5.3. Perspectives en matière d'habitat
Dans cette partie, nous allons dégager quelques
perspectives pour une éventuelle fixation ou un retour au village des
enfants des citadins des cases. Pour y parvenir, nous allons surtout mettre en
exergue les relations qu'entretiennent ces enfants avec les villages d'origine
de leurs parents. Ainsi, il ressort de notre étude que les 3/4 des
personnes interrogées ont l'intention de se fixer à Niamey,
contre 1/4 qui souhaite rentrer. De ce fait, dans la majorité des cas
l'errance résidentielle se termine par une fixation en ville.
5.3.1. Les raisons d'un projet de retour au village
D' après les résultats de notre étude les
raisons évoquées par ces citadins pour retourner au village sont
essentiellement dominées par les travaux champêtres. Il s'agit en
réalité d'un retour saisonnier et cyclique des enfants ou
accompagnés de leurs parents pour aider la famille restée au
village. Ce type de déplacements temporaires aboutit rarement à
une fixation définitive. Car les enfants qui le pratiquent sont le plus
souvent des scolaires qui partent pour leurs vacances en fin d'année ou
des revendeurs qui sursoient provisoirement à leurs activités. Ce
retour provisoire a une portée sociale et économique. En effet,
Il s'agit de maintenir ou de mettre en contact ces enfants (qui
sont nés en ville ou qui ont quitté le village
très jeune) avec le village en même temps les utiliser comme main
d'oeuvre agricole.
A ces installations provisoires s'ajoutent d'autres à
caractère définitif. C'est le cas des jeunes filles qui vivent
à Niamey et se marient à une personne du village. Dans ce cas,
elles sont contraintes de s'installer au village avec leurs époux. Mais,
il faut noter que ce type de mariage est de plus en plus rare. Il concerne
surtout des personnes d'une même famille. Mais on remarque de plus en
plus que les ruraux renvoient leurs filles de 15 ans à 17 ans au village
afin d'accroître leurs chances de se marier sur place.
Aussi, le cas le plus illustratif de retour définitif
semble être celui des personnes qui en l'absence de toute alternative
face à la précarité de la ville décident « de
plier bagages » avec femmes et enfants pour rentrer au village. Ceci, est
le dernier recours pour bon nombre de chefs de famille ayant
épuisé toutes les solutions locales à leurs
difficultés quotidiennes. Ainsi, il n'est pas rare d'entendre des chefs
de famille parler en ces termes « C'est le manque de frais de
transport qui me retient à Niamey ». Ces propos traduisent
tout simplement le désarroi, la précarité
financière et la volonté de rentrer au village de ces chefs de
famille. Ces personnes sont, en général, des anciens
commerçants, revendeurs, fonctionnaires, en un mot des personnes en
déchéance sociale.
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