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La stratégie managériale de la LOFEPACO (Ligue des Organisations Féminines pour la Promotion de l'Agriculture au Congo ) face à  la promotion de la femme paysanne en RDC

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par Lydie KAHAMBU SIBWIRA
Institut supérieur des arts et métiers RDC  - Gradué en management et techniques de secrétariat de direction 2009
  

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I.3. GENERALITE SUR LES ORGANISATIONS PAYSANNES DE DEVELOPPEMENT

Avant de parler des organisations paysannes il s'avère important d'en connaître l'origine.

I.3.1. BREVE HISTORIQUE DES ORGANISATIONS PAYSANNES

Disons que les organisations paysannes (OP) ont été opérationnelles après l'instauration du développement communautaire qui est né après la seconde guerre de 1940-1945. De ce processus on pouvait éduquer des masses par l'alphabétisation, l'éducation des femmes, mener des travaux communautaires pour équiper les villages sur le plan social, mener des campagnes sur la vulgarisation agricole, d'où le principe clé était d'aider les gens à s'aider eux-mêmes suite aux causes et aux conséquences de la pauvreté. 27(*)

Dès les premières années d'indépendance (et même parfois avant, surtout sous l'impulsion des églises, mais de manière plus importante depuis les années 70, des organisations privées ont travaillé aux cotés des populations dans des zones « à l'écart » et sur des thèmes délaissés par les pouvoirs publics( maraîchage, crédit rural, ...) ; ce travail s'est accompagné en général de la création d'organisations à l'échelle villageoise chargées de gérer les activités mises en place.

Un grand nombre d'organisations paysannes autonomes se sont ainsi créées.

Au niveau du village, les formes d'organisations paysannes prennent plusieurs noms : groupements, Associations villageoises.28(*)

I.3.2 CLASSIFICATION DES ORGANISATIONS PAYSANNES

La diversité des organisations paysannes entraine une diversité d'approche d'où maintes possibilités de classifications. Ainsi nous distinguons la classification selon leur origine, selon leurs fonctions, selon la nature des membres, selon leur composition, statuts de groupement professionnel et le domaine d'intervention.

a. classification selon leur origine

Elle permet de distinguer les organisations selon que l'initiative de création est d'origine interne ou externe.

1. organisations d'origine interne

L'initiative de création d'une organisation selon GAO(2000) provient d'un groupe d'individus le plus souvent restreint. Ces initiateurs sont aussi considérés comme membres fondateurs et définissent de ce fait les objectifs et les orientations de l'Organisation. Dans une telle organisation l'adhésion se fait par cooptation de gré à gré.

C'est le cas des mutuelles, des tontines et la plupart des associations dites traditionnelles.

2. organisations d'origine externe

Contrairement au précédent mode de création, l'initiative d'une telle organisation provient d'une instance externe telle que l'Etat, l'autorité religieuse et les ONG. C'est le cas de la LOFEPACO.

Par conséquent, cette dernière a une influence considérable sur l'organisation et son fonctionnement. Les objectifs et les activités de l'organisation ne sont que le reflet des aspirations de son initiateur. Dans le type d'organisation créée de l'extérieur, on retrouve les anciennes coopératives, les comités de développement, les groupes et mouvements religieux et les associations initiées par l'élite extérieure et les ONG. Ces organisations réalisent des oeuvres à caractère économique et social.

b. classification des organisations selon leurs fonctions29(*)

Une organisation ne choisit pas d'être multifonctionnelle ou spécialisée. Cela dépend de ses conditions de naissance et de son contexte. Ce qui nous amène à les regrouper en trois grands ensembles :

- les organisations unifonctionnelles : ces organisations sont constituées pour remplir une seule fonction. Leur principale activité se limite aux cotisations financières. Exemple des Tontines financières.

- les organisations plurifonctionnelles : ces organisations sont caractéristiques des sociétés africaines. Selon les besoins des membres et de l'environnement, elles assurent plusieurs fonctions qui peuvent être économique, politique, sociale ou culturelle. Exemple : la fonction de production (production vivrière, maraîchère et d'autres biens), la fonction de commercialisation, la fonction d'approvisionnement et la fonction de représentation.

- les organisations à fonction dominante : A la fonction principale d'une organisation, peuvent se greffer d'autres fonctions qui généralement sont occasionnelles. Souvent ces fonctions concourent au renforcement des liens entre les membres du groupe. Exemple : les organisations d'épargne, les comités villageois de santé ou de vigilance.

- c. classification des organisations selon la nature des membres30(*)

Distingue deux types de bénéficiaires : les membres et les non membres.

Les individus inscrits et remplissant les conditions d'adhésion exigées par une organisation sont membres. Ils ont le droit et le devoir de participer à toutes les activités du groupe.

Les non-membres sont ceux-là qui n'ont contracté aucun engagement avec une organisation.

Toutefois, ils peuvent être impliqués indirectement dans les activités de l'organisation parce que résident dans un même cadre géographique que les membres. Cette classification fait distinguer deux organisations : les organisations fermées et les organisations ouvertes. Dans le premier type d'organisation les services offerts ne concernent que les membres tandis que dans le second cas les services peuvent être offerts à la fois aux deux catégories des membres.

d. classification des organisations selon leur composition31(*)

Présente à cet effet, deux cas de figures : soit l'organisation réunit une seule catégorie de personnes, soit elle réunit plus d'une catégorie de personnes.

Dans le premier cas, les organisations ne concernent pas l'ensemble de membres de la communauté dans laquelle elles sont localisées. L'adhésion à ce type d'organisation devient sélective. C'est le cas des regroupements d'apiculteurs, de jeunes, de femmes ou des pisciculteurs, etc.

Dans le deuxième cas, l'adhésion se fait indifféremment des couches sociales. Elle est libre et volontaire.

e. classification des organisations selon le statut de groupement professionnel

1. coopérative : la coopérative est une association des personnes d'égalité de droits fondamentaux pour promouvoir les intérêts communs sans perdre de vue l'intérêt général dans une entreprise qu'ils dirigeront eux-mêmes.

Les éléments distinctifs de l'entreprise coopérative se résument par le fait que l'un est social et l'autre économique.

Se basant sur le degré de maturité ; on distingue :

- la coopérative de type primaire ou classique dans laquelle domine la création d'un organe ou d'un instrument spécifique permanent et distinct pour atteindre un but économique précis.

- La coopérative de développement secondaire ou coopérative secondaire qui est un groupement en union, en fédération de diverses entreprises coopératives primaires pour avoir un rayon d'action régionale. Ce qui domine dans ce type de coopératives c'est :

o l'aspect organisationnel développant une forte diversification et une spécialisation des fonctions économiques exigeant des moyens très importants ;

o le lien étroit qui continue à exister avec les besoins des coopérateurs de la base (coopérative primaire) ;

o l'instauration d'une corporation avec l'Etat (reforme agraire, crédit, ...)

o Régionalisation.

Dans cette même ordre d'idée, la COOCENKI (coopérative centrale du Nord-Kivu) englobe plusieurs coopératives primaires des agriculteurs pratiquant diverses cultures afin de résoudre le problème économique et social du paysan, d'une part et d'alimenter les villes en vivres, d'autre part.

D'une manière générale, il existe des coopératives d'achats, des coopératives de production, des coopératives d'épargne et de crédit (micro finance), des coopératives mixtes (ayant plusieurs fonctions), des coopératives de transformation, ... 32(*)

2. la mutuelle : est une association des personnes physiques s'unissant librement selon soit le rang social, l'aire géographique, la classe sociale, ... dont l'objectif est de résoudre les problèmes sociaux souvent rencontrés par la population cible. L'aspect le plus souligné est l'entraide solidaire. Elle se différencie de la coopérative sur l'unique point social (l'entraide) excluant le point économique qu'on retrouve aussi traité dans une coopérative.

3. La tontine : est une « association regroupant des membres d'un clan, d'une famille, des voisins ou des particuliers qui décident de mettre en commun les biens ou des ressources au bénéfice de tout un chacun, et cela à tour de rôles ».

Elle est une association d'épargnants se regroupant pour investir en commun et bénéficier, au terme échu, de l'intégrité des fruits de la gestion.

Mais aussi elle est une forme d'épargne et de crédit. Ce mécanisme de financement existe dans toutes les sociétés traditionnelles. Le principe de la tontine est celui d'un échange circulaire et égalitaire d'un service ou d'argent à l'intérieur d'un groupe de personnes qui appartiennent le plus souvent au même cercle ethnique.

La tontine d'argent est vivace au sein de communautés où les banques refusent d'intervenir. Des groupes d'amis, de voisins ou des collègues peuvent alors se constituer afin de proposer, sur la base de la confiance, des aides à chacun des membres les cotisations des membres et les remboursements permettent de financer les projets. Ce système fonctionne car les relations sociales créent un équilibre du système (pression par les pairs). Dans des contextes moins communautaires, individuels, c'est plutôt les organismes de micro crédit qui conviendraient.33(*)

La tontine bien gérée peut donc contribuer efficacement à l'apport propre et au capital d'une association si évidemment, les membres investissent tout ou partie de leurs revenus dans les activités de l'association. C'est à eux d'établir leur règlement.34(*)

* 27 BRENNEMAN, les organisations paysannes et rurales, document technique N°199, 1994, page 10

* 28 G, BELLONGLE, les paysans et le pouvoir en Afrique noire, Karthala, politique Afrique N°14 juin p. 84

* 29 http://www.inter-reseaux.org, Berthone et al. (1995), 05/07/2010 à 16h15

* 30 http://www.inter-reseaux.org, Blundo (1991) 25/06/2010 à 12h15

* 31 Idem, GAO (2000) 25/06/2010 à 12h15

* 32 www.google.fr ,FERAILLE, J.N et ROSSIN.F., classification des groupements et organisation paysannes et rural, 1992 p14/ en ligne , 25/06/2010 à 12h15

* 33 http://www.wikiservice.at/fracto/wikidev.cgi?FR/tontine 25/06/2010 à 18h15

* 34 Vincent Fernand, renforcer l'autonomie financière des associations et ONG de développement du tiers-monde, IRED, Genève (suisse) case postal 116,1211 Genève 20 suisse 1989 p58 pp300

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