2/ risques associés à des achats d'actifs
par la banque centrale
Les politiques monétaires non conventionnelles ont
l'inconvénient de mettre des actifs risqués sur le bilan de la
banque centrale, d'où un risque grave de perte de confiance dans la
monnaie. A côté de ce risque, l'achat d'actifs risqués par
les banques centrales peut provoquer les risques suivants :
· risque d'aléa de moralité : Si les
investisseurs savent que la banque centrale sera acheteuse lorsque les cours
baissent, ils accepteront une prise de risque beaucoup plus grande puisque la
banque centrale donne, de fait, une garantie de cours. Ceci a été
évoqué dans les années quatre-vingt-dix pour le
Système fédéral de réserve, pour un comportement
différent, puisqu'on disait qu'elle baisserait nécessairement les
taux d'intérêt en cas de recul boursier ;
· risque d'asymétrie : Il ne faudrait pas que
la banque centrale soit uniquement acheteuse d'actifs quand leurs prix sont
trop bas, et non vendeuse d'actifs quand leurs prix sont trop hauts. La lutte
contre les bulles accompagne celle contre la déflation ;
· risque de perturbation des cours : Si la banque
centrale ne sait pas mesurer le prix normal d'un actif financier, elle va
intervenir et faire bouger ce prix alors qu'il est voisin du prix fondamental ;
elle va ainsi perturber inutilement les marchés.
· un risque lié de perte, pour la banque centrale,
si elle achète des actifs, par erreur, à un prix encore
supérieur au prix fondamental.
Les risques évoqués ci-dessus existent. Les
achats d'actions ou d'immobilier peuvent faire apparaître un aléa
de moralité, et font aussi courir le danger de mauvaise estimation des
cours fondamentaux. Ces méthodes, dites non orthodoxes, ne doivent pas
être utilisées de manière continue ; mais, en cas de crise,
elles sont utiles pour éviter des faillites bancaires, une dynamique
déflationniste, une crise de solvabilité des emprunteurs, une
volatilité importante des prix d'actifs.
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