1.4. Objectif de la recherche
Objectif général
· Contribuer à déterminer les
conséquences psychologiques de la violence sexuelle dans la
société Rwandaise.
Objectif spécifique
· Déterminer les conséquences
psychopathologiques, socio pathologiques, psychosomatique, et affective
liés à la violence sexuelle.
Objectif d'application
· Contribuer à déterminer les
éléments à prendre en compte dans la prise en charge des
personnes ayant subit la violence sexuelle.
1.5. Intérêt du sujet
Du côté individuel, nous avons choisi ce sujet
suite au nombre élevé des victimes du viol sexuel
en district de Ngoma qui se sont présentés à
l'hôpital Kibungo.
Du côte scientifique, ce sujet nous a
intéressé du fait qu'on n'a pas vue des recherches ayant fait
sur ce sujet seulement on a vu des recherche sur le viol sexuel lors du
génocide, pour cela nous avons voulu démontré que le viol
sexuel existe même en dehors du génocide et cause aussi des
conséquences graves chez les victimes.
1.6. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
1.6.1. DEFINITION DES CONCEPTS
Dans un travail de recherche, la définition des
concepts clés qui cadrent et qui permettent la compréhension
du travail par le lecteur s'avère nécessaire .C'est pour
cela que nous avons également défini les termes suivantes dans
le but de rendre compréhensible le présent travail.
1. VIOLENCE
C'est un caractère violent de quelqu'un ou de quelque
chose.
Selon Lalonde et all (2002:1796), c'est l'acte
réel envers autrui et non pas fantastique, qui est susceptible de
porter atteinte à l'intégrité physique. Il peut
être considéré comme un phénomène
universel qui s'exprime sous des formes variées :
de manière physique, psychologique, individuelle, en
groupe, en société, contre soi ou autrui, contre les objets ,
au moyen d'une arme, sans arme, avec une intensité
majeure(entraînant la mort), modérée ou mineur, à
long terme, etc.
La violence peut être de cela ;
· Sexuelle : une personne, consciente impose
à une autre des actes sexuels non désirés ;
· Symbolique : une situation de domination
légitime ou non d'une personne sur une autre, d'un groupe de personnes
sur un autre, mais mal vécue par l'une des deux parties. Exemples :
autoritarisme d'une hiérarchie d'entreprise ou d'armée,
organisation politique d'un pays, vie de famille mal vécue par un membre
de la famille ;
· Conjugale : quand le comportement d'un conjoint
est identifiable à l'une des violences décrites ci-dessus sur
l'autre conjoint ;
· Spéciste : quand la violence est
tournée contre une autre espèce sensible que les humains comme
les animaux ;
· Froide : terme parfois utilisé pour
l'opposer à la violence « chaude », agressive.
Consiste à contraindre directement ou indirectement (par
exécutants interposés) autrui à entrer et demeurer dans
une situation de souffrance (par exemple séquestration,
déportation, extermination...) ;
· Sur soi-même : action de ne pas tenir compte
de tous ses besoins dans ses actions. Donc d'accepter des tâches qui nous
écrasent.
· Educative : on entend par "violence
éducative" les violences sur enfants perpétrées à
des fins éducatives, à ne pas confondre avec la maltraitance
laissant des marques sur le corps et qui ne sont pas dans un but
éducatifs.
2. VIOL SEXUEL
Selon MINISANTE (2002), «le viol est défini comme
relations sexuelles avec une femme sans consentement préalable de
celle-ci et au cours de ces relations l'homme sait que la femme n'est pas
d'accord ou ne se soucie pas de le savoir »
Selon l'AMNESTY INTERNATIONALE (2004), le viol est
un étant de possession « du corps d'une personne de telle
manière qu'il y a eu pénétration, même
superficielle, d'une partie du corps de la victime ou de l'auteur par un
organe sexuel, ou de l'anus ou du vagin de la victime par un objet ou toute
partie du corps.»
La violence sexuelle inclut le viol et la tentative de viol
est tout acte consistant à forcer une personne à se
déshabiller en public, à forcer deux personnes à se livre
à des actes sexuels ensemble ou de s'infliger mutuellement des
sévices sexuels, à se livrer à des mutilations des
organes génitaux d'une personne ou l'ablation des seins d'une femme
ainsi que la pratique de l'esclavage sexuel.
Selon l'OMS (2002) , « le viol se
définit comme acte de pénétration même de vulve
ou de l'anus imposé notamment par la force en utilisant un
pénis ou un objet . » Si cela est fait par deux ou
plusieurs agresseurs, on parle de viol collectif. C'est donc tout acte de
pénétration physique de nature sexuelle commis sur la
personne d'autrui sous l'empire de la coercition.
DRAGOLJUB K. et al (2002) définit le viol comme
étant « la pénétration sexuelle, fut-elle
légère :
a) Du vagin ou de l'anus de la victime par le pénis
de violeur ou tout autre objet utilisé par lui ; ou
b) De la bouche de la victime par le pénis du
violeur ; dès lors que cette pénétration sexuelle
a lieu sans le consentement de la victime .le consentement à
cet effet doit être donné volontairement et doit
résulter de l'exercice du libre arbitre de la victime, évalue
au vu des circonstances. »
Selon ISIDRO A.et al (2002), « le viol est un
acte sexuel, généralement avec réalisation du coït
ou d'un abus contre la femme en employant la force physique, le mensonge,
l'intimidation ou la ruse. »
En général, on considère que même
s'il y a consentement, le coït d'un adulte avec une mineure de mois de
18 ans (âge de la majorité pénale) est également
un viol.
3. HARCELEMENT SEXUEL.
Selon ISIDRO A. (2002), « on considère
qu'il y a harcèlement sexuel lorsqu'une série de circonstances
sont réunies, incluant généralement le pouvoir de la
personne qui affiche une position sociale ou économique, et qui dans
le cas de la femme salariée, la soumet à une contrainte devant
la peur de perdre son poste.»
selon la commission européenne cité par ISIDRO
A.(2002), « le harcèlement sexuel est le comportement
de nature sexuelle ou d'autres comportements fondés sur le sexe qui
attentent à la dignité de la femme ou de l'homme au travail.
Il peut inclure des comportements physiques, verbaux ou non verbaux
négatifs. »
Cette définition donne deux éléments
distincts du harcèlement sexuel : la façon dont la
personne perçoit la situation et la variété de
situations pouvant être considérées comme du
harcèlement.
4. INCESTE
Selon ISIDRO A. (2002), l'inceste est constitué par
les relations sexuelles entre parents consanguins, dont le degré de
parenté les empêche de se marier.
Il s'agit d'une autre forme de violence sexuelle, quoique plus
subtile, car parfois elle pratiquée sous la contrainte
psychologique, d'autres fois il y a tromperie, abus d'autorité, ou
utilisation de l'ascendant moral ou intellectuel.
5. PSYCHOLOGIQUE
Selon N.SILLAMY (1980), « le psychologique est une
expression qui désigne tout les faits existants à un instant
donné et déterminant la conduite d'une personne ou d'un
groupe à ce moment précis »
6. TROUBLE DEPRESSIF
Selon DEBRAY D. et al (2005), C'est toute pathologie qui
découle de l'affaiblissement de l'humeur et au premier plan un sentiment
de tristesse, on en distingue deux sortes :
Dépression endogène : ici la tristesse est
anormale ; elle est exagérée, démesurée par
rapport aux circonstances ; dans certains cas, elle est
incompréhensible, apparemment sans cause évidente.
Dépression réactionnelle : qui paraît
survenir à la suite d'un événement psychologiquement
traumatisant, suite à une perte affective.
7. NEVROSE
Selon DEBRAY D. et al (2005), est une affection qui comportent
un dérèglement partiel du psychisme, reconnu par le patient comme
pathologique, impliquant une plainte et un désir
thérapeutique.
8. PSYCHOSE
Selon DEBRAY D. et al (2005), l'auteur cité ci haut, la
psychose désigne une maladie mentale plus grave, celle qui implique une
désorganisation importante de l'ensemble de la personnalité.
9. TRAUMATISME (PSYCHIQUE)
Selon BARROIS C. (1997), « traumatismes est un
emprunt de la renaissance (1549) au bas latin `traumaticus', efficace contre
les blessures, lui-même emprunté au grec tardif `traumatikos' qui
concerne les blessures. Celui-ci est dérivé de trauma,'blessure'
et au figuré'dommage', `désastre, déroute' ».
Les médecins du XVI ème siècle ont
utilisé ce mot avec son sens en Latin. Au XX ème siècle,
le choc traumatique est employé en psychanalyse en parlant d'un choc
modifiant la personnalité. Le mot traumatisme formé à
partir du grec traumatimos, s'est répandu dans l'usage courant par la
psychologie et la psychanalyse, mais il est usuel en physiologie.
La définition que nous adoptons pour notre étude
a été donnée par CLAUDE BARROIS (1997). Pour lui : le
traumatisme (psychique) est « un processus répondant à
l'intérieur du sujet à une situation traumatisante qui
constitue un accident au sens philosophique et rigoureux du terme ; cette
situation est imprévisible, soudaine et menace concrètement la
vie et /ou l'identité essentielle du sujet ou celle d'un alter ego. Il
faut évidement inclure dans ces situations traumatisantes les viols,
certaines transformations socioculturelles brutales »
FREUD(1920), dans son ouvrage « Au-delà
du principe de plaisir », définit le traumatisme comme :
« Toutes excitations externes assez fortes pour faire effraction dans
la vie psychique du sujet ». Le traumatisme est donc un choc
émotionnel important, généralement lié à une
situation où une personne ou un groupe de personnes dont leur vie sont
soumis en danger et qui met en péril son équilibre psychique. Ces
situations dépassent les capacités de gestion de la
majorité des individus.
|