingue « les viols simples et
les viols grave »
· Viol simple est l'exigence masculine impérieuse
et égoïste.
· Viol grave quand les malades mentaux sont en
état d'hypersexualité avec fréquence d'érection
intense prolongée.
1.6.3. CADRE THEORIQUE DE REFERENCE:
PSYCHOPATHOLOGIE
Il s'agit de la théorie psychologique qui nous sert de
canevas d'interprétation et d'explication des résultats. Nous
allons nous baser sur la théorie de psychopathologie pour donner un sens
psychologique à nos résultats.
Selon A.FERNANDES-ZOILA(1997) citant G. DESHAIES, la
définition de la psychopathologie générale englobe trois
caractères : « 1? Elle vise la connaissance des
structures essentielles de la personnalité morbide et des
déterminismes de la pathologie mentale ; 2? elle occupe une
perspective à la fois théorique et critique embrassant tous les
aspects de l'activité psychique morbide ; 3? elle tend à
intégrer son savoir dans la connaissance scientifique totale de
l'homme ».
Il ressort de cette définition, surtout de la
première caractéristique qu'il s'agit d'une allusion faite
à l'étude des structures de la personnalité de la
manière de BERGERET(1985) dans son
livre « personnalité normale et pathologique ».
La psychopathologie est dans ce cas l'étude du
fonctionnement « anormal » du psychisme.
Cependant, A. FERNANDEZ-ZOILA parle aussi d'autres auteurs
qui fait appel à la « méthode
pathologique » pour mieux étudier le ` normal' à
l'instar de T.RIBOT de (1839-1916), de G. DUMAS (1866-1946) et de P. JANET
(1851-1947). Il cite également K. JASPERS qui a étudié le
processus psychopathologique qui engendre les troubles en prenant soin de
séparer ceux réactionnels à une situation donnée et
ceux survenant au cours du développement de ce qui est
déjà constitué dans les personnalités. Le
« réactionnel » est une organisation
psychopathologique reliée à un traumatisme ou à une
situation pathogène.
Au moment où la psychopathologie est
phénoménologique et existentielle (FERNANDEZ-ZOILA : 1997),
elle permet d'étudier « l'homme en tant qu'être -au
-monde affectif dans ses diverses objectivations ». C'est dans cet
ordre d'idée que ce domaine convient à notre étude qui
s'effectue sur les sujets qui ont vécu des situations de violence
sexuelle qui se sont avérées particulièrement
psychopathogènes. La psychopathologie est un vaste domaine incluant
plusieurs sous domaines entre autres la psychiatrie, la neuropsychiatrie,
l'ethnopsychiatrie, la psychanalyse, la psychologie clinique, etc.
Ainsi pour FREUD (1894), « La victime évite
rarement la survenue de troubles. Sur le plan clinique elle ne présente
le plus souvent que des réactions non spécifiques :
névrose d'angoisse avec mouvements dépressifs, inhibition
génitale ou, de façon plus accentuée, atteinte
somatique. » En somme, il s'agit de ce qui est décrit sous le
nom de névroses actuelles, auxquels les psychosomaticiens de l'Ecole de
Paris ont adjoint la notion de troubles de la mentalisation (MARTY, 1976).
FREUD(1894) « ...en acceptant l'importance
de la dynamique sexuelle dans le développement de la psychopathologies,
montre que l'hystérie est alors conçue comme conséquence
d'un trauma sexuel. Cette approche permettait ensuite de comprendre la
névrose obsessionnelle, ainsi que la phobie, également
nommée hystérie d'angoisse. »
1.6.3.1. LES CONSEQUENCES DE LA VIOLENCE
SEXUELLE
La violence sexuelle a des conséquences graves, et
laisse des blessures narcissiques qui constituent une atteinte profonde
à l'intégrité physique et psychologique chez les
victimes (Médecins sans frontière : 2002).
MSF (2002) affirme que les victimes des violences sexuelles
ont des problèmes Sociaux très critiques.
-sur le plan
psychologique : le viol provoque chez les
victimes des traumatismes psychologiques et des souffrances durables. Cela se
traduit par des problèmes de santé mentale. Chez les femmes, le
traumatisme fera surface de manière moins évidente et se
manifestera par exemple par un sentiment de honte, de la culpabilité,
de troubles du sommeil, des difficultés dans la vie quotidienne et une
tendance au repli sur soi.
Des nombreuses femmes évoquent un sentiment
d'angoisse, de l'anxiété, des souvenirs récurrents et des
flash-back qui prennent racine dans la crainte qu'elles ont eu
d'être tuées ou mutilées.
Le MINISANTE (2002), dit que « ces
conséquences peuvent être de long terme ou court terme et restent
plus important si la personne victime n'a pas de possibilité de
consolation ou de soutien, pas de possibilité de fuite et/ou si la
violence se surajoute.»
Les conséquences à court terme sont des
lésions physiques, des difficultés scolaires, l'angoisse,
l'isolement, le sentiment d'impuissance et d'abandon, le sentiment d'être
détruit. Les conséquences à long terme : conflit
entre la volonté de le dévoiler et l'oublier, déni total,
hystérie, dissociation, dépression idées suicidaires,
comportement asocial, IST et VIH/SIDA.
1.6.3.2. PRISE EN CHARGE DES VICTIMES DE LA VIOLENCE
SEXUELLE
Dans la littérature précédente, nous
avons parlé des conséquences diverses, ce qui fait que la prise
en charge doit être global (psycho-médico-social) et capable de
réduire ou minimise les risque de complication sévère.
Selon NATHALIE PRIETO (2004), la prise en charge
médicale, psychologique, sociale et juridique doit être
guidée par l'intérêt de la victime et ses décisions
doivent être respectées. Les intervenants doivent respecter une
confidentialité stricte et éviter à tout prix la
stigmatisation.
Elle consiste à une prise des médicaments pour
prévenir, la grossesse, la transmission du VIH et des IST ainsi que
pour le soin d'autres lésions corporelles.
Ensuite, la psychothérapie ou counselling suivra pour
réintégrer la victime dans la société.
Selon NATHALIE PRIETO (2004), Parfois il faut intervenir
rapidement pour éviter le développement d'une névrose
traumatique, post traumatic stress disorder (PTSD) marquée par une
chronicisation des symptômes liés au choc psychique. C'est
à partir d'un débriefing que le sujet peut se repositionner
clairement dans une situation où il a été
objectalisé. L'on pourra toutefois envisager un traitement plus
approfondi, visant à déterminer si le sujet se trouve dans une
situation traumatisante de type exceptionnelle ou s'il connaît un
état de décompensation. Le débriefing est une technique
d'entretien thérapeutique qui se fait après un certain laps de
temps après l'évènement violent, le débriefing
psychologique se pratique sur des personnes volontaires, en groupe ou
individuellement, après tout évènement traumatisant.
Toutefois, les études (Méta étude de
NATHALIE PRIETO 2004) sur le débriefing (psychologique) incitent
à la prudence quant à ce type d'approche si elle est mal
indiquée ou maladroitement menée, Ce qui paraît être
souvent le cas.
Deuxième
partie : CONSIDERATIONS METHODOLOGIQUES
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